Cameroun - Livre Cameroun: Sur le plan général, la lecture n’est pas le fort des Camerounais
Il semble qu’il faut se méfier de toute sorte de généralisation à outrance quand-même.
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Mais ce qui reste vrai, c’est que le pourcentage des personnes qui sont assidues à la lecture n’est pas très élevé en Afrique en général et au Cameroun naturellement. Je pense qu’il faudrait mettre à cela deux choses : premièrement, l’idée que la lecture doit être une lecture utile pour l’école.
Dès lors, l’autre volet de la lecture, celle qui est pratiquée pour se cultiver et qui est naturellement plus large que la lecture scolaire, n’est pas visité par beaucoup de parents ou d’adultes. Deuxièmement, le virus de la lecture, j’insiste sur le mot virus [parce que nous sommes piqués par le virus de la lecture], s’acquière quand on est très jeune [entre 5 à 9 ans]. C’est là qu’on acquière l’habitude de la lecture. Pourquoi est-ce que les enfants n’ont pas l’habitude de la lecture ? C’est parce que la plupart des parents ne lisent pas. Les parents sont l’exemple pour l’enfant qui a tendance à faire du mimétisme. Il répète les mêmes gestes qu’il voit ses parents poser, y compris le geste de la lecture. Quand un parent a l’habitude de lire des ouvrages, des journaux, eh bien, il y a beaucoup de chances que l’enfant suive cette voie.
Malheureusement, dans beaucoup de familles, on ne voit pas ce geste posé par les parents. Toutes formes d’excuses sont apportées : nous sommes en train de chercher la vie, les temps sont durs et surtout, le livre est cher. Le livre est toujours trop cher pour les parents, les mêmes qui sont prêts à acheter du whisky, voire du champagne, en tous cas des bières à n’en plus finir. Quand il faut dépenser pour des marchandises, nombre de parents ne trouvent aucun inconvénient.
Mais dès lors qu’il s’agit du livre, le premier argument avancé est qu’il coûte trop cher. Or, le livre est un produit culturel qui prend des centaines d’heures pour être produit.
Enfin, il faut toute une politique du livre parce que les peuples qui progressent rapidement et font des découvertes sont ceux qui accordent beaucoup d’importance à la lecture. Par conséquent, la lecture est au cœur des études. Tout ce que nous savons, nous l’avons acquis par et à travers la lecture. Donc, il faut toujours inciter les jeunes à lire, à lire tout le temps et à lire toutes les publications qui augmentent leurs savoirs. Je crois donc qu’on peut dire que la lecture, sur le plan général, n’est pas le fort des Camerounais.
Jean-Emmanuel Pondi via le journal Mutations
ECRIVAIN
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