Coupe du monde Canada 2015. Les coulisses du retour triomphal des Lionnes

Guy Hyacinthe Owona | Mutations Jeudi le 25 Juin 2015 Sport Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Les héroïnes du Mondial ont foulé le « berceau » de leurs « ancêtres » mardi dernier à l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen.

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Aéroport international de Nsimalen ce mardi, 23 juin. Il est 17h 49min. A l’entrée, un dispositif de sécurité est mis en place. Deux policiers dont une dame ne laissent passer que des personnes devant voyager. Autour de ceux-ci sont regroupés quelques fans des Lionnes. Habillé aux couleurs du drapeau étoilé, Ngando Picket, le supporter des Lions indomptables a effectué le déplacement. Son groupe et lui, présents bien avant 17h attendent l’arrivée des pouliches de Carl Enow Ngachu, le sélectionneur des Lionnes. Les héroïnes du Mondial canadien prenaient part de manière historique à une phase finale de la Coupe du monde féminine de football Fifa. La délégation camerounaise est attendue à 19h. Elle a quitté  le Canada lundi dernier à 13h (20h à Yaoundé). Leur arrivée était prévue autour de 9h30 en France (8h30, heure de Yaoundé) pour une escale avant de prendre le vol à destination de Yaoundé où elle est attendue à 19h.

Dehors, les uns et les autres veulent entrer. Des journalistes sont, malgré toutes les démarches visant à pénétrer dans la salle, priés d’attendre à l’extérieur. « L’avion vient d’atterrir » note une policière. Pourtant, « il s’agit de l’avion de la compagnie anglaise » rectifie un voyageur. Dans la salle d’embarquement, un groupe de personnes, qui, comptent gravir les escaliers attend au bas de ces derniers. Et ce, sous le regard vigilant d’un policier en faction. « La salle est déjà pleine » laisse-t-il croire à certains hommes de médias et délégations des ministères présents. « Trois personnes seulement doivent monter » fait savoir cet autre responsable de la police en charge de la sécurité à l’aéroport quelques temps après, avant de préciser « qu’on laisse seulement passer un journaliste par organe ». Mais certains comptent manifester leur mécontentement. « Il y a trop de protocole, pourquoi il n’y avait pas tout ça quand les Lionnes partaient au Canada? » s’interroge une dame. A la grande salle où sont installés des salons qui accueillent les Very Important Person (Vip), des hautes personnalités échangent entre elles.

Albert Roger Milla, l’ambassadeur itinérant dans un polo blanc, à longue manche, aux couleurs du drapeau étoilé sur le buste, discute avec des journalistes et, avec certains responsables des institutions présents. L’ancien Lion indomptable est là bien avant 17h30. Le ministre de la Femme et de la Famille (Minproff) fait son entrée. L’attente est longue. Mais avant l’arrivée des héroïnes du jour, Alphonse Ateba Ndoumou, le chef de la cellule de communication du ministère des Sports et de l’Education physique (Minsep) « veut mettre les points sur les i » concernant le dispositif protocolaire. Chacun doit savoir la place qu’il doit occuper avant l’arrivée des filles. « Il ne faut pas après qu’on se marche sur les pieds » indique le Celcom.

Il est 19h13min. « Avec la permission de Mme le Minproff » mentionne t-il, « il est clairement indiqué que les bouquets de fleurs doivent se donner en famille » ajoute-t-il. Jean Manga Onguene, le Directeur technique national (Dtn), la sœur du sélectionneur des Lionnes et certains membres des différentes familles des Lionnes et des hauts responsables du Minsep et du Minproff ont pris d’assaut les salons Vip. Dans la grande salle, s’invite un duel des banderoles. La première placée en face de là où les Lionnes vont prendre place rassure la présence du « ministère de la Femme et de la Famille » en ces lieux. La seconde dont le message est en vert-rouge-jaune porte la mention « bienvenu au bercail » à nos « valeureuses Lionnes indomptables ». Les deux sont face en face. Face à un souci « de visibilité » au moment où les Lionnes feront leur entrée, l’ambassadeur itinérant propose qu’on place celle du Minproff tout à côté de celle du Minsep. Le débat s’ouvre. « Ce sont les Lionnes qui sont à l’honneur aujourd’hui » pousse-t-on dans la salle.  Mais, l’on finit par mettre les deux dans l’espace réservé à l’équipe.

Il est 19h40 lorsque l’avion de la compagnie française atterri sur le tarmac de l’aéroport de Yaoundé-Nsimalen. Des personnalités présentes à la salle ont tôt fait de s’aligner. Les Lionnes font leur entrée 20min plus tard. Elles sont accueillies par des cris et des applaudissements. Le visage plein de fatigue, les unes et les autres poussent des sourires. Elles sont toutes joyeuses de retrouver le « berceau » de leurs « ancêtres ». Surtout « qu’elles n’ont pas été capricieuses, elles ont donné à fond et nous ont prouvé qu’on peut travailler sereinement si on a la volonté » fait savoir Marie-Thérèse Abena, la Minproff. C’est donc « une fierté d’avoir une équipe valeureuse comme nos Lionnes indomptables qui ont représenté avec beaucoup de dignité notre pays » reconnaît Adoum Garoua, le Minsep. « Nous avons beaucoup appris et gagné en expérience afin de faire mieux lors des prochaines échéances » note Gaëlle Enganamouit. Pour Céline Eko, la présidente de la Commission transitoire du football féminin, « Pour avoir surmonté beaucoup d’aléas, pour avoir obtenu un bilan de neuf buts marqués pour quatre encaissés, il faut les féliciter. Nous avons tous vu ce qu’elles peuvent faire ». Pourtant, il a fallu « faire des sacrifices » pour atteindre ce niveau tel que l’indique Carl Enow Ngachu le sélectionneur des Lionnes.

A l’extérieur, c’est un accueil triomphal qui est offert aux pouliches de Carl Enow Ngachu. Une haie d’honneur leur est réservée. Elle est effectuée par une quarantaine d’étudiants de l’Institut national de la jeunesse et des sports (Injs). Chacun tient un drapeau en main. Le public amassé dehors pousse des cris et des youyous. La fanfare sous la conduite de Ngando Picket donne de la voix. Des bruits des vuvuzelas s’invitent aussi. L’émotion est à son comble. Des fans qui crient les noms des joueuses. Certains coupent court. « Mouit ! » pour attirer l’attention de Gaëlle Enganamouit, cette attaquante évoluant en Suède et hauteur d’un triplé face à l’Equateur.

Pour cet accueil, une concurrence est visible quant à la multitude des messages inscrits sur des pancartes. Ici, des fans disent « merci » aux « Lionnes, Reines de la forêt amazonienne ». Ou « le ticket Chantou-Jo pour les Lionnes qui gagent » ou encore « merci les Lionnes de la normalisation ». A son passage, Michèle Ngono Mani, l’une des anciennes de l’équipe brandit son fils habillé en maillot vert. « Mani a un petit garçon! Un petit Lion » note un fan. En route, c’est une foule inestimable qui les attend. En témoigne celle présente au lieu dit Mvan Tropicana. Les Lionnes montent pour la première fois dans le grand bus jadis réservé aux Lions indomptables. Direction, Mont Febe sous escorte policière où elles attendent encore leurs primes. Au moment où nous mettions sous presse, les coéquipières de Christine Mani, la capitaine ne voulaient pas qu’un seul copeck soit retiré sur leurs primes par le trésor public (c’est-à-dire 3 millions 360 mille pour recevoir 17 millions 640 mille francs Cfa). Elles attendent encore « sur place ».

 

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