Le pays de Roger Milla vient de battre tous les records en matière de changement d’entraineurs, Jean Paul Akono récemment porté à la tête des Lions indomptables, est le 21ème coach des Lions depuis 1993. Ils sont 9 Camerounais, 6 Français, 2 Allemands, 1 Espagnol, 1 Belge, 1 Portugais et 1 Néerlandais.

ADS

Après la brillante participation des Lions indomptables au mondial italien, le Français Philippe Redon va remplacer le Russe Valeri Nepomniachi qui était rentré volontairement dans son pays après avoir réussi à hisser le Cameroun en quart de finales de la coupe du monde 90. Philippe Redon qui va conduire le Cameroun à la Can 92 au Sénégal va lui aussi démissionner après cette compétition au motif qu’il n’a pas atteint l’objectif de départ qui était la victoire finale. Les Lions avaient été éliminés à l’étape des demi-finales et avaient fini 4eme du tournoi. Jean Manga Onguené va prendre les commandes en fin 92. Après près d’un an sur le banc de touche de l’équipe nationale, l’ancien avant centre de Canon va être débarqué et remplacé par un autre Camerounais, Leonard Nseké. Ce dernier qui est à la tête d’un collectif d’entraineurs Camerounais arrive avec une seule mission, qualifier les Lions pour la coupe du monde 94 dont la phase finale est programmée aux Etats Unis. Leonard Nseké réussira sa délicate mission mais les responsables du football camerounais vont faire appel au Français Henri Michel pour conduire les Lions au pays de l’oncle Sam. Henri Michel qui est arrivé va faire confiance aux jeunes, comme Raymond Kalla, Rigobert Song, Marc Vivien Foé. Le Cameroun va sortir au premier, tour et le Français ne remettra plus ses pieds au Cameroun après cette compétition.

Après le mondial 94, Jules Fréderic Nyongha va arriver en sapeur pompier pour la qualification à la phase finale de la Can 1996 organisée par l’Afrique du Sud. L’équipe connaitra des moments difficiles. Pas d’eau pour les joueurs, c’est la femme du coach qui lave les maillots et prépare même parfois pour l’équipe nationale. Malgré cela Jules Nyongha va réussir à qualifier le Cameroun pour cette Can. Aucune solution ne sera apportée aux problèmes posés par les joueurs, ce qui va emmener le coach Nyongha à démissionner après cette Can où les Lions ont été éliminés au premier tour. Le Belge Henri Depireux va arriver avec un projet sportif intéressant, mais il sera poussé à la démission un an après par ses adjoints. C’est d’ailleurs un de ses adjoints, Jean Manga Onguené qui va le remplacer et va conduire les Lions à la qualification au mondial 1998 en France. Claude Le Roy sera sollicité pour conduire les Lions en France. Il va jeter dans le grand bain des joueurs comme Samuel Eto’o Fils, Njanka Beaka, Angibeaud Nguidjol. Le Cameroun quittera la compétition au premier tour après avoir été fortement frustré par les arbitres. Claude Le Roy va partir mais prendra toutes les dispositions pour qu’un de ses hommes de main le remplace. C’est ainsi que Pierre Lechantre arrive à la tête des Lions indomptables en juillet 1998.

Le penalty manqué de Pierre Womé Nlend

Le technicien français va y rester pendant trois ans avec à la clé le trophée de la Can 2000. Sans raison véritable, le ministre des sports Bidoung Mkpatt va le nommer DTN, une façon élégante de le pousser à la démission. Ce qu’il fera du reste. Jean Paul Akono qui vient d’offrir à la nation une médaille d’or aux jeux Olympiques 2000 héritera du banc de touche des Lions. Celui qu’on appelle affectueusement « Magnusson » face à la pression du public va démissionner après une victoire difficile contre la Libye à Yaoundé. Ainsi s’ouvre l’aire de l’entraineur allemand Winfried Schäfer. Le coach aux cheveux de feu va donner une autre coupe d’Afrique des nations aux Lions indomptables. Les Lions vont remporter la Can 2002 au Mali sans encaisser le moindre but. Après la Can 2004 décevante en Tunisie et après un match amical perdu en Allemagne par les Lions 3 buts à 0, le ministre Siegfried David Etame Massoma mettra un terme au contrat de Schäfer. Le Portugais Artur Jorge va donc arriver avec pour objectif de qualifier les Lions indomptables pour le mondial allemand de 2006. Les Lions, mal en point avant l’arrivée du Lusitanien, vont réussir à battre (3-2) la Côte d’Ivoire à Abidjan, mais vont rater la qualification à la maison contre l’Egypte après que Pierre Womé Nlend ait manqué un penalty en fin de match à la suite d’une faute sur Salomon Olembé. Le choc sera terrible, Artur jorge va refuser la proposition du Cameroun, celle de continuer l’aventure. Il va tout de même aller jusqu’à la Can 2006 et une élimination aux tirs au but face à la Côte d’Ivoire, avant de céder sa place au Néerlandais Arie Haan.

 

Ce dernier qui avait déjà touché 6 mois de salaire va repartir au bout de trois mois avec dans ses poches l’argent du contribuable Camerounais. Les dirigeants de la Fecafoot vont lui porter plainte et vont avoir gain de cause. Le sapeur pompeur Jules Nyongha sera une fois de plus appelé au chevet des Lions indomptables avec comme défi, cette fois là, qualifier les Lions pour la Can Ghana 2008. Même sans salaire, Jules Nyongha va réussir sa mission. Le Ministre Augustin Edjoa va le chasser sans ménagement, ce qui va pousser Nyongha à trainer le ministre des sports à l’inspection du travail. A la fin, Jules Nyongha va avoir raison et un sacré pactole sera viré dans son compte bancaire.

Paul Le Guen accueilli en grandes pompes au Palais des sports

Le ministre des Sports de l’époque, Augustin Edjoa, contre la volonté de la Fecafoot, va nommer l’allemand Otto Pfister. Le président Iya Mohammed malgré la pression du gouvernement va refuser de parapher le contrat de Pfister mais va s’engager à lui apporter toute la collaboration. Le vieil Allemand qui connait bien l’Afrique pour y avoir passé 32 ans au moment de sa nomination va foncer sans se poser de question et sans chercher à savoir si le ministère et la fédération s’entendent. Il va réussir à jouer la finale de la Can 2008 contre l’Egypte, finale malheureusement perdue. Otto Pfister qu’on croyait pourtant très solide va craquer sur la pression du conflit Minsep-Fecafoot. Alors que les Lions indomptables sont en route pour la Belgique afin de préparer le match Maroc-Cameroun à Yaoundé, Otto Pfister, arrivé à l’aéroport de Bruxelles, va remettre sa démission au directeur administratif des équipes nations, André Nguidjol Nlend. Thomas Nkono conduira le collectif qui va diriger le match Cameroun-Maroc, rencontre soldée par le score de 0 but partout. Ce score complique la tâche aux Lions indomptables qui ne veulent pas manquer la première coupe du monde organisée sur le sol africain.

Le Cameroun occupe la dernière place dans une poule contrôlée de main de maitre par le Gabon. La présidence de la république se mêle à l’affaire et Paul Le Guen est recruté en grandes pompes. Près de 150 millions de nos francs sont mis à contribution pour son installation au palais polyvalent des sports de Warda. L’ancien coach du Paris Saint Germain soumet le gouvernement à un régime financier sans précédent. Pour lui, c’est le prix à payer pour une qualification. Il exige que les avions soient loués pour les déplacements de la sélection nationale, il désigne lui-même les membres de son staff, tous des Européens, les Lions dorment dans les meilleurs hôtels. Son salaire en dehors des autres primes est fixé à 50 millions de frs CFA. Le technicien Français va tout de même réussir à qualifier les Lions indomptables pour la coupe du monde 2010 en Afrique du Sud. Il va commettre beaucoup d’erreurs de casting et le Cameroun réalisera sa plus mauvaise coupe du monde. C’est donc sur la pointe des pieds que Paul Le Guen, présenté à son arrivée comme le messie, va quitter le banc de touche des fauves les plus célèbres d’Afrique.

Mission délicate pour « Magnusson »

En attendant de trouver un autre sorcier blanc, Jacques Songo’o qui était entraineur des gardiens va conduire l’équipe à un match amical en Pologne, les Lions vont gagner 3 buts à 0, avec la manière en plus. Mais Jacques Songo’o sera remplacé par Javier Clemente Lazzaro, un ancien entraineur de l’équipe nationale d’Espagne. Ce dernier ne réussira pas à qualifier les Lions pour la Can 2012 au Gabon et en Guinée Equatoriale. La Fecafoot va proposer à Michel Zoah, les services de l’entraineur de Coton Sport de Garoua, un certain Denis Lavagne. Sa nomination qui intervient le 11 octobre 2011 sera mal perçue par les sportifs. Beaucoup de réserves sont émisses sur sa compétence et sur ses diplômes d’entraineur. La presse va le torturer. Il sera proprement vilipendé. Au bout 10 mois, il sera lâché par ceux-là même qui l’avaient amené. Après la défaite du 8 septembre dernier à Praia, le ministre des Sports va le virer et confier les rênes de l’équipe à Jean Paul Akono, un ancien de la maison « Lions indomptables ». Sa mission pour l’heure est de qualifier les Lions indomptables pour la Can 2013 en Afrique du Sud. Une mission difficile mais pas impossible.

Guy Nsigué

Liste les entraineurs des Lions depuis 1990

1990-1992 : Philippe Redon (France)

1992-1993 : Jean Manga Onguene (Cameroun)

1993-1993 : Leonard Nseke ( Cameroun)

1994-1994 : Henri Michel (France)

1994-1996 : Jules Nyongha (Cameroun)

1996-1997 : Henri Depireux (Belgique)

1997-1998 : Jean Manga Onguene (Cameroun)

1998-1998 : Claude Le Roy (France)

1998-2001 : Pierre Lechantre (France)

2001-2001 : Jean-Paul Akono(Cameroun)

2001-2004 : Winfried Schäfer (Allemagne)

2004-2006 : Artur Jorge (Portugal)

2006-2006 : Arie Haan (Hollande)

2006-2007 : Jules Fréderic Nyongha (Cameroun)

2007-2009: Otto Pfister (Allemagne)

2009-2009: Thomas Nkono (Cameroun)

2009-2010: Paul Le Guen (France)

2010-2010 : Jacques Célestin Songo’o (Cameroun)

2010-2011: Javier Clemente Lazaro (Espagne)

2011-2012 : Denis Lavagne (France)

Depuis le 13 septembre 2012 : Jean-Paul Akono (Cameroun)

 

ADS

 

Lire aussi : Le nouveau sélectionneur des Lions indomptables Marc Brys boycott sa prise de fonction à la FECAFOOT
Lire aussi : Marc Brys est le nouveau sélectionneur des Lions Indomptable du Cameroun
Lire aussi : Vers le retour de Michael Ngadeu chez les lions indomptables