Présidentielle 2025. Post-élection 2025 : l’OMCT, la FIDH et la FIACAT dénoncent la dérive répressive du régime camerounais

cameroun24.net Mercredi le 05 Novembre 2025 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Les organisations internationales de défense des droits humains montent au créneau. Le Groupe d’intervention judiciaire SOS Torture en Afrique de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), la Fédération internationale des ACATs (FIACAT) et plusieurs de leurs partenaires ont exprimé, ce 4 novembre 2025, leur profonde inquiétude face à la répression brutale observée au Cameroun depuis les manifestations post-électorales du 26 octobre dernier.

ADS

Selon ces organisations, des dizaines de personnes auraient été tuées, blessées ou arrêtées arbitrairement, dans un contexte marqué par la persistance de la torture, des mauvais traitements et de l’impunité au sein des forces de sécurité camerounaises.

Usage excessif de la force : le sang et la peur après les urnes

Le 27 octobre 2025, le Conseil constitutionnel a proclamé Paul Biya vainqueur de la présidentielle avec 53,66 % des voix.
Mais cette annonce a provoqué une vague de manifestations dans plusieurs villes du pays — Douala, Yaoundé, Garoua, Bamenda, Bertoua, Maroua, Bangangté, Bafang, Mokolo, Touboro, Mbanga —, réprimées avec une violence disproportionnée.

Des témoins évoquent des tirs à balles réelles, des gaz lacrymogènes, et des canons à eau contre des foules majoritairement pacifiques. Parmi les victimes figurent des mineurs et des sympathisants de l’opposition, certains détenus au secret dans des conditions inhumaines.
Les avocats, quant à eux, se voient refuser l’accès à leurs clients, tandis que des défenseurs des droits humains et des journalistes reçoivent des menaces directes.

Un climat de peur et d’intimidation s’est ainsi installé, rappelant les crises post-électorales de 2018, où plusieurs cas similaires avaient été signalés.

Le Cameroun face à ses obligations internationales

Pour les signataires, le Cameroun viole de manière flagrante ses engagements internationaux, notamment la Convention contre la torture et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
Le pays figure d’ailleurs sur la liste des « États à haut risque » de l’Index mondial de la torture publié par l’OMCT.

Le Comité des Nations Unies contre la torture (CAT) avait déjà, en 2024, exhorté les autorités camerounaises à mettre fin à l’usage excessif de la force et à garantir des enquêtes indépendantes sur les violations commises.
Pourtant, selon le communiqué, l’armée aurait été déployée sans décret de réquisition, en dehors de tout cadre légal.

Pression internationale et prochaines actions

Face à cette situation, le Groupe d’Intervention Judiciaire (GIJ) de l’OMCT annonce qu’il documentera de nouveaux cas de torture, de détentions arbitraires et d’usage illégal de la force.
Des plaintes internationales devraient être transmises au Comité contre la torture et à d’autres mécanismes onusiens et africains.

Les organisations appellent enfin les Nations Unies, l’Union africaine, l’Union européenne et les partenaires bilatéraux à faire pression sur Yaoundé pour :
 

  • mettre fin immédiatement à la répression et à l’usage létal de la force ;
  • libérer toutes les personnes détenues pour avoir manifesté pacifiquement ;
  • ouvrir des enquêtes indépendantes sur les meurtres, actes de torture et disparitions forcées ;
  • cesser de juger des civils devant les tribunaux militaires.


Dans un contexte où la parole officielle se heurte à la colère populaire, la société civile camerounaise, déjà éprouvée, tente une fois encore de résister à la peur et de réclamer justice.

 


Post-Election Repression in Cameroon: OMCT, FIDH and FIACAT Denounce Escalating Human Rights Violations

International human rights organizations, including the World Organisation Against Torture (OMCT), FIDH, and FIACAT, have expressed grave concern over reports of killings, injuries, and arbitrary arrests following the October 2025 presidential election in Cameroon.

According to credible sources, security forces have used live ammunition, tear gas, and water cannons to disperse peaceful protesters in multiple cities.
The declaration condemns the excessive and lethal use of force, arbitrary detentions, and torture of detainees, urging the United Nations, African Union, and European Union to pressure Cameroon to respect its international obligations and to ensure accountability and justice for victims.

Ange NGO

 

Lire aussi : Prestation de serment sous tension : Paul Biya jure à 92 ans, un Cameroun fatigué observe
Lire aussi : Élection contestée : des leaders africains dénoncent “une fraude massive” et alertent sur un Cameroun au bord de l’implosion
Lire aussi : Clash à l’Ouest : L’évêque de Bafang recadre le gouverneur et dénonce une gouvernance « sans repères »

ADS

ADS

Les plus récents

Rechercher un article

ADS