Cameroun - Sécurité. Boko Haram tisse sa toile au Cameroun

Salomon KANKILI | Le Messager Jeudi le 03 Janvier 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Les véritables faits d’armes de nos forces visant à neutraliser les partisans de Boko Haram au Cameroun remontent à octobre et décembre 2012.

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Il y a quelques jours (15-20 décembre 2012) près de 200 Nigérians et Camerounais suspectés de servir les intérêts de la secte terroriste étaient interpellés dans la localité frontalière d’Amchide (Banki du côté nigérian). Parmi eux, des innocents mais surtout des « terroristes potentiels », a indiqué sous cape une source au poste frontière de Banki/Amchide. L’opération « discrète » a tout de même été relayée par notre confrère L’Oeil du Sahel : « Quelques heures après la rafle, le commissaire spécial par intérim d’Amchide, Guived Tagara, met à la disposition de son collègue de l’émi-immigration (sic) de Banki les « suspects » ».

Votre journal révélait dans ses colonnes, il y a un an, que nos services de défense sont accusés par leurs pairs nigérians d’être « passifs et tendres vis à vis des membres de Boko Haram présents à l’Extrême-Nord», souffle une source policière nigériane. Ce même motif diplomatique avait déjà incité à l’époque de notre reportage (5 janvier 2012) le pays de Goodluck Jonathan à fermer unilattéralement sa frontière avec le pays de Paul Biya, toujours accusé de servir de « base arrière » aux terroristes. Le dernier rapport 2011 de la Conac ne fait pas mystère du financement du terrorisme au Cameroun.

En dépit du déploiement spectaculaire du Bir (Bataillon d’intervention rapide), des éléments de la gendarmerie et ceux de la police en service aux frontières, Boko Haram continueraient donc, telle une araignée malsaine, de tisser sa toile à travers le septentrion. L’interpellation, 31 octobre 2012, de Mustapha Muhamed à Fotokol a révélé que Boko Haram use savamment du téléphone arabe pour échapper à la vigilance policière. La formule tractophile (ventilation des tracts), très traquée par nos forces de sécurité et des renseignements serait-elle devenue très risquée ?

Attaques armées

De manière chiffrée, Boko Haram, après moult alertes données de part et d’autre, a déjà fait deux (2) victimes camerounaises. Il s’agit du jeune Saabo (15 ans) tué au cours d’une attaque perpétrée par une bande armée (attribuée à Boko Haram) dans un poste frontière à Banki (Amchide) au Nigéria. C’était, on se souvient avril 2012. Une tuerie sur le territoire nigérian peu en cacher une autre ! Le 5 octobre, l’ex-adjoint au maire de Makari, le nommé Abba Djidda Alahdji est abattu de sang froid à sa résidence de Gambarougara. Ce jour-là, l’ex magistrat municipal est approché par une bande d’inconnus qui auraient débarqué à l’improviste à sa résidence à bord de deux (2) motos. Le temps d’un bref échange verbal, et l’infortuné est criblé de balle sous le regard médusé des membres de la famille aussitôt alertés par les détonations. Des semaines plus tôt, Boko Haram aurait dépêché ses émissaires pour mettre en garde Abba Djidda Alahdji de mettre un terme à ses amitiés avec un responsable de la police nigériane. Constat : depuis ces événements qui touchent durement à la sécurité nationale depuis maintenant un an, Camerounais et Nigérians semblent avoir compris qu’en matière de sécurité transfrontalière, les stratégies de défense se doivent de converger. 2013 serait donc l’année d’un nouveau départ ?

 

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