Cameroun - Politique. Cameroun: L’opposant Aboubakar Sidiki toujours détenu au secret. Les raisons de son "arrestation" toujours inconnues

Edking | Le Messager Lundi le 25 Aout 2014 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Bientôt un mois que la classe politique est sans nouvelles d’Aboubakar Sidiki, enlevé par des hommes cagoulés dans son bureau à Douala. Selon plusieurs médias, Aboubakar Sidiki, président du Mouvement patriotique du salut camerounais (Mpsc), serait entre les mains des services de sécurité depuis le 9 août dernier.

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Bientôt un mois que la classe politique est sans nouvelles d’Aboubakar Sidiki, enlevé par des hommes cagoulés dans son bureau à Douala. Selon plusieurs médias, Aboubakar Sidiki, président du Mouvement patriotique du salut camerounais (Mpsc), serait entre les mains des services de sécurité depuis le 9 août dernier. Il a été interpellé à Douala, dans ses bureaux situés au carrefour Bonadibong. Cette information a été confirmée par Maximilienne Chantal Ngo Mbe, présidente du Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Redhac). C’était au cours d’un point de presse donné dans les locaux de l’Ong à Douala.

«Nous avons été saisi le lundi 11 août 2014, du cas de l’enlèvement de M. Aboubakar Sidiki président du Mouvement patriotique du salut camerounais (Mpsc) qui a été interpellé de manière musclée aux environs de 14 h à Douala». Selon les explications de Arabo Djika, présent sur les lieux en même temps que les deux enfants d’Aboubakar Sidiki : «Ils sont arrivés nombreux à bord de trois véhicules immatriculés dans la région du Centre et se sont introduits directement dans son bureau pour se saisir du président. Je ne peux pas dire à quelle unité ils appartenaient, mais tout ce que j’ai vu c’est qu’ils étaient tous cagoulés, vêtus des gilets pare-balles et lourdement armés». En ce moment la destination finale du président du Mpsc n’est toujours pas connue. «Nous avons fait le tour des services de sécurité de la ville de Douala sans trouver sa trace», confirme Ousmane Sidiki, son frère cadet et trésorier du Mpsc.

Pourquoi serait-il détenu au secret ? Les services de sécurité disposeraient de nombreux éléments sur son implication et il était jusqu’ici sous haute surveillance, précise une source. «C’est une affaire très grave qui n’a rien à voir avec la politique, encore moins une quelconque persécution des ressortissants du Grand nord. Il se trouve que, lorsque des indices concordants de déstabilisation convergent vers un citoyen ou un groupe de citoyens, l’Etat doit tout mettre en œuvre pour préserver l’intégrité du territoire», précise une source sécuritaire relayée par l’œil du Sahel. Il est soupçonné, ajoute-t-on, d’appartenir à un groupe qui a organisé la déstabilisation du Cameroun à partir du territoire centrafricain.

Face au mutisme officiel des services de sécurité, des organisations de la société civile (Osc) se sont retrouvée pour réclamer la libération du président Aboubakar Sidiki. Il s’agit d’un groupe d’associations et de partis politiques qui a donné un point de presse le 14 août 2014 au siège du Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Redhac) à Douala. Elles ont élevé des protestations contre ce qu’ils appellent « l’enlèvement » d’Aboubakar Sidiki. En écho, le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Redhac), l’Ong Un Monde Avenir, l’Union des populations du Cameroun et le Mouvement patriotique du Salut camerounais se sont montrés indignés arguant que l’arrestation du sieur Aboubakar Sidiki ne s’est pas faite conformément au droit camerounais. « Ce qui s’est passé samedi le 9 août 2014 est un coup de terrorisme. Aboubakar Sidiki a été enlevé au carrefour Bonadibong. Un enlèvement brusque devant ses deux enfants. Nous dénonçons cette manière de fonctionner.

Nous réclamons sa libération sans condition. Et même si on lui reproche un délit, il devait tout de même être notifié comme cela se doit », a relevé Maximilienne Ngo Mbe, directrice exécutive du Redhac qui soutient qu’il s’agit d’ « une violation flagrante des droits de l’Homme ». Pour Me Alice Nkom «l’enlèvement de Sidiki s’apparente aux méthodes utilisées par celui qu’on a désigné comme étant terroriste : Boko Haram. Le défenseur que je suis est très inquiet. Il n’y a pas de différence entre ce qui s’est passé à Kolofata et cet enlèvement de Sidiki».

Selon les explications de Arabo Djika, un jeune homme présent sur les lieux en même temps que les deux enfants d’Aboubakar Sidiki, des individus sont arrivés nombreux à bord de trois véhicules immatriculés dans la région du Centre et se sont introduits directement dans le bureau de Sidiki pour le saisir. S’il est difficile de dire à quelle unité appartenaient les personnes qui se sont introduites au siège du Mpsc, vu qu’elles étaient cagoulées, rapporte-t-on, «le président Sidiki a été giflé devant ses enfants, brutalisé, menotté et violemment jeté dehors pour être embarqué». Une source familiale indique qu’Aboubakar Sidiki a été transféré à la direction de surveillance du territoire (Dst) à Yaoundé. Selon la presse, des arrestations sont en cours dans des milieux soupçonnés par les services de renseignement d'être impliqués dans une entreprise avortée de déstabilisation. Le bihebdomadaire, L’Œil du Sahel dans son édition du 9 août dernier, révèle que le président du Mouvement patriotique du salut camerounais (Mpsc), a été interpellé par des éléments d’un corps d’élite de la police.

L'Etat disposerait de suffisamment d'éléments probants sur les «activités du président du Mpsc. », écrit le bi-hebdo. Le Mouvement populaire pour le salut du Cameroun fait partie de la plateforme baptisée « Convergence des forces pures » qui entend «mettre sur pied une plateforme pour l’alternance au Cameroun». Il s’agit du Forum républicain, de l’Union pour un mouvement patriotique du Cameroun, du (Mpsc), du Mouvement camerounais pour la sociale démocratie (Mcpsd) de Vincent Sosthène Fouda, du Parti socialiste populaire camerounais (Pspc) et du Peuple uni pour la rénovation sociale (Purs).

Edking



Arrestation d’un opposant… Le Purs écrit à Paul Biya

L’intégralité de la lettre ouverte au président de la République du premier secrétaire du Peuple uni pour la rénovation sociale (Purs), Serge Espoir Matomba


Excellence,

Alors que le Cameroun traverse l'une des périodes les plus sombres de son histoire, période marquée par des tensions sociales de tous ordres et une multitude d'agressions opérées par les assaillants le long de nos frontières et après les résultats contestables de l'opération Épervier, la ratification scandaleuse des Ape, vous venez de franchir un nouveau cap en emprisonnant dans le secret un leader de parti d'opposition sans explication. Aboubakar Sidiki du Mspc est ainsi enlevé aux siens et à ses camarades de parti depuis une dizaine de jours sans que ceux-ci ne connaissent le lieu de sa détention.

Devant cette escalade dangereuse, nous condamnons avec la dernière énergie cette arrestation spectaculaire d'un leader politique jusque là sans motif énoncé et qui laisse croire que vous essayez de masquer votre échec politique par ce genre de coup de force regrettable. Nous, du Peuple Uni pour la Rénovation Sociale (Purs) et de la famille politique de l'opposition camerounaise, nous sentons désormais en danger devant cette pratique d'une autre époque, celle des enlèvements opérés par la police secrète sous le funeste Jean Fochivé, ce qui nous fait appeler les organisations de droits de l'Homme à plus de vigilance dans ce contexte de tension sociale. Une question nous hante à présent: A qui le tour?

Nous réclamons donc de façon immédiate la libération d'Aboubakar Sidiki, à défaut de la publication des griefs qui lui sont reprochés, l'identification claire de son lieu de détention avec droit de visite de ses proches et conseils et pour finir sa traduction devant les juridictions compétentes pour un procès juste et équitable dans l'intérêt de notre démocratie.
Salutations distinguées. 

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Lire aussi : Ce que pense Maurice Kamto du tribalisme au Cameroun

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