Cameroun - Corruption. Corruption au Cameroun: Ce n'est pas une fatalité

BADJANG BA NKEN | Cameroon Tribune Jeudi le 25 Juillet 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Depuis la convocation par le Président de la République du corps électoral pour le double scrutin du 30 septembre 2013, la vie nationale est rythmée par les préparatifs des prochaines législatives et municipales.

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Depuis la convocation par le Président de la République du corps électoral pour le double scrutin du 30 septembre 2013, la vie nationale est rythmée par les préparatifs des prochaines législatives et municipales. Dans les bureaux, les usines, les marchés, c'est le sujet dominant. Les médias ne sont pas en reste. Les Unes des tabloïds dans leur large majorité ainsi que les débats dans la presse audiovisuelle ont pour thème principal les prochaines consultations populaires. Même la suspension provisoire de la Fécafoot par la Fifa qui, en d'autres temps, aurait accaparé l'essentiel des colonnes de journaux et du temps d'antenne des radios et télés n'a pas réussi à ravir la vedette à 1:actualité politique de l'heure. C'est dans ce contexte qu'a eu lieu, le 9 juillet dernier à Yaoundé, la cérémonie de lancement du baromètre mondial de la corruption 2013 par Transparency International Cameroon (TIC). L'événement n'a malheureusement pas reçu l'écho qu'il méritait au sein de l'opinion publique nationale.

La corruption étant un fléau grave «qui tue la Nation», un des principaux obstacles pour le Cameroun sur la voie de l'émergence, Cameroon Tribune a décidé de revenir sur le baromètre de la corruption de Transparency International (TI) en vue d'une meilleure sensibilisation des populations sur ce mal qui ruine leur pays et hypothèque des chances de progrès. L'enquête d'opinion de TI, il convient de le préciser, recueille les perceptions des populations quant à la corruption dans leur pays en général. Elle s'enquiert également auprès de ces populations des institutions dans lesquelles elles estiment que le problème de la corruption est le plus important. Le baromètre 2013 dont les recherches sur le terrain ont été effectuées entre septembre 2012 et mars 2013, se singularise par le fait qu'en plus de la production du Secrétariat de TI, chaque section nationale a été invitée à fournir un rapport spécifique à son pays.

Des conclusions de l'investigation de TI au Cameroun, on retient notamment ce qui suit:

46% de personnes pensent que le niveau de la corruption a augmenté ces deux dernières années, tandis que 24% pensent qu'il est le même;

La Police est perçue comme l'institution la plus corrompue, suivie respectivement de la justice et du secteur de l'éducation. Dans la même charrette, on retrouve les services en charge des impôts, et de la douane, ceux d'enregistrement et de la délivrance des actes d'état civil, de droit et de transfert de propriété, les services publics en charge de l'eau, de l'électricité et du téléphone;

Les personnes qui ont payé des pots-de-vin avouent l'avoir fait comme seul moyen pour obtenir le service (54%), accélérer des procédures (37%), comme cadeau (5%) ; 74% des enquêtés se déclarent disposés à dénoncer la corruption, dont 40% sous le couvert de l'anonymat (ligne verte), et 32% directement auprès de l'institution;

Les personnes non-disposées à dénoncer la corruption adoptent cette posture, soit par peur de représailles (45%), soit parce qu'elles estiment que cela ne changera rien (42%).

En même temps qu'ils font froid au dos, les résultats de cette enquête interpellent l'ensemble de la communauté nationale sur l'ampleur du combat qu'il faut encore mener en vue de la préservation de la fortune publique et l'assainissement des mœurs. Sous l'impulsion du chef de l'Etat, Paul Biya, le gouvernement mène pourtant un combat sans répit contre la corruption. Les nombreuses structures mises sur pied à cet effet: Commission nationale anti-corruption (CONAC), Agence nationale d'investigation financière (ANIF) Contrôle supérieur de l'Etat (Consupe), Chambre des comptes de la Cour suprême, tribunaux dont le plus récent, le Tribunal criminel spécial et les différentes cellules ministérielles de lutte contre la corruption sanctionnent pourtant sévèrement corrupteurs et corrompus.

On ne compte plus, les policiers révoqués de la Fonction publique ou suspendus de leurs fonctions, les magistrats sévèrement sanctionnés par le Conseil supérieur de la magistrature, les fonctionnaires relevés de leurs fonctions et mis en débet, les hauts responsables lourdement condamnés et contraints de payer de fortes amendes. Pendant ce temps, d'autres actes de corruption se multiplient. Faut-il dès lors croire que ce fléau est devenu un mal invisible, une fatalité au Cameroun?

CT tente un décryptage dans les pages qui suivent. En rappelant toutefois, afin que nul n'en ignore, que comme un navigateur intrépide et déterminé qui maintient le cap contre vents et marées, le Président Paul Biya poursuit sans relâche le combat qu'il mène contre la corruption. Il a assuré qu'il ne baissera pas les bras tant que les prévaricateurs et autres délinquants en col blanc n'auront pas renoncé à leur entreprise criminelle d'atteinte à la fortune publique. Au risque de compromettre l'aboutissement d'une œuvre salutaire de redressement économique et de relance de la croissance, voire d'assainissement de la morale publique. 

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