Présidentielle 2011. Insécurité- Opération kamikaze : Un commando bloque la circulation sur le pont du Wouri

Nathanaël Njog | Aurore Plus Vendredi le 30 Septembre 2011 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Hier, jeudi le 29 septembre 2011, aux premières heures du matin, un homme fortement armé et arborant un treillis militaire tient en respect tous les usagers traversant le pont du Wouri en marche à pied ou par les différents moyens de transport. L’opération va durer près d’une heure. En cette période prélude à l’élection présidentielle du 09 octobre 2011, la tension monte progressivement au Cameroun en général et dans la capitale économique en particulier.

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La menace qui plane depuis plusieurs jours sur les ponts du Wouri et de la Dibamba, faisant état que ces ouvrages pourraient être détruits par des va-t-en guerre se confirment. Hier, jeudi 29 septembre 2011, aux premières heures de la matinée, un commando solitaire, habillé en treillis militaire et de gilets pare-balles, puis armé de Kalachnikov, est sorti de nulle part et a fait irruption sur le pont du Wouri par le flanc du Rond-point Deido. Après être sorti d’un véhicule de marque Carina, il va, pendant près d’une heure, il a bloqué la circulation sur cet ouvrage historique reliant Douala à Bafoussam via Bonabéri. Non sans créer une panique généralisée.

Les coups de feu dissuasifs qu’il a tirés dans la nature ont suscité une débandade, mieux un sauve qui peut. Les usagers dans une course folle essayaient de s’enfuir dans tous les sens. Les uns ont abandonné leurs véhicules et les autres sont sortis des voitures de transport en commun sans attendre l’arrêt complet. Même les éléments de la police chargés de diriger la circulation sur le pont et installés au niveau de la Cimencam vont fondre dans la nature, retirant leur tenue.

Selon des recoupements, c’est dans la nuit, aux environs de 4 heures qu’un fly boat (embarcation à moteur) transportant cinq hommes en treillis militaires accoste aux abords du pont du Wouri. Ces «militaires» vont demander aux ramasseurs de sable d’arrêter toute activité. Les ramasseurs vont s’exécuter. Après des mouvements de reconnaissance des eaux, trois des membres de cette « patrouille » vont descendre de cette embarcation et remonter le pont du Wouri au lieu dit Base Elf. Vers 5h45 minutes, l’un des trois va garer de travers un véhicule de marque Carina de couleur noire non immatriculé en face de la cuve de la Scdp, bloquant la circulation dans le sens Bonabéri – Rond-point avant de débuter son opération de Kamikaze.

Exigeant à tous les automobilistes d’arrêter le moteur de leur véhicule et de lui remettre la clé de leur voiture qu’il jetait. Pour dissuader tous ceux qui tentaient de résister, il va tirer des coups de feu où casser les pare-brises des véhicules avec la crosse de son arme. Il va contraindre le propriétaire d’un véhicule de marque.

Bénéficiant de la couverture de ses deux autres compères, postés aux abords du pont. Il va progresser vers le versant Ouest du pont, où il va ouvrir le feu sur les éléments de la police qui étaient postés à l’entrée du pont, côté Bonabéri au niveau de l’entrée Cimencam. L’un deux va être atteint au pied. C’est ainsi qu’au milieu du pont, il va contraindre un camion citerne de se mettre de travers, barrant la circulation dans les deux sens.

Prenant le camion citerne comme bouclier, il va dresser le drapeau du Cameroun au milieu de deux drapeaux de couleur blanche. Avant de poursuivre ses coups de feu de dissuasion de fantassin qui ont entrainé la débandade générale. A en croire les passagers d’un cargo, un agent de police qui se trouvait dans ce moyen de transport en commun a pris la poudre d’escampette en prenant soin de retirer sa tenue en abandonnant les autres passagers dans le véhicule.

Le chauffeur d’un mini bus de marque Toyota Coaster va avoir le courage de demander au Commando avant de remettre la clé de son véhicule : «Mon frère il y a quoi ?» Et le Commando de répondre : «Demandez au dictateur de Paul Biya de dégagez !» Sans plus ! Aussitôt la nouvelle va se répandre comme une trainée de poudre d’un bout à l’autre du pont du Wouri. Alertées, les Forces de maintien de l’ordre vont descendre sur le terrain avec un léger retard. Sous les ordres du Commandant de la Légion de gendarmerie du Littoral, Jules César Esso, les éléments des différentes unités de gendarmerie seront mobilisés. Ceux dirigés par le Commandant de compagnie de Bonabéri, le chef d’Escadron, Agrius Romuald Noah vont quadriller l’entrée Ouest de Bonabéri et une patrouille mixte de militaires et gendarmes va quadriller l’entrée Est, du Rond point Déido. Elle sera renforcée par des patrouilles du Bataillon d’intervention rapide (Bir), une patrouille au sol et une autre patrouille venue de la mer dans une embarcation.

Le Commando s’échappe en douce


Après quelques échanges de coups de feu, et sentant le rapport de forces à sa défaveur, le Commando, un homme trapu, les pieds arqués, et solidement bâtit comme un malabar, va se jeter progressivement sous le pont où il va s’échapper à la nage. Il est environ 6h30 mn. Mais avant, il va brandir un drapeau du Cameroun et deux drapeaux de couleur blanche où on pouvait lire des messages incisifs, tels que : «Paul Biya dictateur dégage». Même les recherches menées par les éléments du Bir à l’aide de plusieurs de leurs embarcations s’avéreront infructueuses. Une échappée curieuse. Certains commentaires laissent croire qu’il a été récupéré par une embarcation qui l’attendait non loin, à partir de laquelle il va fondre dans la nature. Pendant ce temps, la circulation va rester fermée aux véhicules, seuls les piétons vont pouvoir traverser.

Tout ce que Douala compte comme autorités administratives conduite par le Gouverneur du Littoral Faï Yengo Francis et autorités militaires sous la conduite du général Saly Mohamadou, Commandant de la 2è région militaire, vont descendre sur les lieux. Il faudra attendre 9h30 min après le départ des autorités pour que la circulation soit rouverte aux véhicules. Pendant ce temps, faisant suite au rapport des renseignements généraux qui annonçaient un plan visant à faire sauter les ponts des entrées et de sortie de Douala, un détachement de cinq camions du Bir ont été déployés parallèlement vers le pont de la Dibamba. Pour préparer une éventuelle riposte. Les camions du Bir ont emprunté l’ancienne route Douala – Yaoundé par Masoumbou (Pk 48). Dans ce cas l’alerte s’est avérée fausse. Pour beaucoup d’observateurs, la fuite de ce Commando est la preuve qu’il a des complicités haut placées dans le commandement des Forces armées et police dans les régions de l’Ouest et du Sud-Ouest.

Le gouverneur du Littoral a aussitôt convoqué une réunion de crise qui s’est soldée par un communiqué où il rassure les populations de Douala que l’ordre a été rétabli et que la chasse à l’homme se poursuit. Dans le véhicule abandonné, les forces armées et police auraient retrouvé des éléments permettant d’identifier le Commando solitaire.
 

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