Présidentielle 2011. Scène de guerre à Douala

Joseph OLINGA | Le Messager Vendredi le 30 Septembre 2011 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Des hommes vêtus de tenue militaire ont posé sur le pont du Wouri une banderole appelant au départ du chef de l’Etat sortant. Contrairement à certains témoignages une version autre est distillée dans l’opinion.

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Jusqu’au moment où nous allions sous presse, les habitants de la ville de Douala, notamment ceux de Bonabéri étaient encore sous le choc. Aux premières heures du jour, les riverains du fleuve Wouri ont été réveillés par des détonations. C’est que, comme le raconte le vigile d’une entreprise spécialisée dans les travaux publics installés au lieu dit Base Elf. «c’est aux environs de 5 heures 30 que mon collègue et moi avons été surpris par des coups de feu.» De leur poste de surveillance situé à près de cinquante mètres de la scène, les deux sentinelles peuvent alors observer la scène surréaliste qui s’y produit.

Selon ces sources, «deux personnes en treillis militaire étaient sur le pont en train d’installer une banderole.» La même source précise que les intéressés ont été rejoints par un troisième individu qui a installé un drapeau sur un côté du pont près de la banderole. Sur la scène du théâtre, la banderole était encore visible au moment où nous arrivions sur les lieux. Pour l’essentiel l’enseigne déposé par les «assaillants» indique «les dictateurs doivent partir : Paul Biya dégage.»

Sur le pont, les éléments de la gendarmerie s’active à récupérer des treillis abandonnés par les assaillants. Témoins oculaires de la scène, les deux vigiles racontent que «après avoir tiré quelques coups de feu en l’air, l’une des personnes a enlevé sa cagoule pour enfiler un scaphandre avant de plonger dans le fleuve tandis que les deux autres ont enlevé leur tenue et sont repartis.» Selon le nommé Njoya, vigile non loin de la scène, «nous avons juste constaté qu’ils avaient laissé leurs treillis quand les militaires sont arrivés.»

Manœuvres

Quelques temps plus tard, des éléments de la gendarmerie, du bataillon d’intervention rapide (Bir), de la marine nationale, de la police, des sapeurs pompiers ainsi que de nombreuses autres unités d’élite, armés jusqu’aux dents assiègent le pont et ses environs. Sur le fleuve, des chaloupes ratissent large à la recherche de l’assaillant descendu dans l’eau quelques dizaines de minutes plus tôt. Dans l’intervalle, un pick-up de la police démarre en trombe provoquant une ruée de badauds dans son sillage. Dans la foule une rumeur parle de l’arrestation de deux présumés assaillants que personne n’a pourtant vu.

Une rumeur sans fondement. Un officier de police précisera par ailleurs au reporter que l’unité en question répondait là à un rappel de sa hiérarchie pour le rassemblement de routine après une nuit de veille. Quelques heures plus tard, des sources proches de la grande muette évoqueront pourtant l’arrestation d’une dizaine d’assaillants. Dans le même sillage ces sources laissent entendre que «les dix militaires qui brandissaient des armes sur le pont ont été maîtrisés grâce à une mobilisation prompte des forces de défense.» Mais on ne peut s’empêcher de demander où étaient les soldats qui gardent le pont nuit et jour depuis les émeutes de février 2008.

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