Cameroun - Consommation. Oignons : en attendant décembre, on vit l'enfer

cameroun24.net Mardi le 27 Novembre 2018 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le filet de 120 kg de ce produit est passé de 85 000 Fcfa pour désormais culminer à 150 000 Fcfa rapporte le quotidien privé Mutations.

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Les habitants de la ville de Yaoundé ont mal à leurs poches depuis quelques semaines. Certains n’arrivent pas à contenir leur mécontentement lorsqu’ils font leurs achats dans les différents points de vente. Chez eux, les avis convergent : l’oignon est extrêmement cher. Annie Maffo, commerçante au marché d’Essos a été obligé de réduire la quantité d’oignons qu’elle utilise généralement pour sa cuisine. « J’ai toujours eu à acheter de l’oignon en grande quantité pour la semaine. Il était très rare que j’en achète en détail. 1000 Fcfa était mon budget et c’était largement suffisant pour réaliser mes repas. Maintenant, l’oignon de 1000 Fcfa n’arrive même plus à couvrir quatre jours sur une semaine. Je suis obligée de réduire les quantités par repas pour pouvoir m’en sortir », se plaint-elle.

Une escale effectuée au marché du Mfoundi, hier 22 novembre permet de mesurer l’ampleur de la situation. Il est environ 14h. Alors qu’une chaleur ardente s’abat sur la ville, les commerçants de vivres de ce marché sont installés derrière leurs comptoirs. L’oignon fait partie de la panoplie de produits qu’ils proposent aux clients. Disposé sur des étals à même le sol ou dans des filets pour la vente en gros, le précieux sésame attire. En fonction de sa qualité et de sa quantité, il aguiche. 200 Fcfa, 350 Fcfa, 500 Fcfa et 1000 Fcfa sont les prix qui sont affichés sur les tas. Vendu en gros, le filet de 2kg coûte 5000 Fcfa au lieu de 2500 Fcfa comme en temps de profusion.

Dans ce décor, les clients effectuent des va-et-vient dans les hangars. Certains cherchent à s’en procurer. Parmi eux, Larissa Melingui, enseignante de maternelle dans une école de la place. Passée au marché après les classes pour faire ses achats, la dame a tout acheté comme dans ses prévisions, sauf l’oignon. En effet, après y avoir fait le tour à la recherche d’un tas d’oignons de 100 Fcfa, la dame en est ressortie désespérée. Bien qu’épuisée, elle n’a pas pu en avoir. « Je suis dépassée. Après avoir fouillé tout le marché pour un tas d’oignons à 100 Fcfa, on ne m’en a proposé qu’une seule petite gousse. J’ai finalement dû réajuster ma liste et en acheter pour 500 Fcfa. Si au Mfoundi c’est ainsi, je n’aimerais pas imaginer ce qu’il se passe dans les autres marchés de la ville », affirme-t-elle.

Certains vendeurs expliquent cette inflation par le fait que l’oignon est actuellement rare sur le territoire. « Même dans le Nord où on a l’habitude de s’approvisionner, il est absent chez les fournisseurs. Actuellement, l’oignon que nous consommons vient du Nigeria et le filet de 120 kg nous est vendu à 150 000 Fcfa au lieu 85 000 Fcfa comme d’habitude. On n’a pas de choix, nous sommes obligés de visser les prix pour pouvoir faire profit », explique Oumarou, vendeur dans cet espace marchand. Il assure par contre que d’ici le mois de décembre l’oignon sera de retour dans les marchés à bas prix. Mais en attendant cette période, Aliou, un autre revendeur souhaite en profiter au maximum. « C’est généralement lorsqu’il y a pénurie d’oignons comme maintenant que moi je gagne plus. Parce que, à ce moment-là, le client n’est plus roi, c’est moi qui le suis. Alors je me frotte les mains, et je me fais prier en attendant que la roue tourne », clame t-il tout souriant.
 

Perrine Masso

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