Opération Epervier. Présidentielle 2018: Marafa Hamidou Yaya se met en piste

Georges Alain Boyomo | Mutations Mercredi le 16 Mai 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Dans sa deuxième lettre ouverte adressée au chef de l'Etat, l'ancien ministre d'Etat se positionne comme candidat.

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En détention préventive depuis le 16 avril dernier à la prison centrale de Kondengui, Marafa Hamidou Yaya, dans sa lettre ouverte adressée hier au président de la République ne laisse, à priori, rien entrevoir de ses ambitions personnelles: les problématiques choisies par l'ancien ministre de l'Administration territoriale et de la Décentralisation (Minatd) sont: le code électoral et la succession à la tête de l’Etat du Cameroun.

Mais, au fil de son argumentaire bâti au détail près, Marafa abat ses cartes, de manière plus ou moins sibylline: il soutient en effet n'avoir «aucune envie d'être, nommé président de la République. En effet, je suis porteur d'un projet mettant en avant les exigences de PAIX et de JUSTICE permettant de bâtir une société de confiance. D'autres Camerounais sont certainement porteurs d'autres projets. Il me semble naturel et sain que le moment venu, chaque prétendant à la magistrature suprême, soumette son projet, l'explique et le défende devant nos compatriotes qui, à travers une élection libre et transparente, choisiront celui ou celle qu'ils voudront mettre à la tête de l'Etat. L'heureux bénéficiaire de leur confiance aura ainsi toute la légitimité nécessaire pour conduire son action pendant la durée du mandat qui lui sera confié», indique l'ancien ministre d'Etat.

Avant de conclure: «Les Camerounais sont un peuple majeur. Laissez-les choisir leurs représentants et leurs dirigeants en toute liberté et en toute transparence. C'est la seule manière d'assurer à notre pays un avenir dans la paix. En ce qui me concerne, de là où je suis, je continuerai à parfaire le projet dont je suis porteur et à le soumettre, chaque fois que cela est possible, à la critique de nos compatriotes auxquels je propose d'ores et déjà que nous nous mobilisions tous pour bâtir une société de confiance». Une quasi-déclaration de candidature de l'ancien Sgpr pour la prochaine élection présidentielle, prévue théoriquement en 2018.

Partant de cette conclusion et en remontant le cours de la missive de Marafa Hamidou Yaya, l'on notera que, l'ancien proche collaborateur de Paul Biya, fort des aptitudes acquises du moment où il officiait comme «ministre des élections» relève avec une précision certaine les «insuffisances et omissions de la loi du 19 avril 2012» portant code électoral. Ici, on découvre un joueur, dont les jambes fourmillent d'envie de livrer le «match suprême» sur une pelouse praticable, avec des règles du jeu claires et acceptées de tous, afin que son éventuelle victoire ne souffre d'aucune Contestation.

Cette tirade tirée de la deuxième lettre ouverte de Marafa étaye davantage cette idée: «Monsieur le président de la République, des élections mal organisées dont les résultats sont contestés, sont sources de conflits et de rupture de la paix sociale. Un code électoral devrait être consensuel afin: d'encourager la participation d'un maximum d'électeurs; de permettre des élections justes et transparentes donnant toute leur légitimité aux élus; de favoriser une culture d'acceptation des résultats. Ce n'est malheureusement pas le cas du code objet de la loi du 19 avril 2012».

Pour démontrer le caractère immaculé de sa candidature pour la prochaine présidentielle, Marafa Hamidou Yaya se montre même prêt à fournir un certificat médical à Elecam, dans son dossier de candidature: «Un certificat médical devrait figurer dans les pièces devant accompagner les déclarations de candidature à la présidence de la République». Une manière somme toute subtile d'écarter d'éventuels postulants dont le bulletin de santé prêterait à controverse...

Ainsi donc, après avoir suggéré au chef de l'Etat, la mise en place d'un bureau politique du Rdpc «renforcé et enrichi d'hommes de qualité» et la mise sur pied du Conseil constitutionnel et du Sénat «avec à leurs têtes, des hommes très soucieux de l'intérêt national», pour mieux gérer la transition au sommet de l'Etat, Marafa Hamidou Yaya se positionne donc, du fond de son cachot, sur la ligne de départ de la présidentielle de 2018. En proposant à Paul Biya de ne pas candidater à l'élection de 2011, se sentait-il déjà un destin national? Aux analystes des deux lettres ouvertes d'y répondre, même si d'ici, on imagine déjà les questions que suscitera le timing de cette quasi déclaration de candidature. Mais d'aucuns objecterons que Marafa Hamidou Yaya n'est pas Titus Edzoa ou... Maurice Kamto. A chacun sa stratégie!

 

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