Cameroun - Communication. Un vent de malaise souffle sur la Crtv

Camerpress Mardi le 31 Janvier 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Depuis quelques jours, monsieur Amadou Vamoulke ci-devant Directeur Général de la Cameroon Radio and Télévision(Crtv), est sous les feux de la rampe, avec pour prétexte la « célébration »de sa septième année à la tête ce mastodonte (au propre comme au figuré) de la communication.

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il est vrai que l’opinion publique nationale n’était en rien habituée à ce genre de célébration médiatiquement relayée, de la part des dirigeants des structures publiques ; cependant au delà de ce ramdam aux allures de campagne de relations publiques, il est évident qu’un malaise couve sous la cendre, et ce n’est pas l’interview accordée par le « célébrant » à monsieur Blaise Testelin NANA au cours de l’émission culte de la Crtv « Dimanche Midi » du 29 janvier 2012 qui le démentirait.

Les questions incisives de l’interviewer qui pour l’occasion évoquait avec un brin de passion et d’émotivité dans la voix, des sujets sensibles relevant de la cuisine interne d’une maison qu’il connait si bien, traduisaient le manque de sérénité et de motivation ambiant au sein de cette entreprise.
C’est de cette interview qu’il ressort notamment qu’au sein de la Crtv, beaucoup de membres du personnel y officient avec de faux diplômes et que certains se plaignent de ce qu’ils se tuent à la tache, travaillant quasiment 31 jours sur 31 pendant que, d’autres se tournent carrément les pouces mais perçoivent néanmoins leur pactole en fin de mois au grand dam de la masse laborieuse.

A cette préoccupation, M. Vamoulke répond laconiquement sur un ton qui ne trompe personne, en déclarant que ceux qui travaillent à un rythme soutenu sont payés en conséquence et que des démarches sont en cours en vue de régler leur compte à ceux qui récoltent en fin de mois ce qu’ils n’auront pas semé. Quand on sait que ce phénomène ne date pas d’hier, l’on est en droit de se poser des questions quant aux orientations de la Direction Générale en terme de management des ressources humaines.

Au chapitre des récriminations qui transparaissent de cet entretien, se trouvent en bonne place le gel (ou tout au moins le retard)dans les avancements du personnel et les reclassements ; ce à quoi il faut ajouter ce que l’interviewer a appelé « le malaise psychologique »à la Radio, qui est en fait ce sentiment qu’a le personnel de la Radio nationale d’être le mal aimé de la boîte, jugeant les collègues de la télévision privilégiés par la Direction Générale ; même les venues du Directeur Général à la Radio prennent des allures d’évènements tellement elles sont rares alors que cette structure fait partie intégrante de l’entreprise qu’il dirige ;le ras-le-bol aurait même poussé certains à penser qu’il serait mieux de séparer la CRTV en deux entités différentes, une Radio avec sa Direction Générale et une télévision avec un management distinct. Le principal destinataire de ces plaintes, visiblement gêné par cet aspect du problème, promet de rectifier le tir en 2012, mais prévient que s’il est question d’avantages financiers de quelque sorte que ce soit, les disponibilités financières ne le permettraient pas.

Il serait quand même judicieux de mentionner le fait que la CRTV qui se plaint de l ‘insuffisance des ressources, s’est payé le luxe de perdre des grands annonceurs qu’elle avait dans son portefeuille, à l’instar du Pmuc, sans occulter le fait que la redevance accordée à l’office de Radio et Télévision a été réduite de moitié. On a dès lors du mal à comprendre l’enthousiasme et l’optimisme du DG qui affirme de façon péremptoire, qu’en 2012, les ressources de la CRTV seront accrues ; on ne perd rien à attendre de voir le maçon au pied du mur car il semble bien savoir de quoi il parle et sur quoi il compte.

Pour être plus complet sur la question de la redevance allouée à la CRTV, les auditeurs ont sûrement été médusés de constater que le DG et son interviewer de collaborateur n’arrivaient à s’entendre sur son montant exact ,le patron parlant de 10 milliards de francs CFA cependant que le subordonné évoquait une somme de 11 milliards de francs ; il a également semblé filtrer de l’échange, que la coupe drastique opérée dans ladite redevance serait due au fait que M. Vamoulke aurait refusé d’entrer dans le système de corruption et de prébendes qu’il aurait trouvé en place.

Il n’est un secret pour personne qu’à son arrivée à la CRTV il ya quelques années Amadou VAMOULKE avec sa méthode et son modèle managérial, en a irrité plus d’un et provoqué des crises ouvertes avec ses collaborateurs ; aujourd’hui l’homme affirme que tout est rentré dans l’ordre, mais il faut se rendre à l’évidence, la sérénité n’est pas la chose la mieux partagée dans la maison, il y a toujours comme du rififi dans l’air.

Thierry Amouhou

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