Sénatoriales 2013. Sénat: Des leaders politiques pas d’accord avec les «30 élus » de Paul Biya - Réactions

Le Messager Lundi le 13 Mai 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Un sentiment de surprise car le pouvoir en place avait la possibilité de nommer dans ses rangs quelques jeunes Camerounais qui ont quarante ans cette année sans carte de visite, sans patronyme, qui ont une tête bien faite et bien pleine.

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Sénat: Réactions des leaders politiques et de la société civile

Sam Mbaka, vice président de l’Udc: «Le pouvoir en place a manqué un grand virage»

Un sentiment de surprise car le pouvoir en place avait la possibilité de nommer dans ses rangs quelques jeunes Camerounais qui ont quarante ans cette année sans carte de visite, sans patronyme, qui ont une tête bien faite et bien pleine. N'oublions pas que l'une des missions régaliennes du pouvoir en place c'est préserver la concorde nationale, la justice et la paix sociale, il est aussi garant du fonctionnement cohérent de nos institutions. Mais comme d'habitude le pouvoir en place a manqué un virage qui lui aurait permis d'écrire une belle page de notre histoire. L'Udc est un parti républicain, défenseur et soucieux de la préservation des règles et lois qui régissent notre pays. Nous pensons que la concertation, le dialogue sont à la base de toutes les tractations aboutissant à des nominations à quelques niveaux que ce soit dans une République digne et respectueuse de ses citoyens. Force est de constater que ces principes élémentaires n'ont pas été respectés dans le cas d'espèce et le potentiel de rejet de la nomination était déjà à anticiper car compte tenu des difficultés de coexistence entre l'Udc et le Rdpc dans le Noun, la nomination portait les germes de son rejet. La démarche de consultation n'ayant pas été faite à la base, la conséquence est que nous rejetons la dite nomination et ce n'est que le juste retour des choses. L'image est pratiquement identique car le pouvoir en place a comme d'habitude coopté les sénateurs sur ses listes, étant entendu qu’il avait déjà verrouillé le jeu politique en ne consultant que les grands électeurs. Le pouvoir en place, au mépris des équilibres politiques, a récompensé comme d'habitude ses amis et alliés sans vraiment s'appesantir sur l'impact qu’auraient créé les manquements et les déséquilibres liés au copinage. Nous pensons à notre niveau que la politique réelle de notre pays va se manifester lors des prochaines consultations électorales car le peuple souverain va se tailler une nouvelle carte politique à la dimension de ses ambitions. Chaque parti politique affichera son poids réel à la suite des dites consultations.


Fritz Ngo, président du Mouvement écologiste camerounais: «Beaucoup de personnes qui ne peuvent rien apporter au sénat»

Tous les Camerounais attendaient impatiemment ce sénat. Sans remettre en cause les choix du président de la République, mais en ma qualité de leader politique, force est de constater que le président s’est retourné une fois de plus vers le passé pour résoudre les attentes du présent. Les jeunes ont droit à leur place dans les prises de décision. Nous pensions que le sénat apporterait un souffle nouveau dans la gouvernance politique mais on est bien déçu. Je suis leader politique et natif Sawa mais je remarque bien que la répartition des sièges ne prend pas en compte la réalité sociologique de cette région du pays. Encore moins la minorité Sawa. Il y a au moins deux places qui ont été attribués à des gens qui ne sont pas ressortissants Sawa. Il faut aussi remarquer que dans les nominations du président de la République, il y a beaucoup de personnes qui, au regard de leurs âges sont fatigués et qui ne peuvent véritablement rien apporter au bon fonctionnement de ce sénat. Ce n’est pas avec ce type de casting qu’on devient émergent. Je pense qu’un sénateur doit être à même d’apporter un plus à la gestion et au développement du pays. Il faut également remarquer que les choix du président sont allés à tous les petits partis du septentrion. Ce qui n’a pas été le cas dans le reste du pays. Nous espérons que des réglages seront faits pour pallier ces petits manquements. Ce que nous disons c’est qu’on ne peut pas ramener les mêmes tout le temps, alors qu’ils ne nous apportent rien.


Albert Dzongang, président de la Dynamique: «C’est des militants directs et indirects du Rdpc»

C’est des sénateurs issus d’une élection à électeurs connus. Des électeurs partisans. Ces sénateurs qui reflètent la couleur de ceux qui les ont élus. Le Rdpc est majoritaire dans toutes les municipalités et on a bien vu que le pouvoir s’est arrangé à ne pas organiser des élections législatives et municipales pour jouir de cet avantage. Disons que 86 sénateurs sont du Rdpc et 14 sont de l’opposition si on peut le dire ainsi. Ce type de pourcentage pose problème lorsque l’on dit que nous sommes en démocratie. Je crois qu’on dirait que c’est un plébiscite dans un pays qui prône la démocratie. Je voudrais aussi remarquer que dans sa situation actuelle, le Cameroun n’avait pas besoin d’un énat qui est un poste de dépense non négligeable. Ce n’est qu’une chambre pour caser des gens. Le sénat n’a aucune prérogative sur les lois. Il faut bien que les gens sachent que le sénat n’a aucune possibilité d’initier ou de voter une loi. Les lois viennent de l’Assemblée nationale ou du gouvernement. L’Assemblée nationale peut par ailleurs, décider de se passer des avis du sénat. Tous les députés de l’Assemblée nationale sont élus. Dans le cas du sénat, il s’agit des amis appelés ou à demi-élus. Dans ce sillage, remarquez que les choix du président de la République vont exclusivement aux militants directs et indirects de son parti. Le chef de l’Etat montre bien là qu’il s’agit d’un sénat partisan. Il a surtout agi comme président national du Rdpc que comme président de la République. Vivement que le chef de l’Etat devienne le président de tous les Camerounais. Aussi qu’on arrête de reprendre les mêmes pour recommencer. C’est une situation qui a multiplié le nombre de mecontents à l’intérieur du Rdpc et ce n’est pas de nature à favoriser le développement et l’émergence qui sont prônés. Il semble aussi que beaucoup de sénateurs ne peuvent plus aller faire leur devoir sans l’aide des tuteurs. Je crois que l’entourage du président de la République l’a un peu bluffé dans cette affaire.


Abanda Kpama, président du Manidem: «Nommer 30 sénateurs est anti démocratique»

Le sénat est conforme aux analyses que Le Manidem a faites en novembre 2012, lorsque M. Nkuete a officiellement demandé au chef du Rdpc et président de la République d'organiser les élections sénatoriales, avant toute autre élection. L’objectif recherché était de contrôler le sénat, de verrouiller cette importante institution. Le résultat est conforme aux calculs de M. Biya: 82% du sénat est contrôlé par le Rdpc. Le Sdf, dans sa nouvelle posture d'allié du Rdpc, sert de faire valoir pour monsieur Biya qui peut se vanter auprès de ses amis occidentaux de son esprit démocratique. Enfin, on constate que la quasi-totalité des sénateurs aussi bien les élus que les désignés sont du 3ème âge, ce qui est déplorable pour la jeunesse qui représente les 3/4 de la population de notre pays. La Constitution a donné au chef de l'Etat la prérogative de nommer 30 sur 100 sénateurs. C’est antidémocratique. Nommer les membres d'un sénat, cela n'a aucun sens politique et nous renvoie aux années sombres de l'hyper présidentialisation. Le Manidem n'était pas partie prenante lors des dernières élections sénatoriales. Par ailleurs, les textes relatifs aux rôles et fonctionnement du sénat ne sont pas encore rendus publics. Que peut- on attendre d'une telle institution? Les dernières élections sénatoriales ont marqué un net recul de la démocratie balbutiante du Kamerun.


Chantal Kambiwa, directrice exécutive de Servitas Cameroon: «Les nominations au sénat ne prennent pas en compte l’aspect genre»

Je m'attendais à ce que la nomination des sénateurs corrige ce qu’on n’a pas pu obtenir par la voie des élections et qui entre en compte dans l'amélioration de nos institutions et le développement de notre pays. Mais je me rends malheureusement compte que ces nominations comme toutes les autres dans notre pays, ne prennent pas en compte l'aspect genre! C'est un facteur incontournable pour l'atteinte des objectifs du millénaire pour le développement par notre pays. Nous ne pouvons pas parler de démocratie lorsque plus de la moitié de la population que sont les femmes sont sous représentées dans les instances délibératives ! Au Cameroun, les femmes n'occupent que 15,5% des sièges de conseillers municipaux contre 84,5% pour les hommes, 6,5% des sièges de maires contre 93,5% pour les hommes , 13% des sièges de députés contre 86% pour les hommes, pour ne citer que ces quelques exemples. Sachant que les femmes sont très peu représentées à l’Assemblée nationale qui est la chambre basse et où on ne peut nommer personne, pourquoi le chef de L'Etat n'a-t-il pas saisi cette opportunité pour mettre en application ses discours en faveur de la femme en nommant au moins 15 femmes sur 30 dans cette chambre haute, et au vu du rôle que vont jouer ces sénateurs? Notre pays a pourtant adhéré à plusieurs cadres conventionnels cohérents aux règles de fonctionnement d'un État de droit!... Au vu de tout ce qui précède, 03 femmes sur 30 sénateurs titulaires nommés, ne correspond pas à une réelle volonté politique de la mise en œuvre de tous ces engagements pris par notre pays. À nouveau, les femmes lancent un appel, un «Cri» Nous voulons la parité! C'est une exigence politique, une question des droits de l'Homme.



Ferdinand Fongang, Président Grasmota: «Des hommes d’expérience»

Nous saluons la composition du sénat qui prend en compte toutes les composantes sociologiques. Les nominations tiennent également compte de tous les secteurs d’activités et de l’ensemble des courants politiques. Je crois que tout le monde est concerné dans la mise sur pied de ce sénat. Sur la même lancée, l’on ne peut pas ignorer le choix porté sur les hommes d’expérience que le président a nommés au sénat. C’est des personnes qui ont une expérience pratique de la gouvernance publique et des attentes des Camerounais. C’est un choix qui conforte la capacité et la détermination du Cameroun à être émergent en 2035. En ce qui concerne notre secteur d’activité qui est celui des mototaxis, ces indicateurs nous fondent à croire que beaucoup de choses vont changer pour l’amélioration du métier de conducteur de mototaxis. Nous croyons que les nouveaux sénateurs vont contribuer à faire de la profession de mototaxi une profession noble comme toutes les autres.

Propos recueillis par J.O.N et Edking

 

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