Législatives et Municipales 2013. Cameroun - RDPC: La désignation des maires confiée aux préfets

GEORGES ALAIN BOYOMO | Mutations Vendredi le 11 Octobre 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Ces autorités administratives sont sollicitées par le Comité central pour départager les prétendants aux postes en jeu dans les exécutifs communaux.

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La journée du 15 octobre 201 s'annonce longue et palpitante dans les 360 communes que compte le Cameroun. En effet, ainsi que le prévoit l'article 60 (1) de la loi du 22 juillet 2004 fixant les règles applicables aux communes, «la première session du conseil municipal est convoquée par le représentant de l'Etat (le préfet, ndlr) le deuxième mardi suivant la date de proclamation des résultats de l'élection des conseillers municipaux. Cette session est consacrée à l'élection du maire et ses adjoints».

Les regards seront principalement rivés sur le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) qui a raflé 305 communes (contre 297 précédemment) sur 360. Avant le double scrutin du 30 septembre dernier, le secrétaire général du parti au pouvoir, Jean Nkuété a indiqué que les têtes de listes Rdpc aux municipales ne sont pas nécessairement ceux qui enfileront l'écharpe de maire. Ce qui a mis provisoirement les candidats déclarés ou non au poste de maire sur le même pied d'égalité.

Mais le suspense a été de courte durée. De fait, en prélude aux joutes électorales du 15 octobre prochain, le Sg du parti majoritaire a fait parvenir aux présidents de sections une note d'information, les invitant à faire, avant la date fatidique, les propositions des hommes et femmes qui formeront l'ossature des exécutifs communaux dans les municipalités dominées par le «parti du flambeau».

Les responsables locaux du Rdpc, précise la correspondance de Jean Nkuété doivent travailler, pour ce faire, en collaboration avec les autorités administratives, notamment les préfets qui constituent la tutelle des collectivités territoriales décentralisées. Sur le terrain, les choses prennent une tournure plus ou moins inattendue. Un président de section ne cache pas son indignation.

«J’avais déjà préparé ma correspondance pour adresser à la hiérarchie du parti, mais lorsque je me suis rendu compte que le préfet du Diamaré l'avait déjà fait, je me suis rétracté». Deux présidents de sections contactés dans les villes de Yaoundé et Ngaoundéré confirment le recours du comité central du Rdpc aux préfets pour la désignation des exécutifs communaux. Ce bien avant l'élection du maire au scrutin uninominal majoritaire à deux tours et celle des adjoints au scrutin de liste à la représentation proportionnelle, suivant la règle de la plus forte moyenne au cours de la session de plein droit dont l'ouverture est présidée par... le préfet.


Prospection

Comment le secrétariat général du comité central du Rdpc a-t-il pris l'option d'associer la tutelle, supposée neutre, au choix de ses exécutifs communaux? Qu'en sera-t-il dans les communes où le Rdpc n'est pas seul à disposer de conseillers municipaux et où une candidature d'un conseiller de l'opposition peut émerger? Un cadre en fonction au sein de l'administration du «parti de Paul Biya» tente de relativiser. «Les préfets sont sollicités pour fournir des informations sur des personnes qu'ils jugent susceptibles d'occuper le poste de maire ou d'adjoint. Nous avons aussi sollicité l'avis des chefs d'équipes de campagne et des responsables du parti à la base.

Ce n’est pas seulement le Rdpc qui fait recours aux préfets pour cette opération. Même l'opposition s'appuie sur les préfets. Qu'on le veuille ou non, il faut faire avec eux, et plus largement avec les autorités administratives».

Un préfet en fonction préfère parler de «travail de prospection» sur ce dossier. «Nous avons pour rôle de veiller au maintien de la paix et d'informer la hiérarchie. Après la proclamation des résultats des municipales, nous lui transmettons notre appréciation sur les forces en présence dans les conseils municipaux de nos ressorts de compétence. Nous l'informons des rapports de force, des profils qui peuvent assumer la fonction de maire ou d'adjoint et de ce qui se murmure. Naturellement, il y a des gens qui essaye de nous intoxiquer, de nous manipuler, mais tâchons toujours de faire correctement notre travail», explique le «chef de terre».

Qui précise cependant que c'est la première fois qu'une note de l'administration du Rdpc associe formellement les préfets au choix des exécutifs communaux parti¬sans. «J'ai entendu parler de cette note, mais je ne l'ai pas encore reçue», précise-t-il.

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