Lutte contre Boko Haram. Cameroun - Libération de Mme Amadou Ali et consorts - Boko Haram: Sur les traces des 6 milliards de rançon

Mamouda Labaran | La Météo Jeudi le 12 Février 2015 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Depuis que le montant de la rançon est avancé dans la presse, des langues se délient dans les chaumières sur les circuits réels empruntés par le pactole.

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L’hebdomadaire La Nouvelle, dans sa livraison du 10 février dernier, apporte de nouveaux éléments dans le dossier relatif à la libération, le 10 octobre 2014, de l’épouse d’Amadou Ali, de 16 de ses compagnons d’infortune ainsi que des 10 Chinois. Selon ce journal, la partie camerounaise aurait versé pas moins de 6 milliards de francs Cfa pour récupérer les 27 captifs enlevés respectivement le 27 juillet à Kolofata et dans la nuit du 16 au 17 mai 2014 à Waza, dans l’Extrême-Nord.

 

Cette publication précise en sus que, contrairement à la somme de 3,2 milliards de Fcfa avancée par certains confrères, c’est le délégué général à la Sûreté nationale (Dgsn), Martin Mbarga Nguélé, qui aurait convaincu le chef de l’État de faire débloquer 6 milliards de francs Cfa exigés par les ravisseurs en guise de rançon. Du coup, dans les salons huppés, on se perd en conjectures sur le chemin pris par le butin qui, dit-on, aurait été saucissonné à chaque étage. Et davantage sur l’identité de ses bénéficiaires, la secte ayant selon des sources introduites, fait preuve d’intransigeance sur les moindres détails, quant aux conditionnalités de libération de Mme Agnès Françoise Moukouri, épouse Ali, considérée particulièrement comme du gros gibier.

 

À l’époque, un communiqué de la présidence de la République indiquait que le troc ayant abouti à ce happy end avait eu lieu dans la plus grande discrétion. Il était question, avait-on alors appris, de ne pas choquer le contribuable en mettant sur la place publique, la somme faramineuse en jeu, et surtout de ménager le gouvernement nigérian qui ne cessait de s’offusquer des fortes rançons qui contribuent à alimenter le trésor de guerre du mouvement terroriste.

 

Aujourd’hui, qu’un montant est avancé dans des médias au titre de la rançon contre la libération des otages chinois et camerounais, une certaine opinion semble plus que jamais convaincue que l’étau se resserrerait, silencieusement, autour de quelques responsables, membres du gouvernement et autres dignitaires du régime confondus. Tout laisse croire d’ailleurs que, dès qu’une personnalité est enlevée au Cameroun, une sorte de cellule de crise est mise en place en haut lieu, avec une pléiade d’intermédiaires. Ce fut le cas lors de la libération, le 31 décembre 2013, du père Georges Vandenbeusch grâce à l’entregent du lawan Hassan, présenté comme un proche du président de l’Assemblée nationale Cavaye Yeguié Djibril. À cette époque-là, on avait évoqué une rançon de 7 millions de dollars américains, soit quelque 3,5 milliards Fcfa. Bien avant, c’était la récupération de la famille Moulin-Fournier, par le truchement des réseaux tenus par le vice-Premier ministre Amadou Ali qui aurait hébergé, pendant quatre jours dans sa résidence de Kolofata, le négociateur de Boko Haram pour la libération des 7 Français. Jusqu’ici, les circonstances et les conditions des différentes libérations sont restées du domaine du secret... d’État. Tout juste, dans le cas du prêtre français et dans une déclaration à la presse, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, concédait-il à admettre qu'il y avait eu des «discussions» mais «pas de rançon».

 

 

Duplicité.

 

Il est toutefois constant que les djihadistes nigérians, avides de sang au nom d’Allah, n’ont en réalité jamais cherché à exécuter leurs otages enlevés au Cameroun. C’est la poule aux œufs d’or. Pour certains contempteurs, c’est l’équipe ayant conduit avec succès les précédentes négociations qui s’est de nouveau retrouvée à pied d’œuvre en dépit de divergences entre les parties concernant un reliquat de rançon à éponger. Les soupçons, une fois de plus, se portaient vers l’honorable Abba Malla, député du Mayo Sava dont le rôle avait déjà été source de tous les sarcasmes.

 

Autres révélations, la transaction devrait s’opérer vers Banki (Limani), le village frontière entre l’État de Borno et le département du Mayo-Sava. Sauf qu’entre-temps, une autre rumeur va annoncer l’élu du Mayo-Sava, en compagnie de deux proches collaborateurs, en captivité dans un lieu tenu secret par le groupe Boko Haram. Vérification faite, le député avait annoncé à des intimes, via un téléphone satellitaire, qu’il était «l’invité» du groupe terroriste et qu’il poursuivait les négociations pour la libération des otages. Il en est d’ailleurs revenu avec de bonnes nouvelles, notamment sur l’avancée des pourparlers pour la libération des otages. Sans renseigner précisément s’il s’agissait des otages chinois ou des personnes enlevées à Kolofata le 27 juillet 2014.

 

Selon des proches du député Abba Malla, présenté comme l’homme-lige du vice-Premier ministre Amadou Ali, les éléments de la secte l’ont récupéré à un point de contact non loin de la frontière, entre Homaka et Bonderi, pour le conduire auprès de leur leader, Abubakar Shekau. La suite, on la connaît. Piégés dans le scandale des 6 milliards, l’on pense aujourd’hui que les intermédiaires qu’on dit être originaires du septentrion, du Centre et du Sud sont lâchés de toutes parts, et devraient subir la colère du prince. Enfin amplement édifié sur la situation. Chaud devant.

 

 

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