Opération Epervier. Crimes économiques : les kamikazes de paul Biya sont de retour

Michel Tafou | La Météo Lundi le 20 Avril 2015 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le «commando» de collaborateurs envoyé à l’extérieur par Paul Biya est de retour, avec des rapports accablants sur les détournements de deniers publics qui vont relancer les arrestations dans les jours à venir.

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Le délégué général à la Sûreté nationale (Dgsn), Martin Mbarga Nguélé, a été le premier à revenir, jeudi dernier. Il a été suivi le lendemain par le ministre d’État, ministre de la Justice garde des Sceaux, Laurent Esso. Ce jour, et sauf changement de dernière minute, ce sera autour du secrétaire d’État à la Défense chargé de la Gendarmerie (Sed), Jean Baptiste Bokam, de rentrer au bercail. Sans oublier d’autres hauts responsables de la Direction générale de recherche extérieure (Dgre), qui constituaient le «commando d’élite» dépêché il y a quelques jours à l’étranger par le président Biya.

 

Ainsi que nous l’affirmions dans notre dernière édition, le chef de l’État, sitôt revenu d’un séjour à l’extérieur qui n’a été privé que de nom -Paul Biya ayant consacré la plupart de son temps à travailler- a dépêché des hommes de confiance en Occident pour mettre la dernière touche sur une opération d’envergure : le rapatriement au Cameroun des milliards de francs détournés par des gestionnaires véreux et planqués dans des paradis fiscaux. Il va sans dire qu’en quittant le Cameroun, ces plénipotentiaires, dotés d’un mandat de l’État camerounais, avaient des consignes claires et des pistes tout aussi sérieuses. «Il n’était pas question d’aller tergiverser, mais de finaliser une stratégie dans laquelle des noms et numéros de comptes bancaires ont déjà été identifiés», indique une source introduite.

 

C’est donc en toute connaissance de cause, mais également en terrain minutieusement préparé par Paul Biya, que le «commando» a évolué pendant près d’une semaine avec l’étroite collaboration de cabinets spécialisés dans la traque de fonds occultes. Les émissaires du Cameroun sont ainsi retournés au pays les bras chargés de données de premier choix. Celles-ci sont constituées de patronymes, fonctions, numéros de comptes bancaires et, surtout, des montants y planqués.

 

Aussitôt rentrés, indiquent des sources dignes de foi, les envoyés spéciaux doivent s’atteler à la rédaction de leurs rapports de mission. Des documents détaillés, succincts que Paul Biya attend sur sa table dans la semaine. «Les choses devraient alors aller très vite», renseignent ces sources qui, sans présager des conclusions des limiers de Paul Biya, évoquent des «révélations renversantes» quant au montant des sommes en jeu et, surtout, des personnalités incriminées qui se recrutent à tous les étages du système.

 

 

 Le discours et la méthode. C’est dire si les jours à venir promettent des moments palpitants dans le sérail, surtout du côté de ceux qui avaient trop tôt enterré l’«Opération épervier» destinée à traquer les criminels économiques. De ceux-là qui ont, trop vite, oublié cet avertissement sans frais de Paul Biya, le 21 juillet 2006 à Yaoundé à l’ouverture du 3e congrès extraordinaire du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), dont il est également le leader. Ce jour-là, face à un auditoire dont certains membres riaient jaune, il avait asséné : «Nous avons encore, je dois le dire, un grave problème de morale publique. Malgré nos efforts pour les combattre, la fraude, les détournements de deniers publics, la corruption continuent de miner les fondations de notre société. J’ai eu souvent à m’exprimer sur le sujet et à dire ma détermination à éradiquer ces comportements asociaux». Animé d’une réelle volonté politique, Paul Biya poursuivra : «Des sanctions sévères ont été prises au cours des derniers mois. Nous n’allons pas nous arrêter en chemin.

Ceux qui se sont enrichis aux dépens de la fortune publique devront rendre gorge. Nous disposons maintenant d’un appareil institutionnel apte à traquer la corruption sous toutes ses formes. La Chambre des Comptes, déjà, citée, est opérationnelle. La commission nationale anti-corruption, l’Agence nationale d’investigation financière, les multiples commissions de passation des marchés ont toutes une mission essentielle au service de cette cause nationale. Les délinquants en col blanc n’ont qu’à bien se tenir !»

 

Le rendez-vous avec l’«Épervier» semble donc arrivé pour les prédateurs. Dans la logique toutefois, il n’est pas exclu que le chef de l’État procède, à très brève échéance, à un profond remaniement de son appareil exécutif, question de «libérer» les criminels économiques et de les mettre ainsi à la disposition de la Justice de leur pays. Sueurs froides et insomnies dans les salons huppés de la République !

 

 

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