France. Aubry demande une enquête dans l'affaire Bettencourt/Sarkozy

Reuters Mercredi le 31 Aout 2011 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
PARIS (Reuters) - Martine Aubry a souhaité mercredi qu'une nouvelle enquête fasse la lumière sur les allégations de la juge Isabelle Prévost-Desprez, qui affirme qu'un témoin a vu Nicolas Sarkozy se faire remettre des espèces chez Liliane Bettencourt, l'héritière de L'Oréal.

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A droite, le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, s'est dit "étonné" du témoignage de la magistrate, évoquant à demi-mot une manipulation politique à huit mois de l'élection présidentielle. La porte-parole du gouvernement, Valérie Pécresse, a évoqué "un timing douteux".

L'Elysée a démenti mercredi soir les allégations rapportées mercredi dans Libération.

Le quotidien se fonde sur un livre à paraître jeudi, écrit par deux journalistes du Monde qui ont rencontré la vice-présidente du tribunal de Nanterre (Hauts-de-Seine), aujourd'hui dessaisie de l'affaire Bettencourt.

"Je ne comprends pas que Madame la juge n'ait pas exprimé cela devant le procureur, même si je sais les pressions dont elle a été l'objet et dont elle s'est d'ailleurs plainte. Je pense qu'aujourd'hui, je l'espère en tout cas, une nouvelle enquête va être ouverte", a réagi Martine Aubry sur RMC Info et BFM TV.

"C'est ce qui se passe normalement dans un pays où la justice est indépendante et libre. Quand une information comme celle-là, une allégation - qui n'est pour l'instant qu'une allégation - se retrouve sur la place publique, une nouvelle enquête doit avoir lieu", a-t-elle ajouté.

La présidence de la République parle d'"allégations scandaleuses, infondées et mensongères".

COPÉ "DUPE DE RIEN"

Pour Libération, les accusations d'Isabelle Prévost-Desprez semblent répondre à "l'extrême défiance" que le chef de l'Etat a alimenté à l'égard de l'institution judiciaire.

Interrogée par les auteurs du livre "Sarko m'a tuer", Fabrice Lhomme et Gérard Davet, Isabelle Prévost-Desprez dit avoir été frappée par la peur des témoins lors de ses investigations sur un volet du dossier Bettencourt.

Priée de dire de quoi ces témoins avaient peur, la magistrate répond : "Peur de parler sur procès-verbal à propos de Nicolas Sarkozy". Puis elle ajoute : "L'un d'eux m'a dit qu'il avait vu des remises d'espèces à Nicolas Sarkozy."

Isabelle Prévost-Desprez précise qu'il s'agit de l'infirmière de la milliardaire, laquelle ne se serait toutefois pas exprimée sur procès-verbal, précise Libération.

La comptable de Liliane Bettencourt, Claire Thiboult, avait déjà évoqué des remises d'espèces mais d'une façon vague.

Dans le livre, dont le quotidien publie des extraits, la magistrate ajoute: "Il fallait me dessaisir par tous les moyens. Il était impératif de me débarquer".

Isabelle Prévost-Desprez a été dessaisie à l'automne 2010 au profit du tribunal correctionnel de Bordeaux, qui a hérité de l'ensemble du dossier.

"C'est la femme qui a vu la femme qui a vu l'ours", a ironisé Valérie Pécresse lors du compte rendu du conseil des ministres.

"Il ne faut pas que l'approche de la campagne présidentielle soit l'occasion de toutes les dénonciations calomnieuses", a-t-elle ajouté, jugeant que "le timing est douteux et que la méthode l'est tout autant".

Jean-François Copé a abondé dans le même sens.

"On est à quelques mois de l'élection présidentielle, donc il ne faut être dupe de rien", a-t-il dit sur Canal+.

"Je crois comprendre que c'était hors procès-verbal, que ce sont des attaques de la part d'un juge en exercice. Tout cela est quand même un peu étonnant", a-t-il ajouté.

Pour le député socialiste de l'Essonne Julien Dray, invité d'Europe 1, "il faut que les choses soient clairement explicitées devant les juges".

"Dès qu'il y a un soupçon, il doit y avoir clarification", a estimé pour sa part sur France Info le député-maire d'Evry (Essonne), Manuel Valls, candidat à l'investiture socialiste pour la présidentielle.

Sophie Louet et Gérard Bon

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