Par échanges de courriels, Abdouraman Hamadou, le représentant des clubs camerounais mécontents de décisions prises par la Fifa durant le processus électoral en cours à la Fécafoot, et les responsables de l’instance faitière du football mondial se répondent coup pour coup. Au milieu, le Tribunal arbitral du sport a écouté les deux parties et devrait se décider le 14 janvier prochain si oui ou non il accèdera à la requête des plaignants de recourir à l’arbitrage d’un juge unique.

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Le 8 janvier dernier, par courriel adressé à la Fifa et à Abdouraman Hamadou Babba, le représentant des clubs camerounais qui ont décidé d’attaquer des décisions de la Fifa concernant le processus électoral en cours à la Fécafoot, le Tribunal arbitral du Sport à Lausanne a fait un point sur la situation du dossier qu’il a sous la main. Dans ce courrier, William Sternheimer, conseiller responsable arbitrage au TAS a tenu à informer les deux parties que l’intimée (Fifa) s’oppose à une procédure accélérée comme le réclamait Abdouraman Hamadou. Il faut dire que la Fifa compte bien faire trainer la procédure, question d’asphyxier financièrement les plaignants. D’ailleurs, étant donné que les deux parties doivent payer chacune la moitié des frais, la Fifa qui est l’intimée a déclarée ne pas avoir l’intention de payer et a dit attendre que les plaignants payent la totalité des frais avant qu’elle ne se prononce sur sa position.

Malheureusement pour elle, le représentant des plaignants a trouvé une parade qui risque bien de faire tâche d’huile. Le 8 janvier, dans un courriel adressé au TAS, Abdouraman Hamadou a pris la Fifa à contre-pied. « Je relève que, d’une part, la FIFA s’oppose à la mise en place d’une procédure accélérée, et d’autre part, elle conditionne la présentation de ses moyens de défense au paiement préalable par les appelants de la totalité des frais prévus à l’article R 64.2 du Code. Ce refus de la FIFA de payer la moitié des avances des frais met ceux-ci à l’entière charge des appelants. Cependant, compte tenu de la modicité de nos moyens, il y a lieu de minorer lesdits frais autant que faire se peut. Dans cette optique, je sollicite que la présente affaire soit soumise à la connaissance non plus d’un collège de trois arbitres, mais plutôt à un arbitre unique désigné par le président de la Chambre d’appel, ce conformément à l’article R50 al 1 du Code qui dispose que « l’appel est soumis à une formation de trois arbitres, sauf si les parties sont convenues de recourir à un arbitre unique ou, en cas d’absence d’accord entre les parties concernant le nombre d’arbitres, si le Président de la Chambre décide de soumettre l’appel à un arbitre unique, compte tenu des circonstances de l’affaire, parmi lesquelles le fait que l’intimé ait payé ou non sa part des avances des frais dans le délai fixé par le greffe du TAS (…) », a écrit Abdouraman Hamadou.

Suite à ce courrier, le Conseiller responsable arbitrage au TAS s’est fendu d’un nouveau courrier pour mettre en garde la Fifa. « Un délai au 14 janvier 2015 est imparti à l’intimé [Fifa, Ndlr] pour m’indiquer si elle est d’accord avec la requête des appelants de soumettre la présente affaire à un arbitre unique. En cas de silence ou en cas d’objection, conformément aux dispositions de l’article R50 du Code d’arbitrage en matière de sport, il reviendra à la Présidente de la Chambre arbitrale du TAS, ou à son suppléant, de décider. Dans l’attente d’une décision sur cette question, le délai pour l’intimé pour nommer un arbitre est suspendu », écrit William Sternheimer.

Comme on peut le constater, la Fifa qui ne veut pas d’un arbitre unique est dos au mur et va devoir accepter de payer sa quote-part pour faire avancer le dossier et permettre au TAS de désigner le collège de trois arbitres qui planchera sur la question. En attendant, c’est une première bataille psychologique qui vient d’être remportée par Abdouraman Hamadou et Cie. Une victoire qui pourrait en appeler d’autres, plus décisives cette fois-là.

René Mouandjo

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