Le vote d’une résolution soutenant l'intégrité territoriale de l'Ukraine à l'Assemblée nationale des Nations unies permet de répondre à ces questions. Sur le plan purement mathématique l'Occident a remporté la "bataille pour l'Onu" : 100 Etats condamnent les actes de Moscou.

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 Mais en faisant la somme de ceux qui ont voté contre (11), se sont abstenus (58) ou ont refusé de participer (24), le chiffre est pratiquement le même – 93. En d'autres termes, la question crimo-ukrainienne a divisé la communauté internationale pratiquement en deux camps égaux, écrit vendredi le quotidien Kommersant.

Comme on pouvait s'y attendre, les 28 pays de l'UE ont fait preuve de discipline et ont voté à l'unanimité pour la résolution. Ils ont été rejoints par la majorité des candidats potentiels à une adhésion à l'Union européenne (Albanie, Macédoine, Monténégro). La Serbie et la Bosnie n'ont pas participé au vote.

Parmi les membres de la CEI, seulement trois pays ont voté pour la résolution
(Azerbaïdjan, Moldavie, Ukraine). La Russie, la Biélorussie et l'Arménie s'y sont opposées, le Kazakhstan et l'Ouzbékistan se sont abstenus. Le Kirghizstan, le Tadjikistan et le Turkménistan n'ont pas participé.

Les pays des Brics ont tous refusé de condamner la Russie : la Chine, l'Inde, l'Afrique du Sud et le Brésil se sont tous abstenus.

En termes géographiques, le meilleur résultat pour Moscou vient d'Amérique du Sud. Seuls trois pays ont soutenu la résolution (Pérou, Chili, Colombie), deux ont voté contre (Venezuela, Bolivie) et sept se sont abstenu (Brésil, Argentine, Equateur, Uruguay, Paraguay, Suriname et le Guyana).

Parmi les 47 pays d'Afrique noire, une grande majorité – 31 – a refusé de soutenir la résolution.
De nombreux Etats d'Asie ont également refusé de lancer un défi à Moscou : l'Inde, le Pakistan, l'Afghanistan, le Vietnam, le Bangladesh, le Cambodge, le Népal, la Mongolie, la Birmanie, le Sri Lanka et le Brunei se sont abstenus, le Laos n'a pas voté et la Corée du Nord s'est opposée.

Beaucoup ont été surpris par la position d'Israël, qui n'a pas participé au vote, tout comme son ennemi juré, l'Iran. Quant aux pays arabes, pratiquement la moitié d'entre eux n'ont pas souhaité condamner Moscou. L'Egypte, l'Irak et l'Algérie se sont abstenus, la Syrie et le Soudan se sont opposés à la résolution, alors que le Maroc, Oman, le Liban, les EAU et le Yémen n'ont pas voté.

Ce tableau final rappelle la disposition classique de l'époque de l'URSS : d'un côté l'Occident, de l'autre le Tiers monde (l'Asie, l'Afrique, l'Amérique Latine et Belgrade). Seul l'ex-Pacte de Varsovie est complètement passé dans l'autre camp. Tous les anciens alliés de Moscou d'Europe de l'est se retrouvent en effet à l’opposé sur la question ukrainienne. Qui plus est, ils jouent dans ce camp le rôle le plus actif.

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