Aux Camerounais je vais demander de faire au quotidien davantage preuve de vigilance, d’honnêteté, de patriotisme et de sens critique continu et soutenu.

ADS

C’est un sacrifice que je souhaite voir se développer de plus belle chez tous mes compatriotes en ces heures assez critiques de l’histoire de notre pays.

C’est pourquoi résolument et pour des raisons d’amour pour mon pays et mon continent d’origine, je repousse le repos juste en lisant et percevant des plumes et voix maffieuses et intéressées se déferler pour vendre des mensonges à notre peuple dans le but de le maintenir savamment dans les conditions de pauvreté matérielle, intellectuelle, morale et spirituelle.

Il se développe depuis quelque temps ici et là au Cameroun et en occident des discours et manifestations un tantinet maladroits visant à persuader les Camerounais que Marafa Haminou Yaya est une pièce importante de la scène politique camerounaise, et qu’il est une victime du système vicieux et cauchemardesque de Paul Biya hérité d’Ahidjo et renforcé.
Je voudrais me prononcer là-dessus avec la plus grande honnêteté et clarté possibles, tout en enjoignant à mes compatriotes de se dépouiller de certaines considérations religieuses, régionales, ethniques ou tribales qui les empêchent si souvent de saisir et traiter les questions sociopolitiques camerounaises de manière discursive et impartiale.

Je demande : Quel Cameroun voulons-nous ? Celui qui est là devant nous depuis plus de 50 ans et que d’aucuns avec dextérité et parfois avec la complicité de certaines forces extérieures tirent mordicus en arrière et entraîne vers des points abyssaux, ou bien un autre Cameroun résolu de s’échapper des mains des forbans pour prendre la place honorable qu’il lui revient en Afrique et dans le monde ?

Ceux qui savent que le Cameroun a le droit et le devoir sacrés de se faire une place honorable en Afrique et dans le monde font partie de nouveaux esprits courageux, patriotes et instruits. Ces derniers doivent laisser de compatir aux malheurs de leurs bourreaux d’hier et d’aujourd’hui. Ils doivent humilier ceux qui, Camerounais ou étrangers, daignent se mobiliser pour des agents de la dictature et de la mort comme Marafa Haminou.

Je voudrais que les Camerounais prennent une minute pour se demander un peu pourquoi des gens s’organisent ou se lèvent ici et là et pondent des bouts de propos sous un jour mélioratif pour Marafa qui a fait partie d’un régime pervers et satanique et l’a façonné et renforcé dans le vice jusqu'à se retrouver lui-même happer par le même système.

Comment pouvons-nous oublier combien de Camerounais sont morts par les actions de Marafa Haminou Yaya, combien sont-ils encore en prison avec sa bénédiction, et combien restent encore dans des larmes pérennes, inconsolables à cause de ce monsieur, et combien ont vu leurs volontés exprimées volées ou détournées lors des consultations électorales à cause de cet homme.  

Les gens ne savent pas jusqu’où pouvait s’étendre le zèle de M. Marafa. Lorsque j’organise à Boston en juillet 2011 le premier anniversaire de la mort du combattant Pius Njawé (qui de fait n’avait eu de succès que médiatique parce que saboté par des mains qui ne devraient pourtant pas le faire) Marafa tînt à être informé de ce qui se faisait point par point et chercha à savoir si j’étais dangereux. Imaginez-vous les malheurs qu’il aurait faits sur place au pays !  
Je voudrais que les Camerounais se posent cette question : Pourquoi la détention de M. Marafa fait parler tant certains occidentaux, pendant que le cas de quelqu’un comme Paul Eric Kingué ne reçoit les mêmes faveurs auprès de ceux-ci, bien qu’il ne porte sur les mains le sang de ses compatriotes comme Marafa?

Si ces étrangers-là aimaient le Cameroun, pourquoi ne promeuvent-ils pas plutôt des Camerounais comme Jean-Paul Pougala, ou bien quelqu’un comme  le capitaine Guérandi, homme assez humble, curieux, rassembleur et patriote aux connaissances stratégiques et militaires admirables, qualités dont un pays en profonde crise comme le Cameroun a besoin ? Demandez-vous cela.

Quand nous retiendrons que les étrangers ne sont pas là pour nous, n’agissent pas pour lever nos fardeaux, ne veulent pas que nous ayons des leaders compétents capables de leur dire « ce que vous suggérez là n’est pas bien pour nos peuples », quand nous apprendrons à douter de leurs actes même les plus banaux aux apparences anodines : Nous nous ferons prendre de moins en moins dans leurs pièges.

La réponse à la question précédente est la suivante : M. Marafa figure l’Africain qui continuerait le travail du bon valet ; le genre « prenez et laissez-moi diriger. » C’est pour cela que l’autre valet et pilleur de nos biens de son acabit récemment libéré (T. Atangana) s’est mis à faire croire aux gens que M. Marafa ne devrait pas être broyé par son propre système et qu’il y avait péril en la demeure.

Parmi les serviteurs du régime Biya, il y en a assez compétents et propres ; et dans un changement radical au Cameroun, ceux-là ont des rôles importants à jouer. Il ne faut pas prétendre attacher une clôture solide sans y faire entrer de vieux bambous sous couleur qu’ils sont tous attaqués par des fourmis. Faux. Marafa n’a pas été de ceux-là. Ainsi que son ami Yves Michel Fotso sur le plan de la gestion.

Personne n’a forcé Mrafa d’aller travailler de longes années au sein du régime criminel de M. Biya. Personne n’a forcé certains de nos brillants intellectuels et universitaires d’aller s’y éteindre ; aussi, personne ne forcera Manu Dibango (si la rumeur venait à se confirmer) qui a déjà glané tous les honneurs de son pays et d’Afrique d’aller se noyer dans un régime putride.   
Les Camerounais honnêtes et patriotes et toutes les forces progressistes doivent rester vigilants et partout doivent agir et réagir aux comédies de soutiens aux incompétents et aux bourreaux du peuple par des prises de parole et contre-manifestations toujours plus fortes. Disons non à l’escroquerie ! Les Camerounais avertis ne peuvent s’apitoyer sur le sort de M. Marafa Haminou.  

Léon Tuam
27 mai 2014                 

ADS