Les affiches retirées le 30 mars dernier par la police suscitent plusieurs interrogations.

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La campagne de Eneo proposant 10 conseils pratiques aux usagers pour l’«économie d’énergie », à Douala et Yaoundé semble déplaire au palais d’Etoudi. Selon des informations relayées par le quotidien Mutations, jeudi dernier, des policiers ont retiré ces affiches. L’ordre serait venu de la présidence de la République. Pourtant, cette campagne, mise en oeuvre par Eneo, sous l’encadrement du ministère de l’Eau et de l’Energie avec l’aval du Premier ministre, semble avoir été montée de bonne foi.

Le message diffusé est simple et compréhensif. Mais au fond, cette communication de l’agence camerounaise de production et de distribution d’électricité aurait produit un effet pevers pour le pouvoir de Yaoundé. Est-ce le message des différentes institutions qui fait problème ou l’image de Basile Atangana Kouna qui embarrasse ?

Certains éléments renseignent que c’est en effet le portait du Minee qui fait problème. En réalité, les images publicitaires cachent souvent des stratégies de communications politiques. Généralement, il s’agit du marketing politique. Les communicateurs du président Paul Biya, chargés de mettre en oeuvre cette stratégie, n’ignorent pas l’impact négatif de telles affiches.

Dans une République, comme l’a précisé Nicolas Machiavel, le pouvoir du Président ne doit pas être discuté ou partagé avec un individu quelconque. On ne doit faire que le culte du «chef» et de personne d’autre ! Surtout pas en ce moment où la scène politique est marquée par des débats sur la candidature de Paul Biya à l’élection présidentielle prochaine. Ceux qui s’exposent au public à travers des affiches publicitaires peuvent être soupçonnés de vouloir polir leur image auprès des Camerounais.

Pour le cas d’espèce de l’affiche querellée de Eneo, l’image de Basile Atangana Kouna, ministre de l’Eau et de l’Energie, est présentée en gros plan, avec une légende qui porte quelque peu à confusion : «parrain des champions de l’Energie». Que fait l’image d’un individu sur une campagne d’une institution républicaine ? L’image du Minee pourrait sous-entendre une appropriation de Eneo.

A tort ou à raison, on pourrait également comprendre que le «succès» de cette entreprise est le fait de cet homme. Dans ce cas, il s’agirait d’une «patrimoinisation» de la chose publique. Ou d’une campagne qui vise à polir l’image du Minee ?

Déjà au mois de juillet 2015, ce sont les affiches de Edgar Alain Mebe Ngo’o, alors ministre délégué à la présidence de la République chargé de la Défense, qui ont suscité des débats dans les médias, le sérail et dans le milieu sécuritaire. Bien avant, des tracts annonçant la candidature de Edouard Akame Mfoumou, alors ministre, à la présidence de la République, avaient également engendré des débats sur la scène politique camerounaise.
 

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