Cameroun - Economie. Cameroun : une compagnie d’assurance épinglée pour recapitalisation frauduleuse
Agence Ecofin - Le 24 avril dernier à Lomé, la Commission interafricaine des marchés d’assurances (CIMA), le régulateur régional du secteur, a mis sous administration provisoire la compagnie d’assurances camerounaise Samiris SA qui avait déposé un dossier de recapitalisation jugé frauduleux. Récit.
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Suite à un contrôle effectué courant mai 2009 par la brigade de contrôle du secrétariat général de la CIMA, la Commission arrête le besoin de financement de Samiris SA à environ 1,8 milliard F CFA. En plus de la production d’un plan de financement à court terme apte à rétablir, dans un délai de trois mois, une situation financière conforme à la réglementation, le régulateur régional du secteur des assurances enjoint le top management de la compagnie d’apporter les corrections aux anomalies et insuffisances constatées dans la gestion administrative, technique et comptable de l’entreprise.
Une année après, Samiris S.A dépose son dossier d’augmentation de capital de 110 millions à 1 milliard F CFA auprès de la CIMA. Après examen, la Commission valide le capital social de la société d’assurances à 770 millions et arrête ses besoins de financement à 1,2 milliard. Cette fois, la société est appelée à procéder à une augmentation de capital de 230 millions, non sans faire parvenir au plus pressé à la Commission son nouveau plan de financement à court terme.
Déférant aux injonctions de la Commission, celle-ci prendra acte de l’augmentation du capital social de Samiris SA à 1 milliard, quand bien même elle jugera insatisfaisant le plan proposé par la compagnie dont le besoin de financement avoisine les 815 millions sur la base des comptes de 2008.
Plus tard, Samiris S.A, pour la résorption du déficit de 815 millions, proposera l’entrée dans son capital social d’Africa Petroleum Consultants, un opérateur local, par une augmentation de capital à hauteur de 1 milliard. Une fallacieuse augmentation qui était sensée se faire par cessions de créances, certaines liquides et exigibles envers Shell Cameroun S.A.
Le pot aux roses est découvert. La CIMA va réaliser que Samiris SA s’est livré, depuis sa création, à des manipulations irrégulières et en marge de la réglementation, au détriment de ses assurés et de ses prestataires. N’ayant pas apporté la preuve du moindre versement de sa dette, la CIMA a découvert que la recapitalisation en question est un stratagème monté de toutes pièces pour retarder l’échéance. Aussi, la Commission a-t-elle décidé de placer la compagnie sous administration provisoire, se refusant de lui retirer pour l’instant son agrément.
GCM
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