Cameroun - Cinéma. Cinéma : «Turbulences» émeut Yaoundé

Patricia Ngo Ngouem | Mutations Mercredi le 10 Juin 2015 Culture Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Projeté dimanche dernier, le film de Daniel Kamwa a cependant laissé plus d’un spectateur sur sa faim.

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Brutal, pathétique, dramatique… Les qualificatifs ne manquent pas pour décrire la fin du film «Turbulences», projeté dimanche dernier à l’Institut français du Cameroun (Ifc) de Yaoundé. C’est que, ce film d’animation de Daniel Kamwa s’achève sur une note triste. Le personnage central, Chasseur, qui a décidé d’émigrer avec femme et enfant pour un avenir meilleur – du moins l’espère-t-il – est séparé de sa famille alors que l’eldorado tant rêvé se trouve juste à portée de main. Les larmes de son épouse, qui tient leur bébé endormi contre son sein, laissent présager des lendemains incertains pour le couple. La musique en fond sonore (composée par Armand Biyag, Stypak, entre autres musiciens camerounais ayant pris part à ce projet) en rajoute à  la mélancolie ambiante

Mais à chacun d’écrire sa fin. Car le film laisse comme une fenêtre ouverte pour l’imagination. Après tout, «Turbulences» est une fable. Un conte fantastique et allégorique sur les motivations supposées des candidats à l’émigration clandestine certes. Mais bien un conte. Avec des dialogues poétiques aux rimes savamment dosées. Des oiseaux qui prophétisent des dangers. Des lutins vivant sur une planète étrange qui tiennent des discours sur l’Afrique dépouillée de ses richesses naturelles. Un conte où les Nations unies sont un champignon qui parle, avec un fort accent américain.

Similitudes

Mais comme l’indiquait l’avertissement au début du film : il s’agit d’une œuvre de pure fiction. Toute ressemblance avec des situations réelles ou avec des personnes existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite. Pas si fortuite que ça pourtant, puisque les similitudes sont assez troublantes entre cette «République démocratique de chez nous» décrite dans le film, et le Cameroun. Comme cette promesse de recrutement de 50.000 diplômés faite par «son excellence le chef de l’Etat»,  incarné à l’écran sous les traits de Daniel Kamwa. Une promesse qui rappelle celle faite en 2011 par le président camerounais Paul Biya, relative au recrutement de 25.000 jeunes diplômés à la Fonction publique.

Mais fiction, vous-dit-on. A l’exception du sujet abordé qui est d’actualité.  En effet, dans ce film de 113 minutes sorti l’année dernière des studios  Inventio Corporation (Afrique du Sud), le réalisateur met en lumière les causes de l’émigration clandestine (manque d’emploi, pauvreté, etc.) Ce long métrage de 52 minutes montre notamment comment l’exil devient alors la seule issue de secours pour de nombreux Noirs, quand bien même ils sont bardés de diplômes et travailleurs. Sans pour autant justifier ou dédouaner les candidats à l’émigration. Le format de dessin animé vient en quelque chose dédramatiser ce phénomène, sans lui enlever sa pertinence. Loin de prêter le flanc à la critique, les «erreurs techniques», observées ci et là dans le film, ont donné à ce long métrage dramatique, un côté quelque peu comique.
 

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