Cameroun - Réligion. La mort de Mgr Bala, ''le meurtre de trop'' pour les évêques du Cameroun

avec AFP Jeudi le 15 Juin 2017 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Les évêques catholiques camerounais ont dénoncé à Yaoundé l'assassinat "odieux et insupportable" d'un des leurs, retrouvé mort dans un fleuve du pays début juin, qualifiant la mort du prélat de "meurtre de trop" après une série de cas similaires "non élucidés jusqu’à ce jour".

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"Voilà un meurtre de plus, et un de trop", ont affirmé les évêques camerounais dans une déclaration obtenue mercredi par l'AFP, affirmant que "Mgr Jean Marie Benoît Bala ne s’est pas suicidé; il a été brutalement assassiné".

Le 2 juin, le corps de l'évêque de Bafia (centre), 58 ans, avait été repêché dans le fleuve Sanaga, plus de 48 heures après sa disparition. Son véhicule avait été découvert le 31 mai sur un pont du Sanaga, à plus de 80 km de Yaoundé.

Un message, qui aurait été rédigé par l'évêque, avait été retrouvé sur le siège avant, de même que ses papiers d'identité, selon les autorités.

"Je suis dans l'eau", indiquait le message écrit sur du papier à en-tête du diocèse.

"Les évêques ne se suicident pas", estimait début juin au quotidien Le Jour Mgr Cornelius Esua, archevêque de Bamenda (nord-ouest): "nous attendons des enquêtes sérieuses de la part du gouvernement".

Le parquet avait annoncé l'ouverture d'une enquête judiciaire pour "mort suspecte" après la découverte du cadavre.

Réunis mardi à Yaoundé, les évêques ont exigé "que toute la lumière soit faite sur les circonstances et les mobiles de l’assassinat" de Mgr Bala, rappelant que "nous avons le triste souvenir de plusieurs prélats, membres du clergé et personnes consacrées qui ont été assassinées dans des conditions non élucidées jusqu'à ce jour".

- Religieux ciblés -

Depuis des années déjà, l'Eglise catholique du Cameroun se plaint d'exactions et du manque de collaboration de la part des autorités.

"Insolences, arrogances, brutalités, humiliations, enlèvements et disparitions des personnes, assassinats… Depuis juin 2010, dans la seule ville de Douala, 12 paroisses ont été braquées par des hommes à main armée", s'était plaint en 2012 le clergé de l’archidiocèse de Douala, la capitale économique, dans une déclaration.

Cette protesttion faisait suite à l'"enlèvement" du Père François-Marie Gnammi Kasco, curé à Douala, "conduit manu militari à Yaoundé par des +gendarmes+, loin de son diocèse" le 24 janvier 2012.

Mais l'Eglise se plaint surtout de nombreux cas de morts de prélats qui restent non élucidés depuis les années 1990.

En 1991, Mgr Yves Plumey évêque français qui vivait dans le nord du Cameroun et était à la retraite, est retrouvé étranglé dans son lit à Ngaoundéré, dans le cette région du pays.

L’abbé Joseph Mbassi, longtemps rédacteur en chef du journal catholique l’Effort camerounais, est retrouvé mort chez lui en 1988 sans que rien ne soit volé.

Dans leur déclaration de mardi, les évêques camerounais ont également rappelé d'autres affaires non élucidées: "le père Antony Fontegh tué à Kumbo (sud-ouest) en 1990, les sœurs de Djoum (est) mortes en 1992 et le père Engelbert Mveng tué à Yaoundé en 1995".

Le clergé possède un rôle sociétal et politique important au Cameroun, pays d'environ 23 millions d'habitants regroupant près de 40% de catholiques.
 

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