Cameroun - Politique. Relance: Ekindi prône l’unité opérationnelle de l’opposition
Après deux années de silence, le coordonnateur général du Mouvement progressiste (Mp) Jean Jacques Ekindi sort de sa réserve, explique l’échec de son parti aux législatives et municipales de 2013, annonce la convention de son parti en 2016 et fait des propositions pour une transition réussie au Cameroun.
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Dans le cadre de la relance des activités de son parti, le coordonnateur général du Mouvement progressiste (Mp) Jean Jacques Ekindi a donné le samedi 28 novembre 2015 une conférence de presse à son domicile à Deido Plage, à Douala. Jean Jacques Ekindi a d’emblée révélé «le choc politique et émotionnel d’une grande violence qui a consacré » sa «déroute » et celle de son parti lors du double scrutin législatif et municipal de 2013. Choc qu’il dit avoir surmonté en consacrant du temps à la réflexion «pour la maitrise l’intelligence de cette nouvelle donne politique, sociale et électorale». Ceci afin d‘évaluer et de réorienter l’action du Mp. Après s’être abstenu de toutes paroles et manifestations politiques – en dehors de trois sorties liées aux dangers que faisaient déjà planer la secte Boko Haram au Cameroun -, Jean Jacques Ekindi a annoncé la convention ordinaire de son parti. Elle doit se tenir le 7 mai 2016.
Changer de paradigme
Entre temps, le Mp se propose de consolider et d’étendre son implantation sur le terrain, de diffuser ses idées, de prendre position sur les faits politiques et sociaux. Ainsi qu’à la préparation de sa 10ème convention ordinaire et de son 25 ème anniversaire. Jean Jacques Ekindi a recensé un certains de griefs liés aux limites de la forme unitaire et décentralisée de l’Etat, à la mise sous-tutelle des communes, au caractère inopérant du concept de défense populaire face à l’insécurité et au terrorisme, à la faillite des systèmes de santé et d’éducation, à une justice engluée dans la corruption, une démocratie malade de la corruption, de l’achat des consciences, du tribalisme, du clientélisme ; à la faillite d’Elecam , de l’administration , de l‘organisation judiciaire et des juridictions administratives et correctionnelles .
Tout en accusant le parti au pouvoir le Rdpc d’être passé maître de la fraude, de la tricherie, de la corruption et du tribalisme, mais aussi d’avoir échoué à rassembler les Camerounais, Jean Jacques Ekindi reconnait aussi les faiblesses de l’opposition qui a perdu , de1992 à ce jour, le soutien populaire dont il bénéficiait auprès des populations et sa capacité de mobilisation : «Si le système électoral est maintenu, si la culture du vol, de la fraude et de la corruption continue de se développer, si l'opposition reste prisonnière des vielles recettes utilisées depuis1990, alors il n'y aura aucune chance d'alternance au Cameroun . Le Rdpc restera au pouvoir ad vitam aeternam, sauf s’il implosait par ses propres contradictions internes. Quant aux partis de l’opposition ils doivent changer de paradigme, se renforcer et réaliser leur unité opérationnelle», a-t-il déclaré.
Préparer la transition au Cameroun
Selon le coordonnateur général du Mouvement progressiste (Mp) : «L’unité opérationnelle de l’opposition est dispensable. Ce n'est pas simple. On essaie de l’approfondir. Cela ne s’oppose pas aux unités conventionnelles», a ajouté Jean Jacques Ekindi qui a rappelé que «c’est l’Udc qui n’a pas voulu reconduire l’alliance» qui lui avait permis d’être député. Il est du reste convaincu que le moment est venu de travailler sur la transition vers un Etat, une nation, une économie, une société et des partis politiques meilleurs : «l’étude de la transition ne saurait se ramener à une simple alternance politique», a-t-il précisé avant d’indiquer qu’« il y aura nécessairement une transition au Cameroun. Il y a urgence de la pensée politique au Cameroun»
Pour Jean Jacques Ekindi : «Il faut préparer la transition au Cameroun. Il faut aller à la recherche des idées et des hommes pour conduire cette bataille. Le Rdpc a détruit tous les instruments de mesure», a fait savoir «le Chasseur de lions». Au sujet de la présence des soldats américains au Cameroun, le coordonnateur général du Mouvement progressiste (Mp) est clair : «C’est une excellente chose. Les Américains ont l’expertise dans la lutte contre le terrorisme et notamment dans la connaissance des explosifs. Partout où il y a des phénomènes terroristes, on essaie de faire une coalition. On ne peut être que gagnant quand on entre dans une coalition», a-t-il conclu.
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