Cameroun - Agriculture. Socapalm et Safacam: Les communautés locales en colère

Linda Mbiapa | La Nouvelle Expression Mardi le 07 Juin 2016 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Réunies au sein de la Synergie nationale des paysans et riverains du Cameroun (Synaparcam), elles appellent à la rétrocession de leurs terres et au développement des plantations villageoises.

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La protection de l’espace vital des villages riverains des plantations (Mbambou, Mbongo, Dibombari, Safacam, Kienké), l’encadrement strict des extensions de la Socapalm, la rétrocession de terres aux villages riverains pour préserver les 250 ha considérés comme espace vital des populations, le développement des plantations villageoises, la compensation aux riverains. Voilà entre autres ce que réclament les habitants et membres de la Synergie nationale des paysans et riverains du Cameroun (Synaparcam). Ils se sont exprimés vendredi le 3 juin 2016. Ils disent avoir à plusieurs reprises porté leurs revendications aux oreilles des mis en cause (Société camerounaise des palmerais et société agricole forestière du Cameroun ainsi qu’à l’Etat du Cameroun). En vain. « Le gouvernement a sa part de responsabilité dans le calvaire des riverains, car il n’a pas assuré le suivi des recommandations prises par le repreneur après la privatisation de la Socapalm ; lui qui a pourtant signé un cahier de charges entre les riverains et les repreneurs », laissent entendre Emmanuel Elong, président de Synaparcam, Michel Linge Essonga, représentant de la plantation Mbongo (ayant 13 villages), Guillaume Nyobe (Safacam Dizangue).

D’après ces derniers, au-delà de la protection d’un espace vital autour des villages et la rétrocession de certaines terres, les populations veulent aujourd’hui  « leurs droits concernant le soutien au développement des plantations, un accès à l’emploi, ainsi que des infrastructures de services publics (cases de santé, écoles, accès à l’eau potable, entretien des routes, électrification de certaines zones) ». En outre, faute de voir arriver dans leurs villages « des externalités positives à l’exploitation des terres par la Socapalm et la Safacam, et à force d’en subir les impacts négatifs (pollution des rivières, du sol, de l’air, réduction des forêts aux alentours, exploitation des bas-fonds qui étaient encore récemment utilisés par les paysans) », les paysans mentionnent avoir interpellé les directions responsables mais, disent-elles, le dialogue semble fermé, malgré l’organisation des villageois pour soumettre collectivement leurs demandes. Or, « ces sociétés doivent comprendre que ce n’est qu’en ouvrant un dialogue constructif, avec l’ensemble des représentants légitimes des riverains, que ces conflits pourront être réglés de manière durable », déclare Guillaume Nyobe membre de Synaparcam pour qui, ledit groupement rassemble à ce jour plus de 1000 membres dans les 5 plantations sus-évoquées.

 

Eclairages des mis en cause

 

La Société camerounaise des palmerais (Socapalm) et la Société agricole forestière du Cameroun (Safacam), deux grosses structures qui existent au pays depuis de nombreuses années, sont contrôlées par Socfin, un groupe agro-industriel multinational spécialisé dans la culture de palmiers à huile et d’hévéa et dirigé par l’homme d’affaires belge Hubert Fabri et par le français Vincent Bolloré. Le groupe dispose de sociétés financières et opérationnelles qui gèrent des plantations dans une dizaine de pays africains et asiatiques. Ce qui contribue au développement des pays concernés. Au sujet des accusations à leur encontre, en dépit de toutes nos tentatives pour entrer en contact avec eux, nous apprenons via une correspondance adressée à Synaparcam en date du 21 avril 2016, que les concernés ne reconnaissent pas cette synergie. La note signée par le directeur de la plantation de Mbambou indique : « nous accusons réception de votre correspondance. En réponse, nous ne saurons donner suite favorable à votre demande d’audience étant donné qu’il existe déjà au sein de nos plantations une plateforme tripartite permanente de dialogue entre les populations riveraines, la Socapalm et l’Etat du Cameroun, cadre de prédilection de concertation et de dialogue ». Ampliations ont été faites au DG de Socapalm, sous-préfet de Dizangue, etc.

Linda Mbiapa, stg

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