Cameroun - Transports. Camair-Co: Matthijs Boertien pour remplacer Alex Van Elk ?

Stella Mbakop | Le Détective Lundi le 31 Décembre 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
En fuite suite à la publication du rapport d'étape qui mit à nu ses errements et incongruités de gestion, Alex Van Elk est en passe d'être remplacé par l'un de ses compatriotes, en l'occurrence Matthijs Boertien pourtant présenté comme la véritable tête pensante du coup fourré qu'aura réussi le démissionnaire.

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Jusqu’alors directeur de l'exploitation, on attribue à Matthijs Boertien, l'élaboration du business plan sur la base duquel Alex Van Elk fut porté au-devant de la scène. Aussi, certaines langues en vinrent-elles à évoquer son éventuelle fuite à la suite de celle d'Alex Van Elk Mais c'était mal connaitre cet homme qui n'aura très certainement pas digérés qu’on lui ait préféré en son temps le directeur général démissionnaire. En effet, au plus fort des tractations pour la désignation du tout premier directeur général de la Camair-Co, Essimi Menye alors aux commandes du processus devant aboutir au lancement d'une nouvelle compagnie aérienne nationale.

Et quand bien même en son temps ce dernier manœuvre pour être restauré dans ses prétentions, il dut essuyer un lourd revers, alors même qu'il était aux portes du palais d'Etoudi où il entendait rencontrer le chef de l'Etat par l'entremise dit-on du secrétaire adjoint de la présidence de la République, le Pr. Séraphin Magloire Fouda. Mais comme auparavant une sordide rumeur avait couru sur son éventuelle fuite à la suite de celle d'Alex Van Elk, on comprend qu'il ait été éconduit aux portes du palais par des éléments de la sécurité présidentielle qui entendaient ainsi se prémunir de quelque rétorsion pour avoir facilité l'accès du palais à quelque présumé fuyard. Surtout qu'en dépit de ce que les injonctions avaient été données au chauffeur qui le conduisait de rebrousser chemin, il s'entêta à y accéder bien que ne disposant ni d'invitation et encore moins de rendez-vous ferme.

Une anecdote qui vaut aujourd'hui son pesant d'or dans la perspective de son accession à la direction générale de Camair-Co, même si des indiscrétions plutôt recueillies à bonne source indiquent que son accession audit poste résulterait de ce que c'est bien sa candidature qui fut retenue après l'appel à candidature lancé au terme du mandat d'Alex Van Elk. Même si cela était, il subsiste néanmoins des appréhensions légitimes tenant notamment de l'étroitesse des liens qui semblaient le lier au directeur général démissionnaire de par leurs origines, mais aussi de par une certaine complicité qui pourrait bien évidemment faire craindre la perpétuation des errements de gestion.

Et quand bien même ce dernier aura pris du temps pour s'entourer de quelques soutiens au sein et en dehors de la compagnie, à l'instar de dame Bodiong qui semble multiplier des actes de lobbying pour que ce dernier accède effectivement à la direction générale de la Camair-Co, en lieu et place de son ex-mentor d'hier. En somme et au-delà de l'activisme de cette dame, Matthijs Boertien semble desservi par l'insidieuse rumeur sur sa fuite. Mais très certainement face à l'urgence générée par le départ en catimini de son prédécesseur, on voudrait ainsi parer au plus pressé, question de ne point éroder davantage la maigre notoriété de la compagnie, sabordée par ses démissions en cascade et dont les dernières en date semblent plutôt indiquer une descente inéluctable aux enfers si rien n'est fait dans l'optique de baliser au mieux les prérogatives dévolues aux directeurs généraux, notamment expatriés.

Appréhensions

Avec le vent de panique qui s'est emparé d'une partie du personnel d'encadrement expatrié avec la fuite d'Alex Van Elk, il y a lieu de craindre que cette tendance se perpétue sous Matthijs Boertien qu'on dit quelque peu reclus. Et si cela était alors il aurait toutes les difficultés à rassurer certains des expatriés qui auraient partie liée avec les errements de gestion de son prédécesseur, tant il est vrai que bon nombre de ces derniers bénéficièrent sous Alex Van Elk d'avantages indus et pourraient ainsi être astreints à rendre gorge. Aussi pourrait-on lier les bons hospices de Matthijs Boertien à Philémon Yang par ailleurs président du conseil d'administration de la compagnie aérienne nationale à quelque manœuvre insidieuse visant à entériner son choix pour succéder à Alex Van Elk.

Du coup, les appréhensions exprimées par certaines de nos sources n'en deviennent que plus grandes; au su des accointances antérieures préjudiciables entre le directeur général démissionnaire et le même Pca. Autant dire donc qu'on pourrait se retrouver dans le même flou artistique qu'entretint en son temps le directeur général démissionnaire, quand bien même il est reconnu à Matthijs Boertien des aptitudes managériales au-dessus de celles de son prédécesseur. Ce d'autant plus qu'au-delà des incongruités de gestion de son prédécesseur mises en exergue par le rapport d'étape du commissaire aux comptes, il devra rapidement élaborer des stratégies mieux à même d'en altérer les effets pervers. Mais ne pouvant plus disposer des mêmes prérogatives que son prédécesseur, il lui sera bien difficile de faire avaliser ces options stratégiques comme des lettres à la poste pour avoir les coudées franches.

Alternative

Autant on devra s'attendre à un contrôle plus strict et plus régulier, autant Matthijs Boertien sait d'emblée être sous pression permanente. Aussi devra-t-il rapidement faire montre de créativité et d'audace en s'arrimant à l'occasion à certaines des recommandations faites à leur temps aussi bien par le syndicat des employés du transport aérien, notamment sur la gestion de la fameuse subvention d'équilibre. Bien plus, il faudra redimensionner la compagnie à son véritable niveau et potentiel de croissance pour diluer les goulots d'étranglement financier et œuvrer ainsi à la restauration progressive de son équilibre financier. Plus qu'un enjeu, c'est le socle autour duquel il devra bâtir la stratégie de redéploiement de Camair-Co et le positionner résolument dans une situation d'envol effectif. Dans cette optique, la gestion des ressources humaines devra aussi connaître un toilettage et s'en tenir aux ratios en vigueur dans le secteur et qui ne sont toujours pas respectés à Camair-Co. Avec autant de rattrapages à opérer, Matthijs Boertien a inéluctablement du pain sur la planche et devra conséquemment se montrer à la hauteur de la tâche. C'est à ce prix qu'il taira à l'occasion les préjugés qui entourent d'ores et déjà son éventuelle confirmation comme directeur général de Camair-Co.


 

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