Cameroun - Transport. Cameroun - Financement des infrastructures: L’Afrique centrale a un déficit annuel de 2500 milliards FCFA

Alain NOAH AWANA | Le Messager Jeudi le 13 Mars 2014 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le chiffre démontre les difficultés qui sont liées au financement des infrastructures en Afrique, pourtant porteuses de croissance économique. L’Afrique centrale cherche les voies et moyens pour y remédier.

ADS


Les pays de la sous-région Afrique centrale, tous mis ensemble accusent un déficit annuel de financement de leurs infrastructures à hauteur de 2 500 milliards Fcfa environ. L’information a été reprécisée par le ministre des Finances (Minfi) du Cameroun, Alamine Ousmane Mey, lors de la conférence de presse clôturant les travaux de la conférence régionale sur le financement des infrastructures en Afrique centrale, qui se sont déroulés lundi 10 mars 2014 à Yaoundé. Pour être plus précis, le Minfi explique que l’étude de la Banque mondiale qu’il cite montre que le continent noir dans son ensemble accuse un déficit de plus de 51 000 milliards Fcfa environ pour financer le développement de ses infrastructures.

La question était donc très importante où les différentes sous-régions d’Afrique s’apprêtent à se retrouver à Maputo (Zimbabwe) en mai prochain, pour discuter des meilleures possibilités de financer les infrastructures sur le continent. Et les 250 participants de la conférence de Yaoundé ont exploré différentes possibilités de remédier à la situation. Il faut le dire, les secteurs à financer sont bien identifiés dans les documents de stratégie pour la croissance et l’emploi (Dsce) mis en place par chaque pays en fonction de ses besoins et objectifs. Ces projets d’infrastructures tournent autour de l’énergie, les ports, les routes, les services sociaux de base…


Approche Ppp

Mais, la question du financement se pose. Au Cameroun par exemple, 30% du budget sont alloués à l’investissement. Mais un pays qui veut se développer ne pourrait se contenter des fonds propres pour financer ses infrastructures. D’où la nécessité de se tourner vers d’autres types de financements. Mario Zamarocy, chef de la mission du Fonds monétaire international au Cameroun, classe les possibilités des pays d’Afrique centrale. En plus des ressources internes (comme l’a dit insuffisantes), il y a les dons qui sont très intéressants mais deviennent de plus en plus rares, les emprunts concessionnels, qui ne sont pas aussi évidents à trouver.

Face à la situation, les Etats sont de plus en plus appelés à se tourner vers les partenariats public-privé (Ppp). Un Ppp est un contrat ou un ensemble de contrats par lesquels les entités privées s’engagent de manière durable devant un partenaire public, d’assurer un besoin collectif dont le financement et la responsabilité de l’investissement et de l’exploitation sont de la responsabilité du partenaire privé. Ils permettent, entre autres, de compenser les carences de la gestion des services, de renforcer les capacités de programmation et contractualisation des pouvoirs publics, de contribuer à l’autonomie financière des collectivités locales et des entreprises publiques, etc.


Limites

Mais, selon Yves Boudot, directeur du département Afrique de l’Agence française de développement (Afd), les Ppp présentent quelques limites. La première est, bien entendu, qu’il n’existe pas de formule magique face au manque de fonds publics. En clair : on aura beau créer tenter de mettre en place des Ppp, si les fonds ne sont pas disponibles dans les caisses de l’Etat au moins pour sa contre partie, il n’y a pas de projet. Il y a aussi les risques politiques et l’attrait moindre des marchés de petite taille, justement comme celui de l’Afrique centrale. En outre, les modèles contextuels doivent être adaptés aux contextes locaux ; sans compter que les Ppp nécessitent un cadre juridique solide et une bonne gouvernance des organismes publics, ce qui n’est pas toujours le cas.
Au final, les participants de la conférence de Yaoundé se sont accordés sur le fait que même si la multiplication des options de financement disponibles est susceptible d’offrir aux pays d’Afrique centrale de nouvelles opportunités, les gouvernements doivent bien réfléchir à la manière dont ils financent l’intensification de leurs investissements dans les infrastructures. « Il est important de réaliser que les emprunts, non concessionnels en particulier, devraient être réservés à des investissements dont le rendement économique élevé a été démontré afin que les coûts plus élevés associés à ces emprunts soient couverts », conseille la déclaration finale. 

ADS

 

ADS

ADS

Les plus récents

Rechercher un article

ADS

ADS