Cameroun - Culture. Droits d’auteur : Une deur de détournement à la Socam

Bernard Tchami | La Nouvelle Expression Mercredi le 29 Décembre 2010 Culture Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Trop perçu sur les prix à reverser aux artistes, divise les administrateurs.

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Pour la sauvegarde de son éthique personnelle, l’artiste musicien vient de rejeter un chèque de 136 734 Fcfa émis par la Société camerounaise de l’art musicale. Faute d’avoir des explications sur la clé de répartition, il dénonce ce qu’il appelle l’injustice et la corruption. Marcel Blaise Mbella, de son nom d’artiste Marco Mbella, artiste musicien, n’est pas prêt à autoriser que la Socam continue à gérer les droits d’auteur avec des méthodes peu orthodoxes dans l’exercice de ses fonctions régaliennes. C’est dans une correspondance adressée à la présidente du conseil d’administration de la Société camerounaise de l’art musical en date du 6 décembre 2010, dont nous avons eu copie, que l’artiste a exprimé cette position sur un ton très ferme. Son intervention est en fait une réaction à la suite à la répartition des droits d’auteur de la période du 01 octobre 2009 au 31 décembre 2009 par la Socam.

A l’introduction de cette correspondance, l’auteur dit s’être rendu en date du 18 novembre 2010, à la délégation régionale de la Socam afin de rentrer en possession de son chèque relatif au paiement de ses droits d’auteur pour la période citée plus haut. «  Le montant de la somme d’argent porté sur le chèque qui m’a été remis, s’élevait à 136 734 Fcfa (Cent trente six mille sept cent trente quatre francs), alors que sur le feuillet qui l’accompagnait, le montant était de 36 000 Fcfa », s’étonne-t-il.

Après avoir parcouru le feuillet qui accompagne régulièrement les chèques dans de pareilles circonstances, il constate que ce dernier porte une seule œuvre de son répertoire musical : « La chanson « Fleur des Antilles » sans d’autres détails d’exploitation des œuvres, objet du montant attribué. Raison pour laquelle, a-t-il fait savoir, il n’est pas prêt à laisser se concrétiser ce qu’il a qualifié de bradage ou hypothèque de la souveraineté des artistes musiciens.
 

Genèse de l’affaire
 

Constatant la pratique de gonflements de prix de revient à laquelle se livrent certains administrateurs, des tentatives d’explications menées aussi bien auprès d’Odile Ngaska qu’auprès du directeur général et du président de la commission de répartition des droits d’auteur, sont restées jusqu’à ce jour vaines. Cela, pour examiner ensemble la situation ayant abouti à la nouvelle clé de répartition. Marco Mbella apparaît aux yeux de certains artistes comme quelqu’un qui ne connaît pas le pays. « Certains viennent me voir pour s’étonner de ma réaction. Ils disent ne rien comprendre de mon attitude », se souvient-il sous un air d’étonnement. Ce qui permet de dire que c’est quand même l’un des rares camerounais qui refusent de percevoir ce qui ne lui revient pas droit. « Je ne veux pas qu’on me cite dans une histoire de malversation demain. Je suis un homme de dignité et d’éthique. Les gens doivent apprendre à être sérieux et responsables », recommande-t-il avec sincérité.

Dans cette grille de répartition qui ébranle l’artiste dont on connaît l’humilité, certains collègues artistes dont le feuillets affichaient pourtant plusieurs œuvres de leur vaste répertoire lui ont fait savoir que les montants de leurs chèques n’atteignaient même pas 100 000 Fcfa. Il s’obstine à croire qu’entre le 1er octobre et le 31 décembre, son titre « Fleur des Antilles » ait été diffusé plusieurs fois que les nombreux titres d’Annie Anzouer qui apparaissent dans son feuillet pour la même période, mais qui n’a que perçu pour cela qu’environ 120 000 Fcfa. Du coup, par curiosité, le plaignant à chercher à obtenir le rapport de la commission des répartitions ainsi que le listing complet de cette action. Malheureusement, s’écrie-t-il dans sa lettre, toutes les tentatives faites auprès d’Odile Ngaska, Pca, du Dg, Kabelok et de Doudou Pajeto pendant plusieurs jours aux fins d’obtenir cette documentation n’ont pas prospéré. « Je continue de m’interroger sur les raisons qui ont poussé la commission à m’attribuer jusqu’à 136 734 Fcfa pour une seule chanson vieille de plus de 15 ans », s’interroge-t-il.

De leur côté, certains responsables de la Socam approchés accusent Marco Mbella de jouer à l’anticipation. Odile Ngaska, présidente du conseil d’administration de la Socam joint au téléphone, s’étonne du comportement de son administrateur et parle d’une conspiration. « S’il veut être candidat pour me remplacer à la Socam, il n’a pas besoin d’aller à La Nouvelle Expression », dénonce-t-elle, en indiquant qu’elle ne règle pas les problèmes de la Socam à la presse. Néanmoins en esquivant de reconnaître la dénonciation faite par l’administrateur Marco Mbella notamment le trop perçu, il dit que s’il y a un problème qui ronge l’artiste musicien, il n’a qu’à se rapprocher du conseil d’administration. Même si la Pac donne l’impression de l’inexistence d’un trop perçu à la Socam, le délégué régional de la même structure pour le Littoral joint au téléphone, dit avoir eu vent de la correspondance, qu’il a aussitôt transmis à qui de droit. En en décidant de faire payer aux artistes des trop perçus, Marco Mbella estime que les auteurs  violent les textes de lois en la matière, Il souligne, à ce sujet, que les pratiques qui tendent dans ce pays à distraire les fonds doivent cesser, et qu’on donne aux artistes la juste répartition de leurs productions, indépendamment des clans.

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