Cameroun - Football. Fécafoot : L’Ag élective du 19 juin joue les prolongations au SED

Mboafootball Vendredi le 21 Juin 2013 Sport Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
La candidate malheureuse, Marlène Emvoutou a décidé de porter plainte contre plusieurs membres de l’Assemblée générale de la Fécafoot pour « escroquerie » et « abus de confiance aggravé ». Nous avons passé une bonne partie de la journée d’hier dans les locaux du Secrétariat d’Etat à la défense et nous vous faisons le récit de ce que nous avons vu et entendu là bas.

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Mercredi soir déjà, dès la fin du scrutin qui a vu Iya Mohammed être réélu à la tête de la Fécafoot, Marlène Emvoutou est passée à l’offensive en s’attaquant physiquement à Pierre Batamak, 3ème vice président du nouveau bureau de la fédération camerounaise de football. Ayant réussi à s’extirper des serres de la candidate malheureuse qui n’a pas pu constituer une liste et qui dit avoir été « séquestrée » par Jean Claude Alima, le président de la Commission électorale fédérale, Pierre Batamak a filé à l’anglaise, la laissant cracher son venin au visage des uns et des autres. Quelques instants plus tard, suite à une plainte déposée on ne sait quand pour « escroquerie » et « abus de confiance aggravé », M. Ghomsi, président de la ligue départementale du Koung-khi et Mpondo René Black, le Secrétaire général de la Ligue régionale de football du Littoral sont interpellés et conduits dans les locaux du secrétariat d’Etat à la Défense. Là bas, les deux hommes passent aux aveux complets. Marlène Emvoutou reproche à toutes les personnes auxquelles elle a porté plainte de lui avoir pris de l’argent pour être ses colistiers après la mise hors course de Mohammed Iya, mais de l’avoir trahie dans la salle en refusant d’assumer leurs positions.

Pour M. Ghomsi, « c’est Samuel Wembé qui m’a appelé pour me dire qu’il y avait la kola et que je devais prendre ma part. Il m’a remis 100 000 FCFA et m’a dit que c’était de la part de la candidate Marlène Emvoutou. Je ne savais pas qu’il avait pris l’engagement de la voter et je n’ai pas hésité à rendre l’argent à la dame quand elle me l’a réclamé dès mercredi soir ». En attendant, le proviseur de lycée a passé la nuit au SED et n’a été libéré qu’hier en début de soirée, après que Joseph Feutcheu ait payé une somme dont le montant n’a pas été dévoilé, pour payer le préjudice causé à dame Emvoutou.

Contradictions

Pour Mpondo René Black, « nous avons tenu une réunion avec Madame Marlène Emvoutou et nous lui avons dit qu’étant donné que Mohammed Iya était en prison, elle devenait notre favorite et devait se contenter comme telle. Pierre Batamak lui a donc demandé de donner la somme de 2 millions de FCFA pour convaincre les délégués du Littoral de voter pour Marlène Happi. Par la suite, Pierre Batamak m’a demandé d’aller avec Madame Emvoutou pour récupérer les 2 millions de FCFA. De retour, j’ai remis la somme à Pierre Batamak qui m’a retourné 400 000 FCFA, me disant que c’est ma part. je n’ai pas craché dessus et je suis parti sans demander mes restes. Je ne sais pas s’il a donné de l’argent aux autres délégués mais je sais que lorsqu’on se séparait, il avait en sa possession la somme de 1 million 600 000 FCFA provenant de madame Marlène Emvoutou ». Il va néanmoins préciser qu’outre les 9 délégués de la région côtière, le président de l’Union de Douala qui était l’un des clubs désignés pour élire le président de la Fécafoot, était également présent dans la salle lors des négociations avec Marlène Emvoutou. Mpondo René Black va aussi passer la nuit au SED pour être également libéré hier en début de soirée, après avoir remboursé dans un premier temps la somme de 400 000 FCFA que Pierre Batamak lui aurait remise, avant par la suite de venir payer le reste des 1 millions 600 000 FCFA que Pierre Batamak a refusé de toucher et qui a été mise à leur disposition par Mbei Njei, le président contesté de la Ligue du Littoral, pour permettre que son mentor, M. Batamak, soit libéré.

Pierre Batamak quant à lui a été interpellé au petit matin de jeudi, aux environs de 3h45min, alors qu’il revenait d’une virée nocturne très arrosée, sans doute pour fêter la victoire de son camp lors de l’Assemblée générale contestée de mercredi dernier. Dès le départ, l’ancien président de la commission nationale du football des jeunes nie tout en bloc et dit ne pas savoir de quoi on l’accuse. « J’avais bien dit à Marlène de ne donner d’argent à personne et de ne promettre aucun poste à personne », aurait-il même déclaré aux gendarmes venus l’interpeller. Toujours est-il qu’il est conduit lui aussi dans les locaux du secrétariat d’Etat à la Défense où sa déclaration est confrontée à celle de Mpondo René Black. Et les contradictions sont évidentes. Tandis que le secrétaire général de la ligue régionale de football du Littoral affirme avoir quitté Pierre Batamak avec en sa possession la somme de 1million 600 000 Fcfa, ce dernier nie tout en bloc et déclare ne pas savoir de quoi parle Mpondo René Black. Toute la journée durant, la version des faits de Pierre Batamak ne bougera pas d’un pouce et les gendarmes vont se retrouver face à un dilemme dans la mesure où c’était la parole de l’un contre celle de l’autre. Pierre Batamak a même affirmé que ce sont les David Mayébi, Joseph Antoine Bell et autres Constant Elong qui sont derrière ce qu’il qualifie de « machination » visant à le discréditer. Il s’est également dit persuadé que l’on avait promis la liberté à Mpondo Black s’il le livrait, lui Pierre Batamak. « Voilà Mpondo que j’ai toujours soutenu et qui vient ici me vendre parce qu’on lui a promis des choses. Je suis déçu mais je sais désormais en qui je ne dois plus avoir confiance », a balancé Pierre Batamak en présence de Mpondo René Black, alors que les deux hommes se trouvaient à l’extérieur du bureau dans lequel ils étaient entendus.

Visiteurs

Dans la cour intérieure, plusieurs personnes sont venues rendre visite aux deux personnes gardées à vue. Lambert Yodiodi Emebé, membre de l’assemblée générale contestée, a d’abord rendu le million qu’il avait extorqué à Marlène Emvoutou en échange de sa voix, avant de venir rendre visite à son ami Pierre Batamak. Emmanuel Mbappe Essoka est quant à lui venu soutenir son ami et frère Mpondo René Black à qui il a passé le temps à remonter le moral et à lui dire que les choses allaient rapidement rentrer dans l’ordre. Alim Aboubakar Konaté est lui aussi venu rendre visite aux deux détenus, délégués du Littoral. Le président contesté de la Ligue du Nord a profité d’un moment de laxisme des gardes pour causer quelques minutes avec Mohammed Iya dont la fenêtre de la geôle donnait sur la cour où se trouvaient toutes personnes citées plus haut. Mais le petit frère du du président réélu ( !!!) de la Fécafoot n’a pas traîné dans ce lieu et s’en est vite allé, prétextant un rendez-vous très important. A côte de Konaté, Yodiodi et Mbappe Essoka, l’on a aperçu Louis Noé Mbengan qui était en quelque sorte le garçon de course. C’est lui qui allait acheter à manger et à boire, chaque fois que le besoin s’en faisait sentir. C’est aussi lui qui se chargeait d’aller créditer les téléphones des uns et des autres. C’est également lui qui est venu avec le million 600 000 FCFA décaissé par Mbeï Njeï pour payer Marlène et faire sortir Pierre Batamak. Une libération qui interviendra elle aussi en début de soirée, après que le colonel Ango soit venu signifier à Mpondo rené Black et Pierre Batamak qu’après le remboursement de la somme de 2 millions de FCFA à Marlène Emvoutou, ils pouvaient débarrasser les lieux, tout en ayant à l’esprit que le ministère public s’est saisi de l’affaire et qu’ils pouvaient être convoqués à tout moment pour les besoins de l’enquête. A noter que Le Ministre Adoum Garoua a essayé d’intercéder auprès du Secrétaire d’Etat à la Défense afin de faire libérer les trois hommes hier matin, sans succès car selon des sources proches du dossier, le patron de la gendarmerie en a gros sur le cœur contre le ministre des Sports à qui il reproche sa complicité avec Mohammed Iya et sa bande dans l’organisation « illégale » de l’Assemblée générale du 19 juin dernier. Au rayon des personnes dont la visite aurait fait plaisir aux gardés à vue mais qui n’a pas daigné se montrer ni même passer un simple coup de fil, Tombi à Roko Sidiki, le Secrétaire général de la Fécafoot.

Si Pierre Batamak, Mpondo René Black et le sieur Ghomsi sont libres depuis hier soir, la situation est toute autre pour d’autres qui sont toujours recherchés pour « escroquerie » et « abus de confiance aggravé ». Il s’agit de Seïdou Mbombo Njoya à qui dame Emvoutou réclame la somme de 12 millions de FCFA, Etienne Tamo qui s’en serait tiré avec environs 700 000 FCFA, Samuel Wembé (900 000 FCFA), Wamba Michel (100 000 FCFA) et d’autres dont les noms n’ont pas été communiqués. Mais quoi qu’il en soit, Marlène Emvoutou n’a pas l’intention de laisser tomber et se dit même « décidée » à déposer d’autres plaintes pour d’autres motifs et promet d’être réintégrée dans ses droits. Elle a également confié avoir déjà déposé auprès de la commission de recours, un recours en annulation de l’assemblée générale élective du 19 juin dernier.

C’est dire si le feuilleton Fécafoot est loin d’être terminée et que des rebondissements sont même à prévoir dans les prochains jours.

René Mouandjo

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