Armée. Fête nationale: l’Armée face aux défis de l’unité et de la démocratie

Edmond Kamguia K. | La Nouvelle Expression Mardi le 24 Mai 2011 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le thème de la 39ème édition de la fête nationale est à la fois un vœu, un vaste programme et une interpellation pour les gouvernants et les gouvernés.

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Les lampions se sont éteints sur la fête nationale du 20 mai 2011. Il ne reste que le souvenir des défilés civil et militaire, ainsi que des manifestations ayant marqué cet événement sur l’ensemble du territoire national. Il nous a semblé opportun de nous arrêter sur le thème de la célébration de cette 39ème édition de la fête nationale : « Armée camerounaise, creuset de l’unité nationale, socle des institutions stables et démocratiques, garante du développement socio économique ».

L’armée dans les maux de la société

Depuis quelques années, on peut constater que le thème porte toujours ou presque sur l’armée nationale. Choix ordinaire ou singulier, voire circonstanciel ? Y aurait-il un lien avec la rétrocession de la péninsule de Bakassi où le Cameroun n’exercera la plénitude de sa souveraineté qu’en 2013 après la période dite transitoire ou faut-il évoquer un phénomène de mode dans la mesure où la lutte contre le terrorisme international reste d’actualité ?

Bien que pertinentes, ces questions ne peuvent pas tout restituer sur les raisons de la mise en relief de l’armée camerounaise. Le contenu du thème de cette année est assez significatif et ne peut laisser indifférent. L’armée camerounaise est d’abord envisagée comme creuset de l’unité nationale, ensuite comme socle des institutions stables et démocratiques et enfin, comme garante du développement socio économique.

Comme creuset de l’unité nationale, l’armée camerounaise est celle de tous les Camerounais et de toutes les Camerounaises. Sans aucune discrimination. L’armée aurait dû être le creuset de l’unité nationale. Il se trouve malheureusement que les maux qui minent d’autres secteurs de la vie nationale n’ont pas épargné l’armée : le tribalisme, le népotisme, le clientélisme, la corruption, l’injustice, la marginalisation, etc.

Comme socle des institutions stables et démocratiques, l’armée camerounaise a eu l’occasion de démontrer lors du putsch manqué du 6 avril 1984 qu’elle est républicaine, loyale et pour des institutions stables. Ainsi que pour l’honneur et la fidélité aux institutions de la République. A l’issue de ces tristes événements, Paul Biya avait rendu un vibrant hommage aux unités de l’armée camerounaise pour leur engagement et leur attachement à la légalité républicaine.

Pour la démocratie, pas une caution pour la dictature

Par rapport à la démocratie, notre armée n’a pas encore opéré sa véritable mue, pour sortir de la tendance répressive qui continue à la caractériser lorsqu‘elle est sollicitée dans les opérations de maintien de l’ordre public. L’armée, comme la police aussi, gagnerait davantage à jouer un rôle d’encadrement des manifestations dans le contexte du pluralisme politique qui est le nôtre.

L’armée comme socle des institutions stables et démocratiques doit pouvoir signifier que l’armée ne doit pas cautionner la dictature ni les pouvoirs issus de procédés frauduleux ou non démocratiques. Ailleurs, au Mali, en Mauritanie et au Niger par exemple, l’armée est intervenue pour rétablir la démocratie.

Depuis les élections présidentielles pluralistes du 11 octobre 1992, la fraude électorale permanente et l’incapacité de l’Observatoire national des élections (Onel), dans toutes ses versions à permettre le triomphe de la vérité des urnes a conduit à la désaffection des Camerounais vis-à-vis les élections. Malgré les dernières modifications de la loi portant création, organisation et fonctionnement d’Elections Cameroon (Elecam), la composition et les attributions de ses organes dirigeants ne rassurent pas une bonne frange des Camerounais sur la possibilité d’assister aux élections libres, transparentes et démocratiques au Cameroun.

A quelques mois de l’élection présidentielle d’octobre 2011, Elecam ne semble pas constituer la solution idoine attendue par la majorité des électeurs. Ce qui explique le fait pour les Camerounais de ne pas se bousculer pour s’inscrire sur les listes électorales.

Valoriser le génie militaire

Comme garante du développement socioéconomique, l’armée pourrait véritablement être garante du développement socioéconomique si des taches de développement lui sont régulièrement affectées. Certes, l’armée, dans le cadre du génie militaire, a déjà eu l’occasion de réaliser des travaux d’envergure à travers le pays : la construction de la route permettant d’arriver à la péninsule de Bakassi, les travaux d’aménagement et de reconstruction du parcours Vita à Douala, etc.

Mais, le potentiel de l’armée camerounaise n’est pas exploité au mieux dans le cadre du développement socioéconomique du pays. Le génie militaire doit être valorisé dans un pays pauvre et très endetté. C’est pourquoi de nombreux compatriotes continuent à se poser la question de savoir pourquoi notre armée ne se met pas résolument au service du développement socioéconomique de la nation, en poursuivant la construction des routes et des ponts qui permettront de désenclaver de nombreuses localités. Ainsi, la circulation des personnes et des biens, notamment des vivres qui pourrissent dans nos zones rurales enclavées, pourra être facilitée.

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