Elections côte d ivoire. Les grands enjeux de la Présidentielle ivoirienne

Simon Pierre ETOUNDI | Cameroon-tribune Vendredi le 28 Aout 2015 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le 25 octobre prochain, la Côte d’Ivoire a rendez-vous avec l’Histoire.

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Son Histoire ! A cette échéance, les Ivoiriens sont appelés aux urnes pour choisir leur président de la République pour un mandat de cinq ans. Le scrutin de 2015 n’a rien d’une banale élection présidentielle. Il survient cinq ans après une élection qui a abouti à une guerre civile ayant laissé sur le carreau plus de trois mille Ivoiriens, lors de la crise post-électorale de 2010-2011. Et pendant le mandat exercé par Alassane Ouattara, il a beaucoup été question de réconciliation. Car, le corps social ivoirien a eu à subir les affres de la division instiguée par les acteurs politiques de tous bords. Le 25 octobre prochain, il est question de démontrer à tous que les esprits se sont calmés et que la réconciliation est en marche.

Mais sur le terrain est-ce bien le cas ? En tout cas, à l'approche de la présidentielle, on se rend compte que plusieurs questions divisent encore les Ivoiriens. C’est la scène politique qui en donne l’illustration. 33 candidatures ont ainsi été enregistrées pour briguer la magistrature suprême. L’opposition malgré la création en mai 2015 de la Coalition nationale pour le changement (CNC), dirigée par l’ex-Premier ministre, Charles Konan Banny, va se présenter en rangs dispersés au scrutin. L’ancien parti au pouvoir, le Front patriotique ivoirien est lui aussi divisé entre pro-Gbagbo, l’ancien président de la République, et les soutiens de Pascal Affi N’Guessan qui dirige officiellement le FPI. Par ailleurs, au niveau de la rhétorique politique, le vieux débat sur l’éligibilité du président Ouattara à la magistrature suprême a resurgi, et des thématiques liées à la religion et à l’appartenance ethnique refont également surface. Globalement, la Côte d’ivoire joue à se faire peur.

Malgré les divisions de la classe politique, le scrutin du 25 octobre sera aussi tributaire du bilan du premier mandat d’Alassane Ouattara. Selon de nombreux observateurs, le président sortant devrait bénéficier de la dynamique de développement économique qu’il a impulsée dans le pays. La croissance, la stabilité, l’emploi et les investissements sont autant d’arguments positifs que ses partisans brandissent pour rallier les Ivoiriens à la cause de leur champion. Les bons résultats économiques de la Côte d’ivoire au cours des cinq dernières années, font même dire que le président sortant sera réélu dès le premier tour. Le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), la coalition qui soutient Alassane Ouattara est d’ores et déjà à pied d’œuvre pour ne pas manquer le rendez-vous du 25 octobre.

Pour autant, si Alassane Ouattara peut envisager légitimement de bénéficier de la « prime au sortant », sa candidature est loin de faire l’unanimité. Davantage, son bilan très flatteur sur le plan économique, est sans cesse remis en question sur le plan social et politique. A juste titre, l’opposition, si divisée puisse-t-elle paraître mise sur le contingent des insatisfaits de la Côte d’Ivoire. Il y a d’une part, les laissés-pour-compte de la croissance et de la reprise économique ; et d’autre part les frustrés de la réconciliation nationale. Malgré les discours résolument optimistes et positifs du gouvernement, les observateurs relèvent de nombreuses insuffisances dans le processus de réconciliation nationale. Si certains exilés politiques sont bien revenus au pays, si certains acteurs ont été jugés et condamnés pour leur implication dans la crise post-électorale de 2010-2011, la justice semble ne pas s’appliquer de la même manière pour tous. Dans ces conditions, les Ivoiriens donnent le sentiment de se désintéresser de la politique. A deux mois du scrutin présidentiel, l’engouement des populations pour ce rendez-vous est mesuré. Les frondeurs du FPI ont même tout simplement appelé au boycott de la présidentielle. On peut dès lors valablement s’interroger sur le cap que prend la Côte d’Ivoire.

Le scrutin du 25 octobre prochain sera un véritable révélateur pour le processus de réconciliation nationale. Il va également permettre d’apprécier l’état de progression de la démocratie dans le pays. Pour les partis politiques, la prochaine présidentielle a d’ores et déjà permis de rabattre les cartes au sein des états-majors. Alassane Ouattara ayant annoncé qu’il brigue son dernier mandat en 2015, des personnalités candidates ou non pour le prochain scrutin, fourbissent déjà leurs armes pour 2020. Qui veut aller loin …

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