Géostratégie. PEUT-ON VIVRE AU MILIEU DES VAUTOURS SANS LE DEVENIR SOI-MEME ?

C.P: Jean Paul Pougala Mardi le 19 Novembre 2013 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
J'ai reçu ce message du jeune Géostratège Bourama Wagué de Paris en France que je partage avec vous, avec ma réponse. Vue le temps que j'ai mis pour lui répondre, j'ai pensé utile de partager avec vous le contenu de ma longue réponse.

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Bourama Wagué
Bonjour Mr pougala,
Vous savez vous m'étonnez vous me fascinez en tant que jeune qui découvre la vie, de nature sensible et humain je me demande comment vous faites pour faire du bien et rester très humain dans un monde que moi à 22 ans je viens de découvrir très impitoyable, pas humain. Faire du bien au gens qui veulent votre mort. Franchement comment vous faites, parce que moi étant en France, et ne voyant autour de moi que des vautours, peu à peu, moi aussi, je deviens un vautour.
Chose que je ne veux pas, car je tiens à garder mon côté humain. Peut-on vivre avec que des vautours et rester humain? Peut-on être un vautour et être humain? Voilà mes deux questions éclaircissez moi avec votre grande expérience de la vie parce qu'en voyant que des gens non sincères autour de moi, peu à peu je deviens comme eux, un animal, car je ne trouve pas d'intérêt à être humain, quand je ne vois aucune personnes sincère.

Bourama Wagué ,
Paris le 18/11/2013


MA REPONSE :

Bourama, merci de t'inquiéter pour moi. Petit frère, tu as mis le doigt là où ça fait mal : nous sommes encerclés des vautours. Et ces vautours ne sont pas que les blancs. Ils y a aussi et surtout, des noirs qui vivent sur la misère intellectuelle et spirituelle des autres africains. Et de la même manière que je dénonce la manipulation des blancs, je dénonce aussi celle des noirs qui se camouflent derrière certains symboles tout aussi bidon pour escroquer les autres.

Pour revenir à ta première question : "Peut-on vivre avec des Vautours et rester humain" ? J'ai beaucoup souffert dans mon enfance et devenu grand, je me suis demandé toujours "où étaient tous ces adultes pour ne pas m'aider ? pour ne pas tendre la main à cet enfant pauvre qui qui souffrait tant ?" et c'est ce que je fais aujourd'hui : tendre cette main que j'aurais voulu qu'on me tende, à d'autres enfants, à d'autres personnes dans le désarrois, à d'autres jeunes qui ont souvent juste besoin d'un simple encouragement sincère et désintéressé, exactement comme j'aurais voulu qu'on fasse avec moi. Je cherche à enseigner à nos jeunes qu'on peut rester humble et être fiers de nous-mêmes, sans avoir besoin de mimer les autres, sans avoir besoin de ressembler à qui que ce soit.

Par exemple, je tutoie et je me fais tutoyer par tous nos jeunes, afin d'enlever cette barrière invisible d'élitisme de carton et de caniveau que les vautours comme tu les appelles ou prédateurs ont enseigné à nos leaders et qui ne visait pas autre but que de les couper du peuple, couper d'eux-mêmes.

Quand j'ai du temps, je réponds personnellement à tous ceux qui m'écrivent, dans un langage le plus simple possible pour tordre le cou à un autre instrument de manipulation pour fragiliser nos leaders et qui consister à faire croire que plus on est important, et plus on doit être indisponible pour les plus démunis et choisir ses interlocuteurs dans un cercle plus restreint, mieux si de classe bien haute de la société.

Je signe mes papiers "Ex-Pousseur", Ex-vendeur d'arachides", mais depuis un certain temps, je signe : "Pousseur" sans plus de EX, parce que j'ai compris après mille réflexions que lorsqu'on a été "pousseur" un jour, on est pousseur pour toujours. Lorsqu'on a été "vendeur d'arachides" pour un jour, on est "vendeur d’arachides" pour toujours. Je m'en suis rendu compte, lorsque je m'arrête presque automatiquement, sans même m'en rendre compte, (lorsque le temps me permet) à acheter les mêmes arachides dans la rue, que moi-même j'ai vendus. Là, contrairement aux autres clients, je ne me contente pas de les acheter, mais aussi je m'arrête un instant pour bavarder avec le vendeur, pour en savoir un peu plus sur lui-même, sur sa vie et l'encourager au maximum et tu ne peux imaginer sa surprise lorsque je lui révèle avant de partir que moi aussi j'ai été vendeur d'arachides. Ce vendeur qui parlait avec de la distance, redevient lui-mêmes et tu sens une joie le gagner. Parce qu'il vient de comprendre à cet instant que sa vie ne se terminera pas comme "vendeur d'arachides" au bord de la route. Et c'est automatique que mon téléphone ou mon adresse email est demandé. J'ai comme ça de nombreux jeunes camerounais débrouillards que j'ai connus dans la rue qui, grâce à un geste d'humanisme désintéressé que je leur ai manifesté, ont aujourd'hui changé de vie. Et j'ai alors compris que souvent, ceux qui nous entourent, nos jeunes, confus dans un monde de vautours, ont juste besoin d'un mot gentil, d'un mot sincère pour les encourager et je t'assure qu'il y a de vrais miracles qui s'opèrent dans les gens.

PEUT-ON ETRE VAUTOUR ET HUMAIN ?
Bien sûr que non.
Pourquoi tu es fasciné par ma démarche ? parce que mes leçons sont publiées gratuitement, mes conseils sont donnés gratuitement. c'est ce qui me diffère d'un Pasteur, d'un Imam, d'un Psychologue ou d'un Prêtre qui vont tous te donner un conseil mais en attendant que tu restes dans la congrégation pour contribuer avec ton revenu à remplir ses caisses.

A travers mon geste, je cherche à montrer aux jeunes comme toi encore en construction justement dans la confusion, qu'on peut s'en sortir si nous mettons au centre, le partage. On n'a pas besoin d'être  un Vautour à tout prix pour réussir dans la vie. Car ce que nous enseigne notre tradition, c'est notre spiritualité africaine, celle de l’harmonie du groupe par le partage. Si ces jeunes comme toi, qui me suivent pourront bien maîtriser cette notion d'humanisme, petit frère tu comprends que, même si nous ne serons qu'une goûte d'eau dans la mer, mais nous pourrons tous ensembles refuser ce monde d’égoïsme et d'animal qu'on nous oblige à pratiquer et faire bouger l'océan. Nous pourrons chacun de son coté, mettre sa propre signature afin que  notre peuple aille vers la prospérité sans nous tirer dessus. Les pays qui pratiquent les religions déistes font du bien, parce que leurs religions leur disent qu'ils seront payés maintenant ou un jour. Chez nous les africains,  on n'a pas besoin d'être payé, on ne doit pas être payé pour faire du bien, sinon, ce n'est plus du bien. Il y a des gens qui m'accusent que je suis espion de la Chine. Je les comprends parce qu'ils projettent sur moi, l'image d'eux-mêmes, parce qu'ils ne pourraient faire aucune action sans en être payés au préalable.  Pour eux, je ne peux pas conseiller aux africains de tenter la voie de la Chine sans avoir perçu au préalable de l'argent de la Chine. Non, petit frère, nous devons rompre avec cette chaîne d’égoïsme qui n'a pas aidé nos grand-parents, pas nos parents et qui n'est pas en train d'aider les personnes de ma génération, celle de ceux qui ont plus de 35 ans qui, au lieu de comprendre qu'ils ont fait tout faux, préfèrent souvent s'agiter et même, me menacer de mort; menaces, comme tu le sais, me laissent complètement indifférent. Mon action à leurs yeux signifient qu'ils auraient tout raté dans leur vie. Je les comprends aussi. Et c'est pour cela que même si je suis très dur avec eux, en même temps, je ne leur ferme jamais complètement la porte, parce que je sais bien qu'ils ont aussi besoin de moi, de mon enseignement, de mon humilité, de mon humanisme, même s'ils ne le savent pas toujours.
 
Pour conclure.
A Douala, nous avons démarré il y a bientôt 2 ans, une initiative, de guider et conseiller les jeunes qui veulent être leur propre patron pour créer la richesse c'est-à-dire dans la micro-industrie. Ils sont aujourd'hui environ 200 sur tout le Cameroun à profiter de l'encadrement de nos volontaires. Nous ne demandons l'argent à personne. Personne de nos volontaire n'est payé pour faire ce qu'il fait. Et aucun de ces jeunes n'a jamais payé même le déplacement de mes volontaires qui vont même dans leurs usines déjà crées ou en création, prendre la mesure de la situation globale avant de fournir les conseils adéquats demandés et tout cela toujours gratuitement. Et on relève chez tous ces jeunes un premier grand étonnement : que quelqu'un qui ne les connait pas, puisse leur faire du bien sans en attendre rien en retour. Ce qu'ils ne savent pas, c'est qu'avec ces sacrifices pour eux, ils sont à une autre école, à celle de la bonté gratuite, à l'école de la gaieté du cœur de voir le prochain réussir, que nos ancêtres nous ont léguée et que la colonisation a détruite en nous. Nous sommes devenus des fantômes de nous-mêmes. Les religions importées qui ont détruit notre humanisme pour nous inculquer tous les vendredis et tous les dimanches le "chacun pour soi et dieu pour tous", ne peuvent pas être les mêmes qui viennent nous enseignent la paix, la solidarité, la bonté, l'humanisme. Car c'est un sentiment qui est déjà en nous, et qui somnole, qu'il faut juste réveiller. C'est à l'africain d'enseigner aux européens l'humanisme et non l'inverse. Et je crois beaucoup à ce chantier qui ne dit pas son nom.  

En Janvier, nous démarrons ici à Douala, un autre chantier, une formation  celle-là payante pour 5 projets de micro-industrie pour être au cœur des secrets de fabrication. Il ne s'agit pas de former des entrepreneurs ou des industriels. Il s'agit de former des industriels africains d'un nouveau genre, capables d'être sans pardon avec la méchanceté d'un marché sans visage, mais sans oublier le patriotisme africain, sans oublier ce qui nous caractérise : le bonheur de partager. Parole de Pousseur.

J'ai été peut-être trop long, mais je crois qu'il était nécessaire que je donne le plus de détail possible.
Jean-Paul Pougala 18/11/2013

PS : pour débattre de tout ça et bien d'autres sujets qui vous interesse, je vous invite, Jeudi 21/11/2013 à 19h et Samedi à 14h à Nuremberg en Allemagne, à l'occasion de la semaine culturelle de l'Association des Etudiants Camerounais d'Allemagne, section de la Bavière.
 Pour en savoir plus : +49-17664676023

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