Cameroun - Athletisme. Que reste-t-il de l’ascension du Mont Cameroun ?

Brice MBEZE | Cameroon Tribune Mardi le 19 Février 2013 Sport Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
La 18e édition de la « Course de l’espoir » s’est déroulée samedi dernier à Buea. Ville qui abrite le Mont Cameroun, encore appelé « Char des dieux ». Lancée pour la première fois en 1973 sous l’appellation de l’ascension de Mont Cameroun, cette course de montagne, connaît une histoire mouvementée.

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Les premières éditions sont laborieuses. L’épreuve atteint la vitesse de croisière à la fin des années 80. L’ascension du Mont Cameroun devient alors une immense fête populaire sponsorisée par une entreprise brassicole qui ne lésinait pas sur les moyens. La réussite sportive et populaire ne pouvait que suivre. Les premiers signes d’essoufflement apparaissent en 1993. Un an plus tôt Guinness Cameroon, partenaire stratégique de l’évènement, se retire. Les responsables de la Fédération camerounaise d’athlétisme qui organisent cette manifestation sportive, remuent leurs méninges. En 1996, la compétition est baptisée « Course de l’espoir », histoire de la relancer. La Fécathlétisme a alors comme président Hamad Kalkaba Malboum.

« La Course de l’Espoir » devient même un « show médiatique ». La course est retransmise en direct par la CRTV. Des journaux écrits et électroniques nationaux et internationaux réservent des pages et des programmes spéciaux dans la couverture médiatique. Le tracé connaît également des mutations. La distance parcourue a évolué, passant de 27 Km à 42 Km aujourd’hui. Le parcours réaménagé épouse les normes d’un marathon. On passe de 38 à 42 km. Le coup d’envoi était donné au pied du char des dieux.

Depuis quelques années, les athlètes prennent le départ au stade Molyko de Buea. En 1983, la compétition a été ouverte aux femmes et plus tard aux étrangers. Cela dit, l’ascension du Mont Cameroun ne fait plus courir les foules. L’information sur le jour de sa tenue par exemple ne circule parfois pas à Buea malgré les annonces à la radio. Preuve que même les populations locales, premières cibles de cet évènement sont de plus en plus à l marge. Heureusement que les notabilités traditionnelles sauvent encore les meubles. Chaque veille de course, elles donnent leur onction pour que la course se déroule dans de bonnes conditions.

Les observateurs s’accordent à dire que le retrait du partenaire stratégique a contribué à la dévaluation de cette épreuve qui gagnait pourtant en audience. L’ascension du Mont Cameroun est devenue monotone. L’animation n’est plus assurée. La dernière édition organisée samedi dernier sur fond de campagne électorale est le symbole de cette mort lente. Sur le plan sportif, le suspense n’est plus totalement garanti. Chez les hommes, après la retraite de Timothy Lekunze, champion en 1984 et en 1985, le flambeau est désormais tenu par Goldlobe Gabsibuin. Les athlètes de la région du Nord-Ouest exercent une domination. Chez les dames, quand ce n’est pas Yvonne Ngwaya, vainqueur samedi dernier, c’est Sarah Etongue, véritable reine de la montagne. L’ascension du Mont Cameroun est à la croisée des chemins. Compétition phare de la Fédération camerounaise d’athlétisme bénéficiant d’un soutien des pouvoirs publics, elle a besoin d’une régénération. En un mot d’une autre formule pouvant assurer une meilleure exposition médiatique. En un mot de sa renaissance.
 

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