Présidentielle 2011. Observation électorale : 70% de taux d’abstention selon Transparency International

Serge D. Bontsebe | Mutations Lundi le 17 Octobre 2011 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le rapport de la section camerounaise de Ti est tombé vendredi dernier après ceux de la Francophonie et du Commonwealth.

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Le propos de Transparency International Cameroon, est dénué de toute circonlocution. «L’origine des difficultés et dysfonctionnements de tous ordres qui ont émaillé l’organisation matérielle du scrutin du 09 octobre 2011 est à rechercher ailleurs que dans la seule jeunesse d’Elecam (l’organe en charge de l’organisation des élections au Cameroun, ndlr). Le Cameroun n’étant pas à l’organisation de son premier scrutin, rien ne saurait justifier les rafistolages et la cacophonie ayant caractérisé la distribution des cartes d’électeurs, le recours, en violation de la loi en vigueur, aux chefs de quartier et de village pour la distribution des cartes comme un aveu d’échec et d’impuissance, la mauvaise communication autour des actions de cet organe en charge des élections.»

Conséquence, selon le rapport signé de Me Charles Nguini, le président de Transparency International Cameroon, «Environ 70% des personnes inscrites sur les listes électorales n’ont pas jugé utile de se déplacer pour aller voter, la majorité étant constituée de ceux n’ayant pas réussi à entrer en possession de leur carte d’électeur». Et ne pas faire les choses à moitié, ce rapport ne se prive pas d’illustrations factuelles.
«A titre d’illustration, au centre de vote du lycée de Bonamoussadi à Douala (région du Littoral) où étaient logés une vingtaine de bureaux de vote, au bureau de vote A, 350 cartes sur les 500 électeurs inscrits n’ont pas été retirées. Idem dans le bureau de vote B, où 380 cartes sur les 500 électeurs inscrits n’ont pas été retirées. A Yaoundé, l’Ecole du Centre administratif a connu une participation encore plus faible ; à l’Ecole publique de Bastos, nous avons eu un cas de 89 votants sur 414 inscrits. Ce scénario était identique dans de nombreux bureaux de vote du pays où le taux d’abstention a souvent frisé les 70%.» Et la liste des observations est encore longue (lire page 14 ).

Venant d’une institution à la notoriété et à la crédibilité mondialement établis, ce rapport devrait aider les décideurs euro-américains, à se faire une meilleure idée des contours du scrutin du 9 octobre dernier. Car Jusqu’à ce dimanche 16 octobre 2011, c’était le silence radio à Washington. Ni le président américain Barack Obama, ni sa secrétaire d’Etat Hilary Clinton ne s’étaient encore prononcés au sujet de l’élection présidentielle du 9 octobre dernier. Jusqu’ici, seul l’ambassadeur des Etats Unis au Cameroun a pu s’exprimer à ce sujet. Robert P. Jackson indiquait mardi dernier à Mutations au sortir d’une concertation avec Elecam, l’organe en charge de la conduite du processus électoral au Cameroun, qu’il y avait bien eu des «problèmes dans le processus électoral». Il n’en a pas dit plus sur ce thème et a même tenu à préciser que «l’élection présidentielle s’est déroulée dans le calme et la sérénité»

En France, le discours est contradictoire. Le personnage le plus important à s’être exprimé officiellement sur le sujet, c’est le ministre des Affaires étrangères. Alain Juppé indiquait mardi dernier que la «France considère que le déroulement de l'élection présidentielle dimanche au Cameroun est acceptable». Totalement moins dérangeant que le discours tenu la veille par le porte-parole du Quai d’Orsay, Bernard Valero. «Selon les premières informations, le vote s’est globalement déroulé dans le calme. Nous souhaitons que toute la lumière soit faite sur quelques incidents qui auraient eu lieu et que les autorités camerounaises établissent les responsabilités.» avait alors indiqué ce dernier.

On l’a vu, Alain Juppé dit avoir assis sa déclaration sur les rapports des observateurs de la Francophonie et du Commonwealth. Exact pour ce qui est de la Francophonie dont le chef de mission, l’ancien chef de l’Etat burundais, Pierre Buyoya, qui déclarait mardi dernier au sortir d’une audience avec le président Paul Biya que «les élections se sont passées dans le calme (…), malgré quelques incidents çà et là». Moins vrai en revanche, pour ce qui du Commonwealth. Le rapport de Fred Mitchell, qui en conduisait l’équipe des observateurs, parle en effet de «sérieux problèmes concernant la totale indépendance d’Elecam vis-à-vis du gouvernement. (…) la difficulté de faire la différence entre l’Etat et le parti au pouvoir quant à l’utilisation des ressources publiques durant la campagne».
Au-dessus de ces divergences de positions, plus notable est la déclaration du secrétaire général de l’Onu. Ban Ki-moon, s’est félicité le 11 octobre dernier, de la «la tenue pacifique» du scrutin du 09 octobre dernier, et a souhaité que «cette atmosphère paisible» perdure.

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