Cameroun - Politique. Cameroun - Revendication: La société civile pour la fin de la présidence à vie

NADINE NDJOMO | Mutations Mercredi le 03 Juillet 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Face à la haut-commissaire de l'Onu hier, elle a plaidé pour le retour à la limitation du mandat présidentiel.

ADS



En visite de deux jours au Cameroun, la haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l'Homme, Navy Pillay, a eu un échange hier à Yaoundé avec une dizaine de représentants de la société civile camerounaise dont le porte-parole de circonstance était Guy Paul Hyomeni, coordonnateur national du réseau camerounais des organisations des Droits de l'Homme (Recodh).

Navy Pillay a été notamment abreuvée de revendications d'ordre politique. La société civile a ainsi réclamé la limitation du mandat présidentiel à cinq ans, renouvelable une fois, l'organisation d'une élection présidentielle à deux tours, la fixation de l'âge électoral à 18 ans et la publication du calendrier électoral «afin de favoriser l'accompagnement des acteurs politiques dans la construction d'une démocratie participative, qui est en vecteur de paix». A en croire ces acteurs, tous ces aménagements permettront de promouvoir la démocratie et surtout d'éviter des contestations post-électorales, qui sont courantes dans les pays africains.

Par ailleurs, la société civile a dénoncé l'intrusion du pouvoir exécutif sur le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire. «Le Conseil supérieur de la magistrature est présidé par le Président de la République. Le règlement intérieur du parlement prévoit que le mandat des parlementaires (députés et sénateurs) est de cinq ans. Ceci constitue un moyen pour l'exécutif de mettre une pression sur les membres du bureau du parlement (Assemblée nationale et Sénat). Nous recommandons que les membres des bureaux du parlement soient élus pour cinq ans. Pour une meilleure indépendance du pouvoir judiciaire, il est souhaitable que la présidence du Conseil supérieur de la magistrature soit ramenée au niveau de la Cour suprême», plaide la société civile.

Cependant, malgré les insuffisances du système électoral, la société civile se réjouit du fait que le Cameroun soit au-dessus de la moyenne pour ce qui est du respect des droits de l'Homme: Sur les neufs instruments internationaux relatifs aux droits de l'Homme dont l'application est surveillée par les organes conventionnels, le Cameroun en a ratifié six. Reste les conventions internationales et régionales des droits de l'Homme notamment, celle sur les droits des personnes handicapées et son protocole facultatif, aux droits de l'enfant, aux droits économiques, sociaux, sur le pacte international des droits civils et politiques.

Dans le souci d'améliorer les conditions de vie des personnes handicapées, le Cameroun a ratifié la loi 2010/002 du 13 avril 2010 mais les textes restent attendus. Le résultat de cette marginalisation est qu'aucun handicapé ne participe véritablement au processus électoral. Ce d'autant plus que le code électoral ne tient pas compte d'eux, explique le porte-parole de la société civile. «L'absence des handicapés au niveau de l'Assemblée nationale passe presqu'inaperçue pourtant tous les hommes, valides ou invalides ont des droits».

Même les personnes ayant fait des choix sexuels «différents de la normale». C'est ce qu'a affirmé hier Marguerite Biholita Bama, membre de Femica international, association contre les violences faites aux femmes. «Avant d'être homosexuels, ces personnes sont d'abord des êtres humains. Le fait qu'elles soient discriminées est une atteinte aux droits de l'Homme. Aucun homosexuel ne doit être emprisonné à cause de son orientation sexuelle. C'est un choix de vie comme le célibat. Certes, l'homosexualité est interdite par la loi camerounaise mais elle doit être dépénalisée pour permettre aux uns et autres de jouir de leur liberté. Pour arriver à ce stade, les homosexuels doivent lutter pour que la loi interdisant l'homosexualité soit abrogée» a-t-elle indiqué. Navy Pillay, qui va rencontrer des autorités camerounaises de premier plan, notamment le Président de la République, a donné rendez-vous demain à la presse pour les premiers éléments de réponse aux revendications formulées par la société civile.

ADS

 

Lire aussi : Maurice Kamto plaide pour la création d'un langue nationale pour unir les camerounais
Lire aussi : Maurice Kamto remanie son gouvernement
Lire aussi : Le SDF accuse les militants du RDPC dans le Sud d'avoir bloqué le cortège de son président

ADS

ADS

Les plus récents

Rechercher un article

ADS

ADS