Côte d’Ivoire. Côte d'Ivoire : Un gendarme tué dans une embuscade, la tension monte à la veille de la présidentielle

cameroun24.net Mardi le 21 Octobre 2025 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
La mort d'un officier, un manifestant décédé en garde à vue et l'exclusion de figures de l'opposition plongent le pays dans un climat d'incertitude et de violence à cinq jours du scrutin.

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 La campagne pour l'élection présidentielle ivoirienne du 25 octobre a viré au drame. Un officier de la gendarmerie nationale a été tué, mercredi, dans le sud-est du pays, lors d'une mission de sécurisation. Cet incident mortel, survenu dans un contexte déjà extrêmement tendu, illustre les défis sécuritaires auxquels font face les autorités à l'approche du scrutin.

Une embuscade meurtrière

Selon un communiqué de la gendarmerie nationale relayé par le site 7 info, les faits se sont produits sur l'axe Agboville-Azaguié. "Alors qu’il progressait avec les gendarmes sous ses ordres […], la patrouille a essuyé des tirs d’arme à feu à 500 mètres de la localité de Grand Yapo". Radio France Internationale (RFI) apporte des précisions glaçantes : des "individus encagoulés et armés de fusils de calibre 12 ont érigé des barricades". Une opération de recherche est en cours pour retrouver les assaillants.

Cet acte de violence ciblant les forces de l'ordre survient alors qu'un dispositif sécuritaire massif a été déployé sur l'ensemble du territoire. Les autorités ivoiriennes ont mobilisé environ 44 000 hommes pour maintenir l'ordre en prélude au vote. Les patrouilles renforcées sont désormais une présence permanente dans les rues des grandes villes, sans pour autant avoir pu empêcher cette attaque.

Un climat politique explosif

La mort de l'officier n'est malheureusement pas un incident isolé. Le parquet a annoncé le décès de Kprohi Marc Géraude, 34 ans, lors de sa garde à vue à Daloa, dans le centre du pays. Cet individu, arrêté après avoir participé à une manifestation interdite le 19 octobre, se serait "effondré" lors de son interrogatoire. Le procureur Moussa Touré a ouvert une enquête pour déterminer les circonstances exactes de ce décès.

Ces événements tragiques s'inscrivent dans un paysage politique surchauffé. La semaine dernière, le gouvernement a décrété une interdiction totale des manifestations, à l'exception de celles des candidats officiels. Cette décision fait suite à plusieurs grands rassemblements de l'opposition, qui conteste farouchement la légitimité du scrutin.

La colère de l'opposition est en grande partie nourrie par les décisions du Conseil constitutionnel. Seuls cinq candidats ont été retenus pour la course à la présidence. Le président sortant Alassane Ouattara, 83 ans, brigue un troisième mandat – un quatrième selon ses détracteurs – qui est vivement contesté. Il affrontera notamment Simone Ehivet Gbagbo, l'ancienne première dame.

En revanche, deux poids lourds ont été écartés : l'ancien président Laurent Gbagbo, pour une condamnation judiciaire, et le président du PDCI, Tidjane Thiam, pour des questions de nationalité. Ces exclusions, perçues comme une musellement de l'opposition, attisent les braises de la contestation.

Alors que la Côte d'Ivoire tente de tourner la page des crises passées, l'assassinat d'un gendarme, la mort d'un manifestant et un processus électoral disputé font peser une lourde menace sur la stabilité du pays à quelques jours d'une élection cruciale.
 


Ivory Coast: Gendarme Killed in Ambush as Tensions Rise Ahead of Presidential Election

The death of an officer, a protester dying in custody, and the exclusion of opposition figures plunge the country into a climate of uncertainty and violence five days before the poll.

The campaign for the Ivorian presidential election on October 25th has taken a tragic turn. A national gendarmerie officer was killed on Wednesday in the southeast of the country during a security mission. This fatal incident, occurring in an already highly tense context, highlights the security challenges facing the authorities ahead of the vote.

A Deadly Ambush

According to a statement from the national gendarmerie reported by 7 info, the events took place on the Agboville-Azaguié road. "While advancing with the gendarmes under his command […], the patrol came under gunfire 500 meters from the locality of Grand Yapo". Radio France Internationale (RFI) provided chilling details: "hooded individuals armed with 12-gauge shotguns had erected barricades". A search operation is underway to find the attackers.

This act of violence targeting security forces occurs as a massive security apparatus has been deployed across the country. The Ivorian authorities have mobilized approximately 44,000 personnel to maintain order before the vote. Reinforced patrols are now a permanent presence on the streets of major cities, yet they were unable to prevent this attack.

An Explosive Political Climate

The officer's death is unfortunately not an isolated incident. The prosecutor's office announced the death of Kprohi Marc Géraude, 34, while in custody in Daloa, in the center of the country. This individual, arrested after participating in an unauthorized protest on October 19, reportedly "collapsed" during his interrogation. Prosecutor Moussa Touré has opened an investigation to determine the exact circumstances of this death.

These tragic events unfold against a backdrop of a overheated political landscape. Last week, the government imposed a total ban on demonstrations, except for those organized by official candidates. This decision follows several large opposition gatherings, which fiercely contest the legitimacy of the election.

The opposition's anger is largely fueled by the decisions of the Constitutional Council. Only five candidates were approved for the presidential race. The incumbent president, Alassane Ouattara, 83, is running for a third term – a fourth according to his detractors – which is highly contested. He will notably face Simone Ehivet Gbagbo, the former first lady.

However, two heavyweights were excluded: former president Laurent Gbagbo, due to a criminal conviction, and the president of the PDCI, Tidjane Thiam, due to nationality issues. These exclusions, perceived as a muzzling of the opposition, are stoking the embers of protest.

As Ivory Coast tries to turn the page on past crises, the murder of a gendarme, the death of a protester, and a disputed electoral process pose a serious threat to the country's stability just days before a crucial election.
 

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Kouadio Fred

 

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