Madagascar. Madagascar : L’exfiltration ratée de Mamy Ravatomanga ? Le bras de fer judiciaire s’engage avec Maurice

cameroun24.net Mercredi le 22 Octobre 2025 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Blanchiment d’argent, transferts suspects de 180 millions de dollars et chute du clan Rajoelina… Le puissant homme d’affaires, réfugié à Maurice, est dans le collimateur de la nouvelle junte. Tandis que le gouvernement de transition serre la vis avec des mesures d’austérité drastiques.

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La chute d’Andry Rajoelina continue de faire des vagues bien au-delà des côtes malgaches. Au cœur d’un scandale politico-financier qui résume les dérives de l’ancien régime, Mamy Ravatomanga, le deuxième homme le plus riche de Madagascar et proche de l’ex-président, est désormais la cible d’une bataille judiciaire internationale. Les nouveaux maîtres d’Antananarivo réclament son extradition de Maurice, où il se serait réfugié dans la nuit du 11 au 12 octobre, au plus fort des troubles qui ont emporté son allié.

Un mandat d’arrêt au cœur des tensions

La confirmation est tombée de la bouche même du procureur général mauricien, Gavin Glover, sur les ondes de Radio Plus : une demande d’extradition officielle a bien été déposée par le gouvernement de transition malgache. Pourtant, le ton est à la controverse. M. Glover a immédiatement tempéré les attentes en déclarant que le mandat d’arrêt international émis contre l’homme d’affaires « n’a aucune valeur juridique » à ses yeux. Un camouflet pour Antananarivo ?

Pas si vite. Face à cette position, l’ancienne juge Fanirisoa Ernaivo, mandatée par les nouvelles autorités, monte au créneau. Elle affirme que le mandat a été émis légalement par le ministère de la Justice malgache via le système Interpol. « Les enquêteurs mauriciens recevront bientôt des preuves confirmant la validité des accusations », assure-t-elle, promettant un dossier accablant. Les accusations sont lourdes : blanchiment d’argent et transfert illégal de 180 millions de dollars à l’étranger. Des faits qui ont également poussé le mouvement Génération Z, fer de lance de la révolte populaire, à porter plainte contre lui.

Un nouveau pouvoir qui affiche sa fermeté

Cette traque judiciaire s’inscrit dans un contexte de nettoyage en règle annoncé par le colonel Michaël Randrianirina, investi président de transition le 17 octobre après la destitution de Rajoelina pour « absence » suite aux troubles.

Son Premier ministre, Herintsalama Rajaonarivelo, a en effet dégainé une série de mesures d’austérité choc, relayée par la télévision nationale TVM. Finie l’ère des dépenses inconsidérées : inventaire des biens publics, contrôle strict du budget, et annulation de tous les déplacements à l’étranger des fonctionnaires jusqu'à la fin d’un audit. Seuls les voyages expressément autorisés par le cabinet du Premier ministre feront exception. Un message clair : la gabegie est terminée, et les « responsables de détournements seront punis ».

Malgré ce coup de balai, le gouvernement à venir – qui reste à former – a promis d’« honorer tous les engagements pris par le pays », tentant de rassurer la communauté internationale et les partenaires économiques.

Alors que Mamy Ravatomanga incarne l’opulence et l’influence de l’ancien cercle du pouvoir, son éventuelle extradition deviendrait le symbole fort de la détermination de la junte à tourner la page. Reste à savoir si l’île Maurice, soucieuse de ses propres équilibres, acceptera de jouer le jeu. Le bras de fer ne fait que commencer.
 


Madagascar: The Failed Exfiltration of Mamy Ravatomanga? A Legal Showdown Begins with Mauritius.

Money laundering, suspicious transfers of $180 million, and the fall of the Rajoelina clan... The powerful businessman, sheltered in Mauritius, is in the crosshairs of the new junta. Meanwhile, the transitional government tightens its belt with drastic austerity measures.

The fall of Andry Rajoelina continues to send shockwaves far beyond the shores of Madagascar. At the heart of a political and financial scandal that epitomizes the excesses of the former regime, Mamy Ravatomanga, the second richest man in Madagascar and a close ally of the ex-president, is now the target of an international legal battle. The new powers in Antananarivo are demanding his extradition from Mauritius, where he reportedly took refuge on the night of October 11-12, at the height of the unrest that swept his ally from power.

An Arrest Warrant at the Heart of the Tensions

The confirmation came from the mouth of Mauritian Attorney General Gavin Glover on Radio Plus: an official extradition request has indeed been filed by the Malagasy transitional government. However, the tone is one of controversy. Mr. Glover immediately tempered expectations by stating that the international arrest warrant for the businessman "has no legal value" in his view. A snub for Antananarivo?

Not so fast. In response to this position, former judge Fanirisoa Ernaivo, mandated by the new authorities, is stepping up. She asserts that the warrant was legally issued by the Malagasy Ministry of Justice via the Interpol system. "Mauritian investigators will soon receive evidence confirming the validity of the charges," she says, promising a damning file. The charges are severe: money laundering and the illegal transfer of $180 million abroad. These facts also led the Generation Z movement, the spearhead of the popular revolt, to file a complaint against him.

A New Power Showing Its Firmness

This judicial manhunt is part of a context of a sweeping cleanup announced by Colonel Michaël Randrianirina, who was sworn in as transitional president on October 17 after Rajoelina's dismissal for "absence" following the unrest.

His Prime Minister, Herintsalama Rajaonarivelo, has indeed unveiled a series of shock austerity measures, relayed by the national broadcaster TVM. The era of reckless spending is over: inventory of public property, strict control of the budget, and cancellation of all foreign travel for civil servants until the end of an audit. Only trips expressly authorized by the Prime Minister's office will be exempt. A clear message: the waste is over, and "those responsible for embezzlement will be punished."

Despite this clean-up, the incoming government – which has yet to be formed – has promised to "honor all commitments made by the country," attempting to reassure the international community and economic partners.

As Mamy Ravatomanga embodies the opulence and influence of the former inner circle, his potential extradition would become a strong symbol of the junta's determination to turn the page. The question remains whether Mauritius, mindful of its own balances, will agree to play along. The tug-of-war has just begun.
 

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Didier Cebas K.

 

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