Burkina Faso. Burkina Faso - Michel Kafando: appelez-moi président - Un diplomate pour assurer la transition !

Ludovic AMARA | Le Messager Mardi le 18 Novembre 2014 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le pays du Faso a désormais un chef de l’exécutif. Après plus de 7 heures de délibération, les 23 membres du conseil de désignation du président de la transition ont choisi, aux premières heures de ce lundi 17 novembre 2014, un ancien ambassadeur du Burkina Faso auprès des Nations Unies.

ADS


Face à deux autres nominés, une ancienne ministre et un journaliste, plus ou moins bien connus du monde politique, civil et militaire Burkinabè, le conseil a préféré le plus « international » des candidats, Michel Kafando pour diriger la transition politique jusqu’en novembre 2015. Le diplomate va présider aux destinées du pays des hommes intègres pendant un an, à charge pour lui de désigner les membres des différents organes de la période intérimaire, et d’organiser les élections générales  prévues en novembre 2015.

Le diplomate n’est pas tout à fait un inconnu dans le paysage politique du Burkina Faso. Récemment il avait, dans un écrit publié dans l’observateur Paalga remis en cause la vente de l’immeuble du Burkina à New York où il a résidé 13 ans durant. L’affaire avait fait le tour du pays et révélé encore plus la personnalité de Michel Kafando aux plus jeunes à un moment où la situation politique nationale était chaotique.

Michel Kafando a fait toute sa carrière dans la diplomatie, où ses études l'ont conduit. Droit public et sciences politiques, d'abord à Dakar jusqu'en 1968, quand les contrecoups du mois de mai parisien se sont faits sentir dans la capitale sénégalaise, puis Bordeaux et Paris. Genève ensuite, où il obtient un diplôme de formation diplomatique au Centre européen de la Fondation Carnegie. A son retour en Haute-Volta, l'ancien nom du pays, il intègre évidemment le ministère des Affaires étrangères, où il enchaîne les postes de direction : coopération internationale, relations internationales, organisations internationales.

Cette dernière expérience le mène à l'Onu, où il devient une première fois ambassadeur de son pays (1981-1982). De 1982 à 1983, Michel Kafando prend la charge de ministre des Affaires étrangères dans plusieurs gouvernements, le pays connaissant une forte instabilité. L'avènement du président révolutionnaire Thomas Sankara (1983-1987), dont ce père de deux enfants n'est pas proche, selon plusieurs sources, le conduira sur les bancs de la Sorbonne, pour la rédaction d'une thèse en 1990 sur la diplomatie ouest-africaine face au bloc de l'Est. Plusieurs années plus tard, Michel Kafando refait son entrée aux Nations unies. Après la Haute-Volta, il représente désormais le Burkina Faso à New-York, où il passera treize ans, de 1998 à 2011. Depuis sa retraite, Michel Kafando s'est consacré à sa ferme, qui le passionne, ainsi qu'à des travaux de consultant.


"Honnêteté et probité"

Le diplomate émérite s'est aussi distingué par une jolie passe d'arme récente avec son successeur aux Nations-unies au sujet de la vente, selon lui abusive, de la résidence du Burkina à New York. "Vivement enfin que l'on soit plus exigeant dans le choix des hommes", écrivait-il à ce sujet le 27 octobre, soit quatre jours à peine avant la chute de Blaise Compaoré. La charte de la transition du Burkina Faso, qui doit servir de constitution intérimaire, a été officiellement signée dans l'euphorie générale dimanche après-midi à Ouagadougou par l'armée et les civils, a constaté un journaliste de l'Afp.

« Le président civil sera désigné ce soir même par un collège de désignation », avait ensuite affirmé dans un discours le lieutenant-colonel Isaac Zida, longuement applaudi lorsqu'il a apposé son paraphe sur la charte, marquant ainsi son acceptation d'un retour du pouvoir aux civils. Après de laborieux jours de tractations, ponctuées de visites de médiateurs africains, le Burkina Faso marque le retour aux affaires des civils, deux semaines après la prise du pouvoir par l'armée consécutive à la chute du président Blaise Compaoré,  dont la rue avait obtenu, le 31 octobre, la démission  au bout de 27 années de règne.

Ludovic AMARA (Stagiaire), avec Afp.

ADS

 

Lire aussi : Suspension de la BBC et Voice of America au Burkina Faso pour des fake news sur l’armée

ADS

ADS

Les plus récents

Rechercher un article

ADS

ADS