Présidentielle 2025. Cameroun 2025 : Les entreprises sur le qui-vive avant la présidentielle, mode d'emploi pour un scrutin sous tension

cameroun24.net Mercredi le 08 Octobre 2025 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Alors que le pays s'achemine vers un scrutin présidentiel le 12 octobre, les analystes en sécurité comme Orangeink tirent la sonnette d'alarme. Entre recomposition politique, risques sécuritaires et colère sociale, les organisations doivent impérativement jouer la carte de la prévention pour protéger leurs équipes et leurs activités.

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Le Cameroun se prépare pour un rendez-vous électoral crucial, la présidentielle du 12 octobre 2025. Dans les couloirs des entreprises et des ONG, c'est l'heure de la mobilisation stratégique. Sur le terrain politique, le duel s'annonce serré. Le président Paul Biya, au pouvoir depuis plus de quatre décennies, brigue un nouveau mandat. Mais le paysage a changé : un nombre record de candidatures et des dissensions au sein de son propre parti, le RDPC, signalent une atmosphère politique volatile. Pour Maria Ghigliotti, Analyste en Sécurité Senior pour l'Afrique de l'Ouest chez International SOS, le message est clair : « Il ne faut pas attendre que les événements se produisent. L'anticipation est la clé. »

Un terrain miné par les souvenirs de 2018

Les esprits sont encore marqués par les soubresauts de l'élection de 2018, émaillée de contestations, d'allégations de fraude et de violences séparatistes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Si la menace des groupes armés anglophones semble moins prégnante cette fois, le risque d'actions ciblées contre des bureaux de vote ou d'intimidation des électeurs dans ces régions persiste.

« La division de l'opposition est une épée de Damoclès, explique Maria Ghigliotti. L'interdiction de candidature de Maurice Kamto, arrivé second en 2018, pourrait réduire la mobilisation immédiate, mais elle nourrit un profond mécontentement. » Ce ressentiment, ajouté à une économie stagnante, un chômage élevé et une défiance de la jeunesse, forme un cocktail explosif. Toute étincelle – un appel à manifester, une rumeur sur la santé du président, une annonce de résultats contestée – pourrait embraser les rues de Yaoundé ou de Douala.

Le plan de bataille des organisations : anticiper et sécuriser

Face à ce contexte, International SOS dresse une feuille de route précise pour les organisations.

    Geler les déplacements non essentiels : La période du 7 au 17 octobre est critique. Mieux vaut reporter tout voyage qui n'est pas absolument nécessaire, surtout vers les deux métropoles.

    Sécuriser les communications : En cas de restrictions réseau ou de shutdown, les téléphones satellites deviennent vitaux. Il est impératif de tester ces canaux de secours.

    Adapter la mobilité : Barrages, check-points, couvre-feux… Les plans de déplacement doivent intégrer ces paramètres. « Faire appel à des chauffeurs locaux de confiance, qui connaissent parfaitement le terrain, est un impératif », souligne l'experte. Il faut aussi bannir les zones sensibles : sièges de partis, bâtiments gouvernementaux.

    Choisir un hébergement stratégique : Les équipes doivent être logées dans des hôtels sécurisés, à l'écart des éventuels points de tension.

    Rafraîchir les plans d'urgence : Évacuation, continuité des activités… Les procédures doivent être révisées, testées et connues de tous.

    Lutter contre la désinformation : « Les rumeurs, surtout sur la santé du président Biya, peuvent enflammer la situation en quelques heures, alerte Maria Ghigliotti. Toute décision doit reposer sur une information vérifiée et provenant de sources crédibles. »

Même si le scénario le plus probable reste une continuité avec le président Biya, la période entourant le 12 octobre reste extrêmement sensible. Pour les entreprises au Cameroun, le match de la présidentielle se joue maintenant, en amont, sur le terrain de la préparation. La victoire, c'est d'assurer la sécurité des collaborateurs et la résilience des opérations, coûte que coûte.

 


Cameroon 2025: Businesses on High Alert Ahead of Presidential Election – A Survival Guide for a Tense Poll

As the country heads for a crucial presidential election on October 12, security analysts are sounding the alarm. Amid political reshuffling, security risks, and social anger, organizations must prioritize prevention to protect their teams and operations.

Cameroon is gearing up for a critical electoral event, the presidential election on October 12, 2025. In the corridors of businesses and NGOs, it's time for strategic mobilization. On the political field, the contest is shaping up to be tight. President Paul Biya, in power for over four decades, is seeking a new term. But the landscape has changed: a record number of candidates and dissension within his own party, the RDPC, signal a volatile political atmosphere. For Maria Ghigliotti, Lead Security Analyst for West Africa at International SOS, the message is clear: "Don't wait for events to unfold. Anticipation is key."

A Landscape Scarred by Memories of 2018

Minds are still marked by the upheavals of the 2018 election, marked by protests, allegations of fraud, and separatist violence in the Northwest and Southwest regions. While the threat from Anglophone armed groups seems less prominent this time, the risk of targeted actions against polling stations or voter intimidation in these regions persists.

"The division within the opposition is a sword of Damocles," explains Maria Ghigliotti. "The ban on candidate Maurice Kamto, who came second in 2018, might reduce immediate mobilization, but it fuels deep discontent." This resentment, combined with a stagnant economy, high unemployment, and youth distrust, forms an explosive cocktail. Any spark – a call to demonstrate, a rumor about the president's health, a contested results announcement – could ignite the streets of Yaoundé or Douala.

The Organizations' Battle Plan: Anticipate and Secure

Faced with this context, International SOS provides a precise roadmap for organizations.

    Postpone non-essential travel: The period from October 7 to 17 is critical. It is better to postpone any travel that is not absolutely necessary, especially to the two major cities.

    Strengthen communication systems: In case of network restrictions or shutdowns, satellite phones become vital. It is imperative to test these backup channels.

    Adapt mobility plans: Roadblocks, checkpoints, curfews... Travel plans must integrate these parameters. "Relying on trusted local drivers, who know the terrain perfectly, is a must," the expert stresses. Sensitive areas such as party headquarters and government buildings must also be avoided.

    Choose strategic accommodation: Staff should be housed in secure hotels, away from potential hotspots.

    Update contingency plans: Evacuation, business continuity... Procedures must be reviewed, tested, and known to all.

    Prepare for misinformation: "Rumors, especially about President Biya's health, can inflame the situation within hours," warns Maria Ghigliotti. "Any decision must be based on verified information from credible sources."

Even if the most likely scenario remains continuity with President Biya, the period around October 12 remains extremely sensitive. For businesses in Cameroon, the presidential match is being played now, in advance, on the field of preparation. Victory means ensuring the safety of employees and the resilience of operations, no matter what.

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Didier Cebas K.

 

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