Emeutes Bamenda. Cameroun: deux organisations anglophones interdites d'activités

avec AFP Mercredi le 18 Janvier 2017 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le gouvernement camerounais a interdit mardi d'activité deux organisations anglophones, nouvel épisode du bras de fer entre le pouvoir et cette minorité linguistique qui est mobilisée depuis deux mois, s'estimant "marginalisée" par la majorité francophone.

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L'interdiction vise le Southern Cameroons National Council (SCNC, mouvement clandestin et séparatiste) et le Cameroon anglophone civil society consortium (CACSC, favorable au fédéralisme et chef de file de la contestation), a indiqué le ministre de l'Administration territoriale et de la Décentralisation, Réné Emmanuel Sadi, dans un décret lu sur la radio d'Etat.

"Toutes activités, réunions et manifestations lancées ou soutenues" par ces deux organisations sont interdites, selon le texte.

"Les contrevenants à la mesure d'interdiction sont passibles de poursuites judiciaires".

Dans sa décision, le ministre accuse les deux mouvements d'"activités contraires à la Constitution et de nature à porter atteinte à la sécurité de l'Etat, à l'intégrité du territoire, à l'unité nationale et à l'intégration nationale".

Le SCNC est une organisation clandestine qui réclame depuis plusieurs années l'indépendance du Cameroun anglophone.

Pays bilingue, le Cameroun compte deux régions anglophones sur dix. La minorité anglophone - environ 20% d'une population estimée à 22 millions d'habitants - s'estime marginalisée. La grogne a gagné les zones anglophones depuis plusieurs semaines.

Le CACSC fait figure de chef de file de cette contestation. Favorable à l'instauration de deux Etats fédérés, ce regroupement d'organisations a lancé un appel à des journées "ville morte" dans les régions anglophones qui sont largement suivies depuis lundi.

Le gouvernement a tenté un dialogue sans succès avec les syndicats d'avocats et d'enseignants anglophones, dont les grèves successives ont dégénéré en révolte populaire dans plusieurs villes anglophones.

Dans un communiqué, le gouvernement regrette le refus des syndicats d'enseignants de lever leur mot d'ordre afin de favoriser la reprise des cours suspendus dans les régions anglophones depuis novembre.

Le gouvernement explique que ces syndicats ont posé des préalables sans rapport avec les problèmes d'éducation, citant notamment l'instauration de deux Etats fédérés et la libération de personnes arrêtés lors de manifestations.

Au total, 67 personnes ont été arrêtées dans les régions anglophones depuis le début de la contestation, parmi lesquelles 34 ont été libérées, selon la Commission nationale des droits de l'Homme et des libertés.
 

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