Cameroun - Politique. Divergence: Quand les ''appels'' divisent le sommet du RDPC

Younoussa Ben Moussa | Le Jour Vendredi le 15 Juillet 2016 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
L’interview de Grégoire Owona publiée dans Le Jour mardi montre à quel point la perspective d’une élection anticipée au Cameroun divise le parti de Paul Biya.

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Le nom du personnage correspond à une élite insoumise, qui a le courage d’aller au-delà des discours convenus dans un environnement où la loi de l’omerta est de règle. Il dit ce qu’il pense dans (et d’) un système où la sagesse paysanne recommande le silence. Il vient de remettre ça mardi dernier dans une interview publiée dans nos colonnes.


Interrogé sur l’évolution du dossier des appels à une élection présidentielle anticipée, il rappelle, pince sans rire, sa position d’antan. Mieux son étonnement. « Je n’avais pas seulement marqué mon étonnement face à l’élection présidentielle réclamée, j’avais exprimé ma réserve pour ne pas dire plus. Pourquoi faire une élection anticipée alors que le président de la République déroule un brillant septennat ?

On n’a pas pu me donner une réponse claire et convaincante à cette question. Ma conviction est que cette histoire d’élection anticipée cacherait une vraie et dangereuse déstabilisation sur laquelle je me permettrai peutêtre, si Dieu m’en donne l’opportunité de revenir abondamment. J’y travaille car, il y a des choses très originales à faire connaître aux Camerounais ». Tout est dans le choix de mots. Un tel propos doit donc être analysé et compris à l’aune de l’actualité politique et institutionnelle au Cameroun demain ou après-demain.

Grégoire Owona du haut de son statut de ministre de la République doit certainement avoir de éléments lorsqu’il parle de « déstabilisation » qu’il qualifie de « dangereuse ». Surtout qu’il dit avoir la « conviction » de ce qu’il dit, même s’il s’entoure d’une paresseuse précaution en utilisant le conditionnel. Sur un autre plan, il connait bien les adeptes, mieux, les auteurs principaux de ces « appels », dans la mesure où il est le secrétaire général adjoint du comité central du Rdpc.

Il n’est pas seul au Rdpc à penser autrement dans ce parti. Le sultan Ibrahim Mbombo Njoya, membre du bureau politique estime pour sa part que l’urgence, c’est d’organiser le congrès du parti. En tout cas, le 29 février 2016 au cours d’un meeting, il a déclaré : « Ce n’est plus un secret pour personne. L’environnement actuel est marqué au plan économique, par la chute vertigineuse des prix du pétrole et de certaines ressources minières solides.

A cette situation, comme un malheur ne vient jamais seul, s’ajoutent les problèmes sécuritaires dans nos frontières septentrionales et orientales (…) Il devient donc chers camarades, très urgent et impératif, d’envisager la convocation d’un Congrès Extraordinaire de notre Parti, en vue de débattre de la situation préoccupante qui se pointe à l’horizon, pouvant menacer sérieusement la paix qui nous est très chère, et qui a été acquise de haute lutte ».


 En face, le reste des barons. Ils veulent cette anticipation. Du moins officiellement. Du président de l’Assemblée nationale, au Premier ministre en passant par le président du Sénat, le président du Conseil économique et social, les membres du gouvernement, tous ont signé ces appels. Leur argument ?
Difficile de le comprendre. Mais Selon Paul Atanga Nji, ministre, « un examen minutieux de l’agenda présidentiel de l’année 2018 amène à constater qu’en 2018 et conformément à la loi, le Cameroun devra organiser les élections législatives, les élections municipales, les élections sénatoriales et l’élection présidentielle.

Au total, quatre grands scrutins. Sur un  autre plan, étant donné que le chef de l’Etat a pris l’engagement d’organiser la prestigieuse Coupe d’Afrique des nations de football qui débutera en janvier 2019. Les infrastructures liées à l’organisation de cette CAN doivent être achevées et réceptionnées en juillet 2018 délai de rigueur (…) ». Argument non convaincant pour Grégoire Owona. On veut la suite du feuilleton.
 

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