Cameroun - Economie. Hausse record des financements de la Banque mondiale au Cameroun

Raphaël MVOGO | Xinhua Mardi le 12 Septembre 2017 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Les financements de la Banque mondiale ont atteint un volume record au Cameroun au cours de l'exercice 2017 qui vient de se clôturer, avec des engagements évalués à plus de 700 millions de dollars et un taux de décaissement d'environ 23%, révèle un bilan communiqué par la responsable locale de l'institution, Elisabeth Huybens.

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"L'année fiscale 2017, c'est une très, très bonne année pour notre collaboration avec le gouvernement du Cameroun, d'abord (parce) qu'on s'est engagé dans de nouveaux projets pour une somme totale plus large qu'aucune année auparavant. Ça a été l'année la plus large en termes de nouveaux engagements", s'est-elle félicitée.

Le montant des engagements s'élève à plus de 700 millions de dollars pour une série de projets dont le plus emblématique est un crédit de 325 millions de dollars au profit de la toute nouvelle Société nationale de transport d'électricité (SONATREL), une entreprise publique créée en 2015 dans le cadre d'une réforme du secteur de l'électricité.

Les fonds alloués sont issus du guichet de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD). "C'est un projet très, très important (...) qui se focalise sur la réhabilitation et l'extension du réseau de transport d'électricité, qui est un vrai goulot d'étranglement dans l'accès à l'électricité et la qualité de cet accès", a expliqué Mme Huybens lors d'un échange avec la presse.

Pour un montant de 195 millions de dollars, la Banque mondiale soutient aussi le Cameroun dans le cadre d'un projet de développement du secteur des transports, qui comporte la réhabilitation en cours de la route Babadjou-Bamenda, longue de 40km, et un tronçon de l'axe Bafoussam-Bamenda, les principales villes des régions de l'Ouest et du Nord-Ouest.

Pour la directrice des opérations de la Banque mondiale, "c'est une route qui est dans un très, très mauvais état et qui nuit à l' économie de la région du Nord-Ouest et même au corridor de commerce entre le Cameroun et le Nigeria".

Un autre financement de 100 millions de dollars aide également au renforcement de la compétitivité dans le secteur de l'élevage. "C'est le premier projet axé uniquement sur l'élevage depuis plusieurs années dans la région Afrique de la Banque mondiale. C'est un projet qui couvre tant l'élevage pastoral dans les régions du Nord et du Nord-Ouest que le petit élevage. C'est un projet qui est très important pour la diversification de l'économie du pays", a jugé Elisabeth Huybens.

On recense également une enveloppe additionnelle de 23 millions de dollars au titre d'une assistance technique pour la gouvernance et la réglementation dans le domaine des ressources minières.

Un montant similaire a été accordé pour appuyer le développement du potentiel hydroélectrique sur le fleuve Sanaga, après la construction du barrage hydroélectrique de Lom Pangar (est), destiné à réguler le débit de ce cours d'eau et accroître la production d'électricité et son accès au Cameroun.

L'attention est aussi portée sur la réhabilitation de la route Mora-Kousseri, sur une distance de 205km, et un tronçon du corridor Douala-N' Djamena, entre la métropole économique camerounaise et la capitale tchadienne, qui permettra de faciliter le commerce entre les deux pays et l'accès du Tchad au marché international via le port de Douala et probablement aussi celui de Kribi.

Selon la directrice des opérations, il s'agit là d'un cas jamais fait à la Banque mondiale. Etant donné les problèmes (de sécurité dus aux attaques de Boko Haram) dans l'Extrême-Nord, on a décidé de réhabiliter la route en collaboration avec le Génie militaire. Tous les yeux de la Banque mondiale sont là-dessus".

"Il y a certains risques liés à ça, mais si on réussit cette collaboration avec le Génie militaire ici au Cameroun, ce serait peut-être un modèle qu'on pourrait répéter dans d'autres pays", a-t-elle précisé.

"Sur notre portefeuille entier, on a aussi eu un très, très bon résultat. Comme nous avons des projets qui se mettent en œuvre en moyenne sur une période d'environ cinq ou six ans, ce que nous cherchons chaque année, c'est d'arriver à des taux de décaissement de 20%. En 2017, on a encore une fois réussi à décaisser à un rythme un peu plus élevé, à presque 23%", a révélé Mme Huybens.

Pour l'exercice 2018 qui a débuté, le conseil d'administration de la Banque mondiale a récemment approuvé pour un montant de 160 millions de dollars un projet de développement urbain dit "villes inclusives et résilientes" en faveur de quartiers pauvres des villes de Yaoundé, Douala, Garoua (Nord), Kousseri (Extrême-Nord) et Kumbo (Nord-Ouest).

"Nous préparons aussi un projet pour l'amélioration des finances publiques et des statistiques au Cameroun. Là, on va se pencher sur l'amélioration de la chaîne de passation des marchés publics", a-t-elle annoncé. Le montant du financement encore non approuvé est estimé à 31 millions de dollars.

Mme Huybens a aussi sollicité l'approbation des administrateurs de l'institution financière pour l'octroi d'un crédit de 100 millions de dollars destiné à améliorer les performances dans le secteur de l'éducation de base, un projet sur le modèle de celui en cours depuis près de dix ans et qui fournit des résultats encourageants dans le domaine de la santé.
 

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