Soudan. Soudan : L’inaction européenne face au « massacre » d’El Fasher dénoncée
L'ambassadeur soudanais en Belgique fustige une réponse « totalement insuffisante » et accuse l'UE de laisser les intérêts commerciaux primer sur l'éthique.
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Alors que le bilan du raid des Forces de Soutien Rapide (FSR) sur El Fasher s’annonce catastrophique, pouvant dépasser les 2000 morts selon les médecins soudanais, la réaction de l'Union européenne est vivement critiquée. L'ambassadeur du Soudan en Belgique, Abdelbagi Kabeir, a qualifié les déclarations de condemnation européennes de « totalement insuffisantes », pointant du doigt un silence complice qui profite à des intérêts économiques.
Une condamnation sans suite ?
Le 29 octobre, la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, et la commissaire Hadja Lahbib ont condamné les atrocités commises par les FSR contre des civils à El Fasher. Elles ont exprimé leur volonté de fournir une aide humanitaire et de soutenir les négociations pour un cessez-le-feu permanent. Des mots qui, pour l'ambassadeur Kabeir, sonnent creux.
« Cela reste totalement insuffisant. Il semble évident que les profits du commerce annulent les principes moraux et éthiques », a-t-il asséné, cité par le site EUobserver. Un camouflet cinglant pour une Union souvent prompte à se présenter en gardienne des valeurs humanitaires.
L'appel à l'action : classer les FSR comme terroristes
Face à ce qu'il présente comme une passivité inacceptable, l'ambassadeur a lancé un appel sans équivoque. Il exige que l'UE reconnaisse officiellement les FSR, milice dirigée par Mohamed Hamdan Dagalo, dit « Hemeti », comme une organisation terroriste. Il réclame également des sanctions contre les pays qui soutiennent ces forces responsables, selon lui, de crimes de masse.
Un pays fracturé, une ville martyre
Cet épisode s'inscrit dans un conflit plus large qui déchire le Soudan depuis avril 2023, opposant l'armée régulière du général Al-Burhan aux FSR. La chute d'El Fasher, dernière place forte de l'armée au Darfour après un an et demi de siège, marque un tournant stratégique. Comme le souligne la BBC, elle scinde de facto le pays en deux : les FSR contrôlent l'ouest (Darfour, Kordofan) tandis que l'armée tient le centre et l'est.
Alors que le laboratoire de l'école de santé publique de Yale (Yale HRL) promet de fournir des « preuves convaincantes » des massacres, la pression monte sur la communauté internationale. La balle est désormais dans le camp de l'Europe : continuera-t-elle à se contenter de déclarations de principe, ou passera-t-elle aux actes pour empêcher un naufrage humanitaire annoncé ?
Sudan: Cameroon Denounces European Inaction in Face of El Fasher "Massacre"
The Sudanese ambassador to Belgium slams a "totally insufficient" response, accusing the EU of letting trade interests override ethics.
As the death toll from the Rapid Support Forces (RSF) raid on El Fasher appears catastrophic, potentially exceeding 2,000 according to Sudanese doctors, the European Union's reaction is being sharply criticized. Sudan's ambassador to Belgium, Abdelbagi Kabeir, described the EU's condemnation statements as "totally insufficient," pointing to a complicit silence that benefits economic interests.
Condemnation Without Consequences?
On October 29, the EU's top diplomat, Kaja Kallas, and Commissioner Hadja Lahbib condemned the atrocities committed by the RSF against civilians in El Fasher. They expressed their willingness to provide humanitarian aid and support negotiations for a permanent ceasefire. Words that, for Ambassador Kabeir, ring hollow.
"This remains totally insufficient. It seems obvious that the profits from trade cancel out moral and ethical principles," he stated, as quoted by EUobserver. A stinging rebuke for a Union often quick to present itself as a guardian of humanitarian values.
Call to Action: Designate the RSF as Terrorists
Faced with what he sees as an unacceptable passivity, the ambassador issued an unequivocal call. He demands that the EU officially recognize the RSF, the militia led by Mohamed Hamdan Dagalo, known as "Hemeti," as a terrorist organization. He also calls for sanctions against countries supporting these forces, whom he holds responsible for mass crimes.
A Fractured Country, A Martyred City
This episode is part of a broader conflict that has been tearing Sudan apart since April 2023, pitting the regular army of General Al-Burhan against the RSF. The fall of El Fasher, the army's last stronghold in Darfur after a year and a half under siege, marks a strategic turning point. As the BBC notes, it effectively splits the country in two: the RSF controls the west (Darfur, Kordofan) while the army holds the center and east.
As the Yale School of Public Health's HRL lab promises to provide "compelling evidence" of the massacres, pressure is mounting on the international community. The ball is now in Europe's court: will it continue to settle for statements of principle, or will it take action to prevent an impending humanitarian disaster?
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Moussa Nassourou
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