France. Taubira comparée à un singe: 2 mois avec sursis requis contre une ex-candidate FN

Le Parisien Jeudi le 23 Juin 2016 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Deux mois de prison avec sursis ont été requis, mercredi soir, contre Anne-Sophie Leclère, ancienne candidate FN aux municipales dans les Ardennes qui a été poursuivie pour avoir comparé l'ancienne garde des Sceaux, Christiane Taubira, à un singe.

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Les faits remontent au 17 octobre 2013. Dans un reportage de l'émission «Envoyé spécial» sur France 2, on y voyait Anne-Sophie Leclère, propriétaire d'un magasin d'articles de pêche à Rethel, dans les Ardennes, qui s'efforçait de monter une liste pour les élections municipales de 2014. Questionnée alors sur un photomontage publié sur sa page Facebook et qui montrait d'un côté un petit singe et de l'autre la garde des Sceaux, avec les légendes «à 18 mois» et «maintenant», la candidate FN avait notamment répété, «c'est une sauvage». Elle avait aussi déclaré: «à la limite je préfère la voir dans un arbre (...) que de la voir au gouvernement». Elle avait ensuite été exclue du parti d'extrême-droite.

Christiane Taubira a été visée par de nombreuses attaques racistes du même acabit, qui ont par exemple donné lieu à la condamnation du directeur de l'hebdomadaire d'extrême-droite Minute à 10.000 euros d'amende.Devant le tribunal correctionnel de Paris, Anne-Sophie Leclère, aujourd'hui âgée de 36 ans, a exprimé ses regrets. Elle a expliqué qu'elle s'était retrouvée prise de court à la présentation de ce montage. Elle a dit ne pas l'avoir mis en ligne et retiré de sa page Facebook sans pouvoir indiquer qui l'avait publié.

«Un mot en a entraîné un autre», a-t-elle déclaré, le soir de la diffusion de l'émission, «je n'ai pas dormi de la nuit». Et de se demander comment elle a pu «sortir» ça. «Je regrette tout, d'avoir reçu ces journalistes, d'avoir blessé énormément de personnes». A commencer par Mme Taubira «bien sûr» et «toute le communauté noire». Et d'ajouter encore: «j'ai un ami qui est noir, une grand-tante qui est noire».

Il s'agit du troisième procès pour cette femme, le premier où elle était présente. Lors du premier procès, en juillet 2014, le tribunal correctionnel de Cayenne (Guyane), ancienne terre d'élection de Christiane Taubira, l'a condamnée à neuf mois de prison ferme et cinq ans d'inéligibilité. Condamnation annulée, il y a un an jour pour jour, par la cour d'appel, qui a jugé «irrecevable» l'action menée par l'association Walwari, un mouvement cofondé par l'ancienne garde des Sceaux début 1993.

Mais parallèlement à cette procédure initiée en Guyane par Walwari, le parquet de Paris avait ouvert une enquête, qui donne lieu à ce procès devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris. Ainsi, son avocat considère que sa cliente ne peut être à nouveau jugée pour ces faits, le parquet estimant le contraire.

A l'occasion du long rappel des méandres procéduraux de cette affaire, le président Alain Bourla a souligné que Mme Taubira, «garde des Sceaux, ministre de la Justice» n'avait «pas signalé» au parquet de Paris de l'existence de la procédure en cours à Cayenne. Délibéré le 28 septembre.


 

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