Togo. Togo: opposition et parti au pouvoir manifestent à Lomé

avec AFP Mercredi le 20 Septembre 2017 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées mercredi dans les rues de la capitale togolaise Lomé à l'appel de l'opposition pour demander le départ du président Faure Gnassingbé et, dans d'autres quartiers, à la demande du parti au pouvoir pour lui témoigner leur soutien.

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L'opposition a commencé sa marche vers 11H00 (locales et GMT), rassemblant plusieurs milliers de manifestants sur chacun des trois points de rendez-vous dans la capitale.

Dans la foule se dressaient des pancartes portant les inscriptions: "Faure Must Go" (Faure doit partir, ndlr) ou encore "Libérez mon pays, 50 ans, ça suffit".

Selon l'équipe de l'AFP sur place, les gendarmes et des militaires, sur des pick-ups équipés de mitrailleuses lourdes, encadraient la marche. Les communications par messagerie mobile ainsi que l'utilisation de la 3G étaient quasiment impossibles.

"On n'est pas des jihadistes, on n'est pas des rebelles", se défendait Abdallah, 42 ans, partisan du Parti National Panafricain (PNP) de Tikpi Atchadam, l'un des leaders les plus radicaux du mouvement. "On veut juste la démocratie, on est fatigués."

Le chef de file du PNP, nouveau parti de l'opposition, a réussi à se construire une forte base populaire, notamment issue du centre et du nord du pays, à majorité musulmane, historiquement attachée au pouvoir en place.

L'opposition, qui a connu un succès historique lors de marches des 6 et 7 septembre en rassemblant plus de 100.000 personnes à travers le pays, a prévu deux nouveaux jours de manifestations mercredi et jeudi.

Le gouvernement avait tenté d'apaiser la crise socio-politique en proposant une révision de la Constitution, et notamment de limiter à deux le nombre de mandats présidentiels, mais les députés de l'opposition ont boycotté le vote en bloc mardi à l'Assemblée nationale, dénonçant un "simulacre de plénière" par la voix de son porte-parole Eric Dupuy.

L'opposition refuse le texte en l'état, qui n'applique pas la rétroactivité de la mesure, et qui permettrait au président Faure Gnassingbé, hériter d'une famille au pouvoir au Togo depuis 50 ans et lui-même à la tête du pays depuis 2005, de se représenter en 2020 et en 2025.

N'ayant pas obtenu la majorité des voix nécessaires au Parlement, le projet de révision sera proposé au peuple togolais par referendum "dans les prochains mois", selon un membre du gouvernement.

- 'Brouiller la manifestation'-

Le gouvernement togolais, qui dénonce un "coup d'Etat" de la rue, par la voix son ministre de l'Information, Guy Lorenzo, a mis en garde l'opposition contre la présence de "personnes de nationalités étrangères, en vue de participer à des actes de violences" lors des marches, et leur a demandé de "faire preuve de retenue et de responsabilité".

Le parti présidentiel, l'Union pour la République (UNIR), a d'ailleurs décidé lui aussi d'appeler ses militants à manifester, une décision jugée "irresponsable" par Nathaniel Olympio, un des chefs de file de l'opposition.

"C'est une stratégie pour brouiller la manifestation de l'opposition", analysait Comi Toulabor, directeur de recherche au LAM (Les Afriques dans le Monde) à l'Institut d'études politiques de Bordeaux. "C'est très amateur et dangereux dans un contexte actuel explosif, mais cela démontre que le parti n'est pas prêt à lâcher".

Un millier de militants de l'UNIR étaient rassemblés sur la plage de Lomé, dans une ambiance calme, certains assis à l'ombre des palmiers.

"Ça nous fait plaisir d'être là, c'est notre parti, nous sommes venus le soutenir", a déclaré à l'AFP Georgia, militante de 34 ans. "Nous, on est pacifiques."

Un jeune manifestant a toutefois confié avoir reçu 5.000 francs CFA (7,50 euros) pour participer à ce rassemblement. "Vous croyez qu'on est là pour la politique?", a demandé Justin, adolescent de 17 ans, devant l'approbation de ses camarades.

L'argent reste le nerf de la contestation, dans un pays où la moitié de la population vit toujours sous le seuil de pauvreté, malgré un taux de croissance de 5% au cours des trois dernières années.

George H., un habitant de Lomé, expliquait à l'AFP qu'il n'irait pas manifester cette semaine, bien qu'il assure "en avoir marre" de "50 ans de 'Gnassingbé'".

"J'irai travailler. Il faut bien manger."
 

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