Cameroun - Transports. Transport routier: «Clandos», danger

Yvette MBASSI-BIKELE | Cameroon-tribune Vendredi le 16 Juin 2017 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Ce mode de transport exploité en marge de la loi est évidemment très risqué.

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Les habitants des quartiers Oyom-Abang, Nkolbisson, Dagobert, Béatitudes, Leboudi, à l’Ouest de Yaoundé, n’imaginent pas leur quotidien sans « clandos ». Pour la moindre course au centre ville, le voyage passe obligatoirement par ce qu’ils appellent ici « opep ». Des voitures, pour la plupart, ne répondant pas aux normes exigées dans le transport public au Cameroun. Ce jeudi 15 juin 2017, ils sont nombreux à guetter le client dans les lieux dits « Mokolo en haut », « Mokolo en bas », « ancien stationnement ». Il y a là des véhicules surannés que le fabricant aurait du mal à reconnaître entre la carrosserie cabossée, le vitrage remplacé par d’épais plastiques ou de vieux morceaux de contreplaqué et ces portières empruntées à d’autres modèles. Et que dire de l’habitacle ?

Pour la plupart, les fauteuils d’origine n’existent plus. A la place, de vieilles éponges enveloppées dans du skaï. Là aussi, l’usure du temps a fait son oeuvre. L’on voit en effet, des morceaux de mousse jaunâtres et des ressorts émerger de l’enveloppe craquelée. Dans différentes de ces vieilles guimbardes, le chauffeur est obligé de recourir à des coussins pour colmater les brèches. « Il n’est pas rare de sortir de ces véhicules sali. Certains sont de véritables poubelles ambulantes. L’on voit à la tapisserie, quand elle existe encore, qu’ils ne frayent plus avec la laverie depuis fort longtemps. Ce n’est donc pas surprenant qu’une fois à bord, un cafard ou une araignée vous rende visite. Parfois, le socle où l’on pose les pieds est troué. Imaginez seulement ce que cela peut donner en cette saison des pluies ? », se plaint une habituée.

La surcharge est l’exercice favori de ces transporteurs. Un petit véhicule de cinq places se retrouve plein comme un oeuf, investi par le double des effectifs prévus, en plus du constructeur. Sur les axes desservant les petites bourgades environnantes, la situation est plus grave : généralement les usagers, sans autre choix, sont obligés de porter d’autres, tout étant encombrés de bagages. « Je porte trois personnes devant et je partage mon siège avec l’une d’elle. C’est ce qu’on appelle « petit chauffeur ». Comme la voiture est large à l’arrière, je fais asseoir quatre personnes adultes. Et elles portent les autres clients. C’est comme cela que nous nous débrouillons », explique tranquillement un chauffeur à la gare routière de fortune sise à Coron. Les clients ne se plaignent même plus et subissent stoïquement la situation, tout en payant le plein tarif. Aux commandes de véhicules ainsi surchargés, les chauffeurs doivent faire une gymnastique inappropriée pour passer les vitesses. Et un accident a vite fait d’arriver. « Le drame c’est que dans ces conditions, les victimes ne sont ni prises en charge, ni dédommagées. La raison est que ces transporteurs ne sont pas assurés et ne disposent généralement pas des éléments constitutifs d’un dossier leur permettant de circuler », soutient une autorité.

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