Cameroun - Insécurité. Yaoundé : Trois présumés faussaires interpellés

Serge D. Bontsebe | Mutations Vendredi le 03 Juin 2011 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Ils essayaient d’obtenir des visas français à partir de faux documents.

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Ils rêvaient de Roissy Charles de Gaulle en France. C’est à la prison centrale de Kondengui à Yaoundé qu’ils vont atterrir, après un court séjour dans la cellule du commissariat du 10ème arrondissement où ils sont actuellement gardés à vue. Interpellés jeudi, 26 mai 2011, c’est en effet dans le célèbre pénitencier de la capitale camerounaise qu’ils seront déférés pour leur détention provisoire. Le déferrement de Sylvain Njundam Mfouapon, Merline Ngniadam et Armand Noumi, les trois présumés faussaires (un quatrième court toujours) rattrapés par la police, devrait d’ailleurs avoir lieu «dans les tout prochains jours». Difficile, évidemment, de glaner la moindre information officielle sur l’affaire, d’autant plus que «l’enquête est en cours», nous expliquent des sources proches de la police. Vous adressez-vous à l’officier enquêteur, l’officier de police de 2ème grade Maurice Malep Babong, qu’il vous suggère poliment de «voir cela avec (sa) hiérarchie».

Vous tournez-vous du côté de cette hiérarchie, le commissaire de police, Mme Minkem, invoque tout aussi aimablement «l’obligation de réserve» liée à ses fonctions. Qu’en disent les responsables de la représentation nationale de l’Institut africain d’informatique (Iai), et notamment le représentant résident dont la signature aurait été imitée sur les documents querellés? Malgré l’insistance du reporter de Mutations, Armand Claude Abanda est demeuré injoignable jusqu’à notre mise sous presse. Silence radio également du côté de l’ambassade de France où la manœuvre des présumés faussaire a été découverte et mise en échec. Heureusement que l’anonymat existe. Mutations a donc appris, de sources policières, lesquelles s’appuient elles mêmes sur la version des faits des présumés faussaires, que la mésaventure des quatre infortunés a commencé il y a quelques semaines.

L’une des deux jeunes filles impliquées avait alors reçu un coup de fil d’un proche parent vivant en France, lui demandant de se rapprocher d’un «Monsieur» domicilié à Douala pour les modalités d’obtention d’un visa étudiant pour l’Hexagone. La jeune fille s’exécute, et les termes du contrat sont vite trouvés : le «Monsieur» lui demande 200.000 Fcfa et son passeport, et promet de lui remettre le visa «dans les plus brefs délais». La jeune fille «branche» à son tour trois autres «connaissances dans le réseau» avec les clauses contractuelles. Le «Monsieur» monte donc des dossiers composés de bulletins de paie, d’ordres de mission, de certificats de travail avec papier avec l’en-tête de l’Iai, sur lesquels il appose de «faux cachets» de l’institution, et imite la signature de son représentant résident.

Les dossiers sont déposés à l’ambassade de France. «L’idée était de les faire voyager comme des collaborateurs de l’Iai», soutient notre source qui ajoute que les quatre demandeurs «ignoraient tout du mode opératoire de leur interlocuteur». Le subterfuge est découvert à l’ambassade qui, après vérifications, saisit la police. Un piège est tendu aux présumés faussaires qui sont invités à récupérer leurs titres de voyage jeudi dernier. En lieu et place des visas, les trois qui ont répondu à l’invitation sont accueillis par des menottes. Pour l’instant, nous assurait sans plus de détails la patronne du commissariat du 10ème arrondissement, l’enquête dévoile des pistes pour mettre la main sur «le quatrième élément», probablement le «Monsieur» dont parle notre source à la police. «Ce n’est qu’après cela que nous verrons beaucoup plus clair dans cette affaire, et peut-être pourrions-nous alors vous dire ce qui s’est réellement passé» a-t-elle conclu.

 

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