Affaire Etoundi Oyono. Cameroun - Affaire Bibi Ngota: Les témoins de l'accusation déchargent Etoundi Oyono

Michel Biem Tong | Le Soir Mardi le 27 Aout 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
L'un de ces témoins du ministère public ne s'est pas reconnu dans des propos tenus à l'enquête préliminaire et qui semblait accabler l'accusé.

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Après près d'un mois de ping-pong entre l'accusation et la défense autour des questions de respect des procédures, les débats se sont enfin ouverts vendredi dernier au tribunal de grande instance de Yaoundé. Les hostilités ont été lancées avec la déposition des témoins de l'accusation. Et tous semblaient mettre l'actuel directeur du Port autonome de Douala, directeur de la Mission d'aménagement et d'équipement des terrains urbains et ruraux à l'époque des faits, hors de cause. Premier témoin à passer à la barre, le directeur de publication de Le Devoir, Harris robert Mintya Meka. Répondant aux questions tant du Ministère Public que des avocats de la défense, Mintya Meka a déclaré que ses relations avec l'ex-Dg de la Maétur se limitaient juste aux questions d'insertion publicitaire et qu'il ne pense pas qu'Etoundi Oyono ait concouru à la fabrication de ce document, vu la manière dont ce dernier a regardé ce document lorsque Mintya Meka le lui a présenté en octobre 2009.

Soumis au même exercice des questions-réponses, M. Amvene Marcel, conseiller technique N°2 à la Maétur a indiqué que les faits incriminés se sont déroulés bien avant son arrivée à la Maétur en mars 2010. Quand à Serges Sabouang, le Dp de La Nation d'Afrique, a affirmé qu'il n'a pas de lien entre l'insertion publicitaire octroyée par la Maétur et la fausse correspondance.


Délibéré rabattu

Par ailleurs, Serges Sabouang ne s'est pas reconnu dans les procès-verbaux (PV) présentés à l'audience par le procureur de la République, M. Fabo. Il s'agit des PV tant de la police judiciaire (février 2011) que du juge d'instruction (avril 2010) dans lesquels il semblait incriminer Emmanuel Etoundi Oyono en affirmant que ce dernier avait conditionné le paye¬ment d'une insertion publicitaire à la publication de ce faux document. La cause a été renvoyée au 2 septembre prochain pour la suite des débats.

En début d'audience, le collège des juges présidé par Gilbert Schlick a souhaité, avant tout verdict, connaître les faits avant de se prononcer sur l'exception de nullité relative à la compétence du tribunal soulevée par la défense lors, de la dernière audience. De plus, le ministère public a introduit une demande de rabattement de ce délibéré en arguant que seuls les faits exposés au tribunal détermineront ce dernier à se déclarer incompétent ou pas.


Harris Mintya Meka: «Etoundi Oyono n'a pas participé à la fabrication de cette correspondance»

Extrait des déclarations du témoin de l'accusation, le Dp du journal Le Devoir, Harris Mintya Meka, au tribunal de grande instance de Yaoundé vendredi 23 août dernier.

«Je connais M. Etoundi Oyono parce que c'est Bibi Ngota qui m'avait parlé de lui à l'époque où il était directeur général de la société de recouvrement des créances (Src). Lorsqu'il était Dg de la Maetur (mission d'aménagement et d'équipement des terrains urbains et ruraux, ndlr), nous avons eu des accords d'insertion publicitaire comme j'en ai eu avec bien d'autres directeurs généraux. S'agissant de la correspondance en question, celle que vous venez de me présenter est rafistolée, elle est différente de celle que je détiens et sur la base de laquelle j'ai réalisé deux protocoles d'interview, l'une adressé au Pca de la Snh de l'époque, Laurent Esso et l'autre à l'Adg de cette société, Adolphe Moudiki. Sur la correspondance, il était question pour le Pca de la Snh d'instruire à l'Adg de la société le payement d'une commission de 1.342.000.000 F CFA à des responsables de société qui avaient participé 6 la fabrication du bateau Rio Del Rey. Je suis allé présenter ce document à M. Etoundi Oyono en octobre 2009. Ce jour-le, au siège de la Maetur à Yaoundé, nous n'avions pas rendez-vous et les vigiles m'ont empêché d'entrer. Le Dg Etoundi Oyono avait plutôt rendez-vous avec un certain Ndiomo Flash, directeur de publication de Le Zénith. Quand ce dernier sortait, je lui ai demandé d'aller dire au Dg que je suis à l'entrée. Ce qu'il a fait. J'ai pu rencontrer Etoundi Oyono. Il m'a accueilli dans un salon. Je lui ai montre le document qu'il a consulté avec une certaine curiosité et s'est mis 6 lire. Il n'a fait aucun commentaire. Mais il m'a demandé s'il pouvait en faire une copie, je lui ai .dit non et ai exigé de lui 500.000 F CFA pour le faire parce que je ne pouvais lui céder ainsi un document que j'ai acheté. Je suis allé voir Etoundi Oyono parce qu'il fallait lui demander s’il avait eu vent de cette affaire pour avoir été Dg du Port autonome de Douala. Notre entretien n'a pas duré plus de 5 mn. Après lui, je suis allé voir Mendim Menko'o, un responsable de la Snh et Jean Pierre Amougou Belinga (Dp de l'Anecdote), homme de main de Laurent Esso. J'étais au 4e mois de mon enquête sur cette affaire lorsque j'ai été arrêté par la Direction Générale des Renseignement Extérieures (en mars 2010, ndlr). Mais tant que j'existe, je continuerai à mener des enquêtes sur cette affaire. Au vu de la manière dont Etoundi Oyono a regardé ce document, je ne pense pas qu'il ait concouru à sa fabrication».


Serges Sabouang: «Simon Nko'o a dit que c'est lui qui a fabriqué ce document»

Extrait des déclarations du témoin de l'accusation, le Dp du journal La Nation, Serges Sabouang, au tribunal de grande instance de Yaoundé vendredi 23 août dernier.

«Samedi 5 février 2010, la DGRE arrive chez moi, elle me demande les deux dernières parutions du journal La Nation. Des éléments de la DGRE font le tour de ma maison qu'ils passent au peigne fin. Ils vont dans mes bureaux du quartier Elig Essono, ils ne trouvent rien. C'est alors qu'ils font venir chez moi, Simon Nko'o (aujourd'hui en fuite, ndlr) et me présentent un document qui a les mêmes traits que celui que vous m'avez présenté tout à l'heure. La DGRE se déporte chez Nko'o, elle fouille et fouille. Et c'est Nko'o qui leur dit qu'il a fabriqué ce document avec un certain Gérard. A la DGRE, on nous demande de déposer Nko'o et moi et Nko'o a reconnu que c'est lui qui a fabriqué ce document. Moi je n'y étais pour rien. Nous avons été gardés dans les cellules de la DGRE où nous avons subi des tortures et des bastonnades. Pendant qu'on s'y trouvait, Nko'o me dit que l'information contenue dans cette correspondance, il l'a eu travers une certaine Naomi, qui travaillait à la Snh comme directrice des affaires financières et qui avait été limogée. Une semaine après nous sommes libérés. Mais deux semaines après, nous sommes interpellés par la PJ sur ce document et j'ai demandé aux enquêteurs de se rendre 6 la DGRE pour y retrouver les dépositions de Nko'o. Ce qu'ils n'ont pas fait, la PJ a refusé d'interpeller Nko'o alors qu'il se trouvait au tour cycliste».

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