Opération Epervier. Lettre ouverte: Paul Eric Kingue écrit à l’Ambassadeur de France au Cameroun

Paul Eric Kingue | La Nouvelle Expression Lundi le 26 Novembre 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
"Du fond de ma cellule de la prison de New-Bell, je suis avec grand intérêt votre déploiement et surtout, votre engagement non voilé à faire entendre la voix bien mieux, la position de la France institutionnelle dans ce qu’il est évident et constant depuis 15 ans, d’appeler l’Affaire Thierry Michel Atangana."

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Excellence Monsieur l’Ambassadeur,

Du fond de ma cellule de la prison de New-Bell, je suis avec grand intérêt votre déploiement et surtout, votre engagement non voilé à faire entendre la voix bien mieux, la position de la France institutionnelle dans ce qu’il est évident et constant depuis 15 ans, d’appeler l’Affaire Thierry Michel Atangana.

A cette mission sans doute régalienne de la France, vous semblez y ajouter du vôtre, c’est-à-dire du Gain (Bruno), prouvant ainsi au monde entier, an tout cas aux camerounais, qu’on ne blague pas avec la France mais aussi et surtout, avec la vie de ses citoyens, où qu’ils soient dans le monde.

Excellence Monsieur l’Ambassadeur, en même temps que cette politique de la France, qui vise à protéger les siens mérites d’être admirée et saluée par toute personne de bonne foi, en même temps, une curiosité renversante m’oblige à vous poser cette question récurrente dans mon esprit : La France milite-t-elle vraiment pour les Droits Humains universels ?

Excellence Monsieur l’Ambassadeur, à cette question, aucune esquisse de réponse ne semble me venir à l’esprit. Au contraire mon subconscient, du fait des refoulements dû aux abus de certains réseaux français au Cameroun en particulier et en Afrique en général, me suggère de penser autrement;

Pour moi en tout cas, jusqu’à ce qu’il me soit prouvé le contraire, la France sans la grande majorité de son peuple, me semble soin de se préoccuper des droits Humains, pourtant Universels. Pire, au Cameroun comme ailleurs, elle semble faire de cette exigence universelle, ce qu’il y a de plus aléatoire, voire même de plus subjectif.

Pour illustrer ma pensée, permettez-moi de m’appesantir sur mon cas :
Alors que j’étais Maire de la Commune de Penja, dans le Moungo, j’ai démasqué et dénoncé un vaste réseau de délinquance fiscale entretenu par les plantations françaises P.H.P, S.P.M et CAPLAIN. Trois mastodontes dont les chiffres d’affaires annuels cumulés tournent autour de 216 milliards de francs CFA.

Trois entreprises dont les promoteurs Sieur Robert FABRE, Sieur O’Quin et Dame CAPLAIN tous Français d’origine, ne payent pas les impôts locaux, (même pas la patente que la Bayam-Sellam du Cameroun est contrainte de payer), accentuant ainsi, la paupérisation des populations de ma localité, qui abrite pourtant leurs investissements.

Pour avoir osé, en ma qualité de Maire (élu local) demander que ces taxes locales non payées depuis plus de 30 ans le soient enfin, pour que mes populations écrasées par la faim et les maladies de tout genre, dues par ailleurs aux pesticides mortels qu’utilisent ces Entreprises françaises voient leurs conditions de vie améliorées, j’ai n’ai eu droit qu’à l’emprisonnement ferme, financé par les propriétaires des entreprises PHP, SPM et CAPLAIN à travers leurs bras séculiers camerounais, Marafa Hamidou Yaya et autres sans qu’un seul instant, la France et vous-mêmes, ne vous sentiez concernés.

Oui Monsieur l’Ambassadeur, la France et Sieur MARAFA Hamidou Yaya, m’ont jeté en prison avec à chaque fois, des condamnations injustifiées et juridiquement non fondées, des condamnations frisant parfois le ridicule, sans que le sursaut de pays militant des droits humains que dit être la France qui explique en partie, votre déploiement ostentatoire dans l’affaire Michel Thierry Atangana soit ressenti.

J’ai pourtant été condamné à vie Monsieur l’Ambassadeur, du fait de la France. Vous deviez à cet effet plus que quiconque, vous sentir concerné par les abus de la France sur un citoyen, mieux un élu Camerounais innocent, harcelé par une avalanche de procès raccommodés de fils blanc, inspirés par vos compatriotes de Bananeraies, fleurs et Ananas du Moungo.

Je suis moi aussi Monsieur l’Ambassadeur, Citoyen du monde et mérite l’attention de la France et celle de son Gouvernement dont la publicité sur la destruction d’un élu au Cameroun n’est pas des plus reluisantes.

En parcourant le journal Mutation du 23 Novembre 2012, j’ai été choqué de lire que «l’Ambassadeur Français pour les droits de l’Homme au Cameroun, sieur ZIMERAY sera au Cameroun pour les cas Français Thierry Michel Atangana et Lydienne Eyoum.

Les droits de l’Homme au Cameroun ne se limitant pas à ceux-ci bien que injustement écrasés comme moi, je formule le vœu de vous voir porter ma cause auprès de Monsieur François HOLLANDE et son gouvernement, ainsi qu’auprès du parlement et du Sénat Français, car une France qui tue et torture pour piller l’Afrique, n’est pas la France telle que voulue par la majorité de son peuple hospitalier.

Mon interpellation ce jour, mérite que dès le séjour de Sieur ZIMERAY au Cameroun, ma cause soit officiellement présentée à celui-ci, afin qu’il touche du doigt la destruction de la vie d’un élu camerounais par la France, pour des raisons économico-maffieuses dont se sont rendus coupables vos compatriotes dans le Moungo avec la complicité des camerounais bien connus et identifiés.

En entendant, veuillez croire Excellence Monsieur l’Ambassadeur, à ma parfaite considération.

Paul Eric Kingue
La victime de la France-Afrique
Incarcéré à la prison de New-Bell. 

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